Ce matin, nous avons appris qu’un jeune homme de 24 ans, Adama Traoré, trouvait la mort à la suite d’une interpellation à Beaumont Sur Oise. La mort, me direz-vous, n’a, en soi, rien d’extraordinaire : la faucheuse finira bien par nous rendre visite et nous décoller à la vie. Cependant, cette mort s’inscrit dans une longue liste de morts devenues ordinaires, largement commentées et analysées lorsqu’il s’agit des USA mais très peu relayées et critiquées avec la même verve lorsqu’elles se passent sur notre sol. “On est pas aux Etats Unis, quand même”. Ouais et alors ? Alors, rien…
Lire l’article sur Les Chroniques de Paige Palmer : Cette abominable violence policière…
Les premiers éléments du portrait de l’assassin qui conduisait le camion décrivaient plus sûrement un individu en désocialisation avancée qu’un fan de l’EI. Il était au chômage, issu d’un quartier populaire, en instance de divorce, plombé par des affaires judiciaires en lien avec son travail de chauffeur et sujet à des accès de violence contre ses proches. Avant que l’attentat ne soit revendiqué, le seul élément repris à charge par les médias était le simple fait d’être né en Tunisie, ce qui suffisait semble-t-il à faire de cet hommes un « djihadiste » potentiel. Le Ministre de l’intérieur a tout de même dû inventer un nouveau concept, celui de la radicalisation instantanée. Un truc qui fait de toute personne un terroriste en puissance, quelques instants suffisent à métamorphoser quiconque en ennemi radicalisé de la République…
Lire l’article sur Quartiers libres / Meurtres de masse de Nice : made in America ou made in Daech ?
Un nouveau massacre vient d’être commis, cette fois à Nice, faisant des dizaines de victimes dont probablement de nombreux enfants, et toutes nos pensées vont d’abord aux victimes et leurs proches. Cet acte horrible n’a pas encore été revendiqué, et la mort de son auteur ne facilite pas la connaissance de ses motivations. Mais s’il se révèle qu’elle porte la marque du djihadisme, cette tuerie, qui par son caractère inadmissible invite davantage à la réaction émotionnelle qu’à la réflexion, pourrait entraîner d’autres violences, cette fois à l’initiative de l’extrême droite. C’est pourquoi nous reproduisons ici un texte assez intéressant publié il y a quelques jours sur le site de Ras l’Front Rouen et signé Mémorial 98, qui revient sur le traitement médiatique et politique des menaces terroristes venues cette fois des rangs néonazis et dirigées le plus souvent contre la communauté musulmane.
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Mais politiquement si une partie de l’extrême droite était qualifiée de terroriste, alors ce serait toute l’extrême droite structurelle, mais aussi le contenu idéologique de ce courant intégré par d’autres forces politiques qui se trouverait mis en accusation.
A lire sur La Horde : La terreur qui n’était pas terroriste
Jeux Olympiques, Coupes du Monde, d’Europe, Tour de France, Grand Chelem et autres… À travers la multiplications des grands événements sportifs mondialisés, l’émotion se diffuse et les valeurs du sport infusent. De grands idéaux devenus, au fil des sponsors, des slogans publicitaires qui envahissent l’espace public à chaque grande messe. Partons donc de l’Olympisme, ce berceau du sport mondial, pour questionner cette évidence du « sport fédérateur ».
#DATAGUEULE 60 sur YouTube : Sport mondialisé : du pain et des jeux
Face à la menace terroriste, nous adoptons de mauvaises réponses en frappant militairement au Moyen-Orient, et en mettant en œuvre une politique du tout-sécuritaire qui se révèle inefficace. Les Etats-nations occidentaux sont aujourd’hui devenus des Etats de sécurité nationale, dont l’obsession s’étend, au-delà du seul terrorisme, à l’immigration, à l’ultra-gauche anticapitaliste, aux lanceurs d’alerte.
A lire sur Libération : Le tout-sécuritaire sert ceux qui nous frappent
Difficile quand on est une personnalité politique de se taire. Difficile quand on est journaliste de ne pas montrer les images dont on dispose, même insoutenables, même indécentes. Il est pourtant parfois urgent d’attendre. La tragédie de Nice a encore illustré le risque de la précipitation qui le dispute bien souvent à la démagogie et au cynisme. Très vite, trop vite peut-être, on a entendu Christian Estrosi reprocher à François Hollande d’avoir annoncé jeudi midi la fin de l’état d’urgence. Puis, Nicolas Sarkozy juger « indispensable » la prolongation du même état d’urgence. Et encore Georges Fenech, député LR du Rhône, affirmer que « l’état d’urgence ne règle rien », et stigmatiser « l’impuissance de l’exécutif »…
Lire l’article de Denis Sieffert sur Politis : [Attentat Nice] De l’urgence de se taire
Afin de ne pas commettre d’amalgames en société, il est important de savoir reconnaître de nos jours un tueur fou d’un terroriste. Pour ce faire, mettons respectivement un tueur fou de type arabe et un tueur fou de type europoïde tous deux munis d’une arme au contact d’une foule. Précisons que nos tueurs ne sont affiliés à aucune organisation. Observons d’abord le comportement du premier : Au bout de quelques minutes, le tueur fou de type arabe perd son calme, dégaine son pistolet et commence à tirer à bout portant sur les gens sans aucun motif apparent. Notons au passage qu’il ne crie pas allah akbar avant de se mettre à la besogne. Nous sommes en droit d’affirmer au terme de cette expérience pendant laquelle l’arabe a honteusement usé de son arme et surtout de son faciès pour terroriser les gens en les tuant que c’est un terroriste…
A lire sur El Manchar : Sachons reconnaître un tueur fou d’un terroriste islamiste
Il s’est passé un phénomène très contradictoire qui n’a pas échappé à de nombreux internautes. Alors que les comptes des forces publiques comme Place Beauvau nous enjoignaient, à nous internautes, de cesser de diffuser des images du massacre, France 2 contrevenait à toutes ces demandes. L’irresponsabilité n’était pas du côté prévue. Sur internet, je voyais les gens à titre individuel adopter plutôt de bons réflexes même si, évidemment, il y a eu les messages de connards disant qu’ils avaient des photos des victimes qu’ils acceptaient de vendre, s’organiser pour s’aider dans la mesure du possible, les médias les plus emblématiques ont agi comme si c’était la première fois de leur vie qu’ils se trouvaient face à cette situation.
A lire sur Slate : Attentat de Nice: la nuit où la télé française a sombré
Les Occidentaux, nos corps et nous.
Beaucoup de choses ont déjà été dites, écrites sur ce qu’on appelle désormais communément « l’indignation sélective ».
Beaucoup de choses ont été dites, ont été écrites, reste à savoir si elles ont été entendues et lues. On pourrait se contenter de résumer le phénomène, ou plutôt la constance du phénomène, à la capacité que les médias ont de pleurer sur les seuls morts occidentaux.
Lorsqu’une attaque terroriste survient quelque part dans une contrée occidentale, le monde semble tout à coup s’arrêter à l’unisson et déployer toute son énergie, et ses larmes aussi, à dénoncer l’horreur qui vient d’être perpétrée…
Lire l’article sur KEDISTAN : La mort de l’Autre
Cette même peur que peuvent éprouver les gouvernés se transforme aisément en obéissance à leurs dirigeants: «avoir peur, c’est se préparer à obéir», énonce Patrick Boucheron, reprenant Hobbes. Et c’est la raison pour laquelle la peur est un outil si aisé à mobiliser pour des politiques requérant une adhésion aveugle…
Dans ce long entretien, l’historien Patrick Boucheron et le politologue Robin Corey reviennent sur les usages politiques de la peur. Lire l’article sur Slate : Exercer la peur en politique
Depuis plusieurs mois, défenseurs des droits humains, magistrats et universitaires alertent l’opinion. À un an de l’élection présidentielle, ils pointent du doigt une série de signaux inquiétants pour la démocratie…
Un article complet et intéressant à lire sur Slate : L’autoritarisme rampant à la française
Depuis plus d’un an, on salue la technologie numérique comme la panacée contre la crise des réfugiés. Les médias regorgent de reportages sur les applications, les hackathons et les annonces pour des formations au codage, sans compter les déclarations des géants de la technologie engagés pour la cause humanitaire.
Airbnb, Uber et même cette Université de la singularité aux allures de secte se sont empressés de prendre le train en marche. On croule sous les solutions innovantes, comme Karim, le robot conversationnel qui, grâce à un programme d’intelligence artificielle, dispense ses conseils aux réfugiés ; ou encore le service d’identification basé sur les blockchains (« chaînes de bloc » (1)), qui aide les sans-papiers à prouver leur identité. Le message est sans équivoque : certes, la technologie est entre les mains des entreprises privées, mais ces mains sont si douces et généreuses, si humaines et attentionnées qu’elles continueront de donner éternellement…
Lire la suite de l’article de Evgeny Morozov sur Silicon Circus : A l’ère numérique, le capitalisme compatissant, par (Les blogs du Diplo, 2 juillet 2016)
La Grèce doit faire des économies, en voilà les conséquences: les malades souffrant d’un cancer n’ont pas de soutien, la poliomyélite est de retour, les malades souffrant du diabète perdent la vue. Le médecin Georgis Vichas nous parle de son travail quotidien.
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C’est une question que je me suis souvent posée. Pourquoi nous forcent-ils de faire une telle restriction dans nos dépenses, alors que cela ne mène qu’à davantage de dettes? Finalement, il ne me reste qu’une seule explication: il s’agit de mettre en pratique une idéologie affirmant que celui qui possède de l’argent a le droit à la vie, celui qui n’en a pas a le droit à la mort.
A lire sur Solidarité France – Grèce : Un médecin grec raconte: «Celui qui n’a pas d’argent meurt» | Solidarité France – GrèceUn médecin grec raconte: «Celui qui n’a pas d’argent meurt»
L’adoption de la loi travail en France affaiblira celles et ceux qui se battent partout dans le monde pour faire progresser les droits sociaux, avertit Bernard Thibault. Ancien dirigeant de la CGT, il siège désormais à l’Organisation internationale du travail et vient de publier un ouvrage intitulé La troisième guerre mondiale est sociale. Il y décrit les conséquences de la quête de rentabilité immédiate : mondialisation du travail précaire informel et du chômage endémique, accidents mortels du travail en masse, persistance du travail forcé… Dans ce monde de brutes, la France et son modèle social font encore rêver, et servent de point d’appui pour faire avancer les régulations sociales. Plus pour longtemps…
Lire l’entretien sur Basta ! : Bernard Thibault : « La réforme du code du travail aura une portée bien au-delà de nos frontières »