antimondialiste

[ louvoyer : naviguer en zigzag à contre vent ]

29/11/2011

À court de chewing gum

Classé dans : désintoxicant, politics, révolution @ 23:52

je suis extrêmement impressionné par les gens qui se sont joints aux occupations pour les défendre malgré les importantes différences d’âge, de classe sociale et de race. Mais pareillement, je suis en adoration devant les gosses courageux qui sont prêts à faire face à l’hiver et à rester dans les rues glacées comme leurs frères et sœurs sans-abris. Retour à la stratégie cependant : quel est le prochain maillon de la chaine (au sens que donnait Lénine à cette expression) qu’il faut attraper ? Dans quelle mesure est-il impératif que les fleurs sauvages tiennent une réunion unitaire, adoptent des revendications programmatiques, et conséquemment se mettent sur le terrain des enchères politiques pour les élections de 2012 ? Obama et les Démocrates vont avoir désespérément besoin de leur énergie et de leur authenticité. Mais il est peu probable que les occupants offrent leur extraordinaire processus d’organisation autonome à la vente.

Personnellement, je penche du coté de la position d’ultra-gauche et de ses impératifs évidents.

Tout d’abord : rendre visible la douleur des 99% ; faire le procès de Wall Street. Faire venir Harrisburg, Loredo, Riverside, Camden, Flint, Gallup, et Holly Springs au centre-ville de New-York. Organiser une confrontation entre les prédateurs et leurs victimes — un procès national du meurtre de masse économique.

Deuxièmement continuer à démocratiser et occuper de manière productive l’espace public (voir l’initiative « reclaim the commons »). Le militant de la première heure originaire du Bronx Mark Naison a proposé un plan audacieux pour transformer les espaces abandonné et en ruines de New-York en espaces de ressources (jardins, campements, espaces de jeu) pour les sans-toits et les sans-emplois. Les manifestants d’Occupy de tout le pays savent désormais ce que c’est que d’être sans-abri et sous le coup d’une interdiction de dormir dans les parcs ou sous une tente. Autant de raisons de briser les verrous et de réduire les barrières qui séparent l’espace inusité des besoins humains urgents.

Troisièmement, rester concentrés sur le véritable objectif. La question essentielle n’est pas une augmentation de l’imposition des riches ou celle d’une meilleure régulation du système bancaire. C’est celle de la démocratie économique : le droit des gens ordinaires de prendre de macro-décisions sur les investissements sociaux, les taux d’intérêts, les transferts de capitaux, la création d’emploi, et le réchauffement climatique. Si le débat ne porte pas sur le pouvoir économique, il est hors de propos.

Quatrièmement, le mouvement doit survivre à l’hiver pour combattre le pouvoir au printemps prochain. Il fait froid dans la rue en janvier. Bloomberg et tous les autres maires et responsables locaux comptent sur un hiver difficile pour défaire les manifestations. Il est donc important de renforcer les manifestations durant les longues vacances de noël. Enfilez vos parkas.

Enfin, nous devons nous calmer— le tour que peuvent prendre les manifestations actuelles est totalement imprévisible. Mais lorsque l’on construit des paratonnerres, il ne faut pas s’étonner si l’électricité finit par sauter…

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