A deux clicks de la paix dans le monde
Du clicktivisme au slacktivisme (activisme mou), les néologismes ont fleuri pour qualifier l’attitude de ces anonymes atteints de pétitionnite aigüe. Outre le brouillage politique induit par ces empilements non hiérarchisés de causes à soutenir, les quelques sites spécialisés dans la pétition numérique interrogent sur cette forme de militantisme qui a plus à voir avec la brève indignation émotionnelle qu’avec l’engagement au long cours. En filigrane, on retrouve le portrait de l’internaute isolé physiquement mais en symbiose avec une communauté virtuelle qui se définit avant tout par la portée performative et comptable de ses actes. En février 2012, change.org acquérait sa renommée en recueillant 2,5 millions de signatures lors d’une campagne liée à l’assassinat du jeune Noir Trayvon Martin, en Floride. « Le problème, c’est que ce modèle d’activisme épouse aveuglément l’idéologie du marché. Il fait naître l’idée que des recherches en marketing utilisées pour vendre du papier toilette peuvent également générer des mouvements sociaux », estime Micah White, un des initiateurs d’Occupy Wall Street…
A lire sur CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales : A deux clicks de la paix dans le monde