« C dans l’air », un exemple de propagande
Qu’est-ce aujourd’hui que la propagande ? Le mot a en effet pris un caractère suranné, si étroitement associé aux pratiques des régimes totalitaires qu’on ne voit rien dans les démocraties qui ressemble à ces mises en condition sommaires des esprits à coups de slogans simplistes assénés par haut-parleurs. C’est entendu, aujourd’hui, on fait de la communication. Autrement dit, la propagande – car qui aurait cru que cela n’existât plus ? – est mise en œuvre dans la dénégation. Si elle apparaît, elle perd tout ou partie de son efficacité. Il a donc fallu trouver d’autres formules pour obtenir le consentement. La propagande des pays démocratiques doit ainsi sacrifier aux critères des pays démocratiques. Ce pourrait être d’ailleurs un propos de propagande que de dire qu’il faut une expression libre. Dans la sphère privée, la liberté d’expression ne gêne plus guère les régimes autoritaires : son contrôle est partout devenu moins tatillon ou plutôt moins policier. La parole publique importe plus aux pouvoirs. En la matière, quel peut être le sens de la liberté d’expression ? Comment se conjugue-t-elle avec, par exemple, le choix des invités dans les médias ? Il faut bien qu’il y ait d’autres critères légitimes de choix et donc d’expression que la liberté qui est censée être une vertu universellement partagée. Or, les places sont comptées.
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