Destins clandestins : les réfugiés après Sangatte.
Le très controversé centre d’accueil des réfugiés de Sangatte, près de Calais, a été fermé en novembre 2002. Une décision démagogique, parfaitement inefficace, et de plus désastreuse pour les réfugiés Afghans, Irakiens, Soudanais, etc., qui continuent d’affluer par milliers, chassés de leurs pays par la guerre, la famine ou l’oppression, attirés par les promesses d’un Occident prospère et démocratique. Ceux qui se pressent à Calais – premier port transmanche – veulent se rendre en Angleterre, dont le marché du travail et la politique d’immigration réputée libérale leur fait miroiter une nouvelle vie plus digne. Ici, sans législation ni structure d’accueil adaptées, ils se voient condamnés non seulement à la clandestinité, mais aussi à la misère, à la peur et à l’humiliation. Aucun hébergement n’est prévu pour eux : sur la route de l’exil depuis des mois, hommes, femmes et enfants doivent dormir dehors, ou dans des squats sordides qui ne les abritent que des regards, où ils ne peuvent ni se chauffer, ni se soigner, ni même se laver. Un collectif de soutien d’urgence pallie aux besoins alimentaires et sanitaires les plus aigus, mais ni la ville de Calais, ni l’état n’apportent la moindre assistance – bien au contraire : les « clandestins », que par un étonnant phénomène d’inversion, nous ne considérons pas comme des personnes en danger qui sollicitent notre protection, mais comme une menace mal définie dont il faudrait se protéger, sont sans cesse harcelés, traqués, maltraités… A Calais, c’est à dire sur le pas de notre porte, en 2005, les Droits de l’Homme et la dignité humaine sont bafoués à chaque instant par les autorités françaises.
voir toutes les photos sur prioriteouverture.com : www.prioriteouverture.com/