antimondialiste

[ louvoyer : naviguer en zigzag à contre vent ]

03/02/2009

Il n’y a pas de solution imparable pour protéger les enfants sur l’internet

Classé dans : culture, désintoxicant, libertés @ 18:11

Selon un rapport publié par l’Internet Safety Technological Task Force et le Berkman Center for Internet and Society de l’université d’Harvard, intitulé Enhancing Child Safety & Online technologies (Améliorer la protection des enfants et les technologies en ligne), il n’y a pas de solution imparable pour protéger les enfants sur l’internet.

Le premier risque que rencontrent les enfants en ligne vient des autres enfants !
L’étude montre tout d’abord que dans la plupart des cas, les adolescents sollicités par des adultes sur l’internet sont conscients du caractère sexuel de ces sollicitations. Mais les chercheurs signalent surtout la nécessité… d’en savoir plus sur les réels risques encourus par les enfants. Ainsi, les sollicitations sexuelles de mineurs à mineurs sont beaucoup plus fréquentes, mais demeurent elles aussi à ce jour insuffisamment étudiées. Si on a coutume de dire qu’un mineur sur cinq fait l’objet d’avance sexuelles via l’internet, 90 % de ces “avances” sont le fait de personnes du même âge.
[...]
La parentalité numérique, c’est d’abord de la parentalité, pas de la technologie. Comme le rappelle très pédagogiquement André Gunthert, professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, commentant la même étude, “aucune solution technique ne peut exonérer d’une démarche éducative et sociale”. C’est à nous à nous intéresser à ce que font nos enfants…

Lire l’article en entier sur InternetActu.net : www.internetactu.net/2009/01/29/il-ny-a-pas-de-solution-imparable-pour-proteger-les-enfants-sur-linternet/


Petites filles d’aujourd’hui. L’apprentissage de la féminité

Classé dans : culture, désintoxicant @ 17:58

Que signifie « être une petite fille » dans nos sociétés occidentales contemporaines ? Comment apprend-on à devenir fille et quelle fille doit-on exactement être ? Telles sont les questions auxquelles Catherine Monnot dans Petites filles d’aujourd’hui. L’apprentissage de la féminité cherche à donner une réponse…

A lire sur Fred & Ben sociobloguent : giraudfrederique.over-blog.com/article-26951932.html


30/01/2009

Le Sarkothon 2009 – Envoyez un livre au président de la République!

Classé dans : culture, désintoxicant, politics @ 09:34

Le 28 janvier, Nicolas Sarkozy [a eu] 54 ans, et il souffre d’une maladie, l’allergie à la littérature. C’est pourquoi nous lançons une grande opération thérapeutique: redonner le goût de la lecture à l’ennemi personnel de Mme de La Fayette.

VOUS AUSSI, donnez au SARKOTHON

VOUS AVEZ DES LIVRES, Nicolas Sarkozy n’en a pas.
Vous les avez lus, pas lui. Soyez solidaires et citoyens: offrez un livre à notre président!
AGISSEZ maintenant pour vivre mieux demain.
Faites un choix judicieux et utile. Et un beau paquet.
N’OUBLIEZ PAS d’inscrire sur votre envoi:
«Sarkothon 2009 du Nouvel Observateur».
Adressez-le à: Monsieur le Président de la République, 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris.
Un petit mot d’accompagnement n’est pas superflu. L’anniversaire du président ne se fête qu’une fois par an.
            NB. Inutile de timbrer votre envoi: l’article D73 du code des Postes et Télécommunications permet la franchise postale pour toute correspondance ordinaire adressée au Président de la République.

Sur le site du Nouvel Obs : bibliobs.nouvelobs.com/20090121/10082/le-sarkothon-2009


Sarkozy défie l’intelligence

Classé dans : culture, désintoxicant, politics @ 09:28

Sentant monter la colère des universités, Valérie Pécresse a jugé utile de publier un éloge de la concertation et du dialogue. Mais dans ce pays gouverné d’une main de fer, les Français savent que l’avis dun ministre ne vaut pas grand chose. Jeudi dernier, à l’occasion de la présentation du comité de pilotage stratégique qualifié de «Grenelle de la recherche et de l’innovation», c’est le président de la République lui-même qui a pris le soin d’indiquer aux universitaires quelle est sa conception du dialogue.

Il y a plusieurs styles Sarkozy. Pendant la campagne présidentielle, les Français ont entendu des discours remarquablement construits, tissés de références historiques, vibrants démotion. Il est vrai qu’il s’agissait alors de convaincre l’électorat. En septembre 2007, pour la « Lettre aux Educateurs », le président confiait encore à Henri Guaino la rédaction d’un texte dont on pouvait discuter le contenu, mais certainement pas nier qu’il était écrit dans un français charpenté, inspiré du robuste modèle troisième-République qui caractérise le conseiller spécial.

Pour le discours du 22 janvier, le chef de l’Etat a choisi une autre posture. Découvrant un texte composé de «phrases agrammaticales, tournures d’une vulgarité confondante, raisonnements circulaires, interjections, interpellations grossières de l’auditoire», un lecteur attentif a cru à une manipulation. Il a fallu qu’il vérifie que ce document provenait bien du site de l’Elysée pour admettre qu’il avait en face de lui une déclaration du plus haut personnage de la fonction publique…

Lire la suite sur Recherche en histoire visuelle : www.arhv.lhivic.org/index.php/2009/01/28/927-sarkozy-defie-l-intelligence


28/01/2009

Un rapport commandé par le gouvernement Hollandais conclu à un impact « très positif » du peer to peer sur l’économie

La Hollande, l’autre pays du “piratage”, voit aujourd’hui 30% de sa population utiliser les réseaux peer to peer pour échanger de la musique, des films, ou des jeux vidéo (près de 90% de sa population est connectée, contre un peu plus de 50% en France).
En rendant public ce rapport, à quelques semaines de l’adoption en France de la loi “Création et internet”, et un mois seulement après que la loi se soit vu infligé un sévère camouflet à Bruxelles, le gouvernement Hollandais semble désormais considérer que le “piratage” soit une bonne chose, car son impact sur l’économie et la culture se révèle… positif.
[...]
Bien qu’il reconnaisse que l’industrie de la Culture connaisse une chute de son chiffre d’affaire, les effets positifs semblent plus que compenser ces pertes. Le rapport conclue en effet que les “pirates” donnent, de par leurs activités, accès à un très large catalogue de biens culturels, souvent utilisés pour voir ou écouter un contenu qui sera acheté par la suite. La plupart des “pirates” n’auraient jamais acheté les contenus qu’ils téléchargent mais le simple fait d’avoir accès à un tel catalogue augmente considérablement le bien-être (welfare) des citoyens Hollandais, notent les chercheurs. Patrick Waelbroeck (qui n’a pas participé à cette étude, et qui se limite strictement à l’étude de l’impact économique) arrive a des conclusions similaires…

A lire sur ReadWriteWeb France : fr.readwriteweb.com/2009/01/20/a-la-une/rapport-gouvernement-hollandais-conclu-impact-positif-p2p-economie/


Google private Life : The Wall.

Des photos et des hommes …
Google a mis depuis quelques temps en ligne l’intégrale des photos du magazine Life, y compris les clichés non publiés par le célèbre magazine. Un appétit insatiable, un fonds documentaire qui semble inépuisable et … un mur de fortification du « GoogleNet » qui se construit pierre après pierre. Lesdites photos par exemple ne sont pas indexables par d’autres moteurs de recherche comme le signale Philip Lenssen. On pourra m’objecter que puisque les frais incombent à Google et que l’initiative de la mise en ligne lui revient, il n’est pas aberrant que celui-ci s’arroge certains droits. Sauf que. Sauf que ces photos relèvent d’une dimension clairement patrimoniale. Elles sont un bien commun. Et à ne pas y prendre garde, en ce domaine documentaire comme en d’autres, on risque de se retrouver avec un acteur privé en situation de diffusion et d’exploitation exclusive de tout un tas de biens communs de l’humanité. On constatera que c’est dommage. Mais il sera déjà trop tard. Il existe pourtant bien d’autres approches … Mais encore faut-il que les bibliothèques pourvoyeuses aient les moyens d’en être à l’initiative …

Sur affordance.info : affordance.typepad.com/mon_weblog/2009/01/google-private-life-the-wall.html


18/01/2009

Et encore bananier…

Classé dans : culture, désintoxicant @ 23:06

Via Vu sur le www de Ecrans.fr : www.ecrans.fr/+-Ecran-Total-+.html


Ecologie : pour sauver la planète, les petits gestes ne suffisent pas

Sortir du capitalisme pour sauver la planète, c’est dans l’air des deux côtés de l’Atlantique. Mais là où les Américains prennent des précautions de sioux pour ne pas être accusés de communisme, les Français n’ont pas ces pudeurs: ils osent volontiers les mots « utopie », « coopérative » et autres « rapports de classe ».

Deux auteurs, l’un français, l’autre états-unien, représentent ce courant qui a pris une ampleur inattendue avec l’emballement de la crise actuelle. Tous deux théorisent les fondations du nouveau monde nécessaire, qui ferait presque totalement table rase de l’actuel. Encore que l’Américain soit un peu moins radical, question de contexte historique sans doute.

James Gustav Speth, doyen à l’université Yale de la School of Forestry and Environmental Studies, a publié en 2008 « The Bridge at The Edge of The World: capitalism, the environment, and crossing from crisis to sustainability ». Traduction approximative: « Le Pont du bout du monde: le capitalisme, l’environnement, et le passage de la crise vers la durabilité. »

Gus Speth y pose notamment la question suivante:
« Comment expliquer ce paradoxe? La communauté de ceux qui se soucient de l’environnement -à laquelle j’ai appartenu toute ma vie- ne cesse de grandir, de se sophistiquer et d’accroître son influence, elle lève des fonds considérables, et pourtant, les choses vont de pire en pire. »

« Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme »
Hervé Kempf, dont j’ai déjà évoqué l’ouvrage « Comment les riches détruisent la planète » (2007), publie cette semaine une suite à ce premier opus déjà traduit en quatre langues « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme ».

Kempf y reprend des éléments de sa démonstration initiale, et expose sa méthode, analogue à celle de son confrère américain, mais en tournant moins autour du pot:

« Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme, en reconstruisant une société où l’économie n’est pas reine mais outil, où la coopération l’emporte sur la compétition, où le bien commun prévaut sur le profit. »

A lire sur Rue89 : www.rue89.com/american-ecolo/2009/01/08/ecologie-pour-sauver-la-planete-les-petits-gestes-ne-suffisent-pas

Ecouter aussi l’entretien de Daniel Mermet avec le journaliste Hervé Kempf autour de son dernier ouvrage sur la-bas.org : www.la-bas.org/article.php3?id_article=1594

Keny Arkana : Ordre mondial


10/12/2008

Christian Barani expose

Classé dans : culture, désintoxicant, photographie @ 10:50

à La Galerie du Buisson
du 13 décembre au 15 mars 2009

 » Traversé »
Photographies, vidéos, textes.

christian barani

La marche est une expérience qui permet de produire des représentations par la mise en relation d’une pensée modifiée et de l’espace rencontré. Dans cette traversée, le corps fait l’expérience de l’environnant, du paysage, de ces espaces qui le traversent et le nourrissent. Depuis maintenant plusieurs années, dans tout le pays népalais et dans cette région du Limbu, située à l’est, le paysage est nourri par les mots d’une lutte armée, par le désir d’indépendance. En Avril 2008, après 12 ans de combat contre l’armée royale népalaise soutenue par les États Unis, l’Inde et la Grande Bretagne avec plus de 13 000 morts, la révolution maoïste est sur le point de vaincre démocratiquement.

Traversé représente l’expérience de cette traversée. L’exposition est constituée d’une série de photographies – paysages impossibles – de 2 vidéos – twins montains et limbu – , d’une série de diapositives extraites d’une vidéo de propagande de l’armée maoïste – et d’un texte écrit à partir de notes prises durant la marche.

Ouverture, ce samedi 13 décembre 14h – 20h
Exposition visible tous les dimanches de 13h30 à 19h30 et sur rdv les mercredis et vendredis .

Galerie du Buisson
Espace d’art contemporain et de pratiques énergétiques
www.galeriedubuisson.com
4 rue du buisson St Louis,
75010 Paris. +33(6)19572019

sur le site de Christian Barani : www.christianbarani.net/


08/12/2008

Images du monde visionnaire (1964)

Classé dans : culture, désintoxicant @ 15:36

Henri Michaux and Eric Duvivier (1964, 38 min)

Images du monde visionnaire, est un film pédagogique de Henri Michaux et Eric Duvivier, produit en 1963 par la société pharmaceutique suisse Sandoz (connu pour avoir synthétisé le LSD en 1938) afin de mettre en lumière les effets hallucinogènes de la mescaline et du haschisch.

Ce film se propose de montrer les types d’images, et leurs façons spéciales d’apparaître et de disparaître, qu’un sujet quelconque, soumis à l’action de certaines substances psychotropes, voit défiler en son imagination avec une clarté extrême et sans l’intervention de sa volonté. Deux genres de visions, dont on a ici accusé les différences plutôt que les ressemblances, correspondent donc à deux hallucinogènes.

A visionner sur U B U W E B : www.ubuweb.com/film/michaux_images.html

Henri Michaux : fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Michaux


26/11/2008

Why I Copyfight (pourquoi je me bats contre les droits d’auteurs)

En quoi tout ce « truc » de droits d’auteur est-il si important? Quel en est l’enjeu?

Tout.

Jusqu’à récemment, le copyright était une loi industrielle. Si vous tombiez sous le domaine du droit d’auteur, cela signifiait que vous utilisiez une machine industrielle hors du commun comme une presse à imprimer, une caméra de cinéma ou une presse à disques. Le prix de ces appareils étant élevé, le fait d’ajouter quelques centaines de dollars à la transaction pour les services d’un avocat qualifié sur les droits d’auteur n’était pas d’une grande gêne. Cela se borne à quelques points de pourcentage des frais généraux sur le volume des affaires.

Lorsque des entités non industrielles (par exemple, les gens, les écoles, les groupes religieux, etc…) utilisaient des œuvres protégées, elles faisaient des choses sur lesquelles les droits d’auteur n’avait rien à dire : ils lisaient des livres, ils écoutaient de la musique, ils chantaient autour du piano ou allaient au cinéma. Ils en discutaient. Ils les chantaient sous la douche. Ils les racontaient (avec des variations) aux enfants à l’heure de se coucher. Ils le citaient. Ils peignaient des fresques qui s’en inspiraient sur les murs des chambres des enfants.

Puis vinrent les premiers jours de la copyfight : la période analogique, lorsque les magnétoscopes, les platines double-cassettes, les photocopieurs et autres technologies de proto-copie débarquèrent. Il était alors possible de faire des choses avec ces œuvres qui nous entourent qui sont passées dans le domaine des activités sujettes à la règlementation des droits d’auteurs (les copier, les jouer, les afficher, les adapter). Des stands dans les conventions spécialisées proposaient des fois aux « accros », des faux romans écrits par des « fans » de science fiction, les adolescents se faisaient la cour avec des cassettes de mix, on apportait chez le voisin une cassette VHS d’un film enregistré à la télé pour le visionner ensemble en faisant la fête.

Et pourtant, il y avait comparativement assez peu de danger dans ces actions. Bien que ces activités étaient d’une légalité douteuse (certes, les grands groupes de droits les considéraient comme les valises nucléaires de la technologie, en comparant le magnétoscope à l’Étrangleur de Boston et promettant que « l’enregistrement allait tuer la musique »), le prix des lois répressives est démesuré. Editeurs, labels et studios n’avaient aucun contrôle sur ce que vous faites à la maison, au travail, dans vos fêtes et vos farces, malgré un coûteux réseau de délateurs payés dont l’ensemble des salaires dépasse toutes les pertes qu’ils auraient pu subir.

Venons-en maintenant à Internet et à l’ordinateur personnel. Ces deux technologies constituent une turbulence parfaite pour faire tomber les activités ordinaires des gens ordinaires dans le domaine du droit d’auteur : chaque ménage possède l’appareil permettant de commettre des actes de contrefaçon massive (PC) et les infractions se déroulant sur un canal public (Internet) elles peuvent être suivies à peu de frais, ce qui permet facilement de forcer des milliers de gens ordinaires à appliquer la loi.

De plus, les transactions sur Internet sont plus susceptibles de commettre une infraction de droit d’auteur que leurs équivalents hors ligne. Et ceci parce que toutes les transactions sur Internet impliquent des copies. Internet est un système efficace pour copier des fichiers entre ordinateurs. Alors qu’une conversation dans votre cuisine entraîne simplement des perturbations de l’air par le bruit, la même conversation sur le net consiste à la copier à des milliers d’exemplaires.
Chaque fois que vous appuyez sur une touche du clavier, elle est copiée plusieurs fois sur votre ordinateur, puis copiée dans votre modem, puis sur une série de routeurs, de là, (souvent) à un serveur, qui probablement en fait des centaines de copies éphémères ou durables, puis copiée chez votre interlocuteur, sur l’ordinateur duquel des dizaines d’autres copies seront encore faites.

La loi sur les droits d’auteur valide la copie comme un évènement rare et remarquable. Sur Internet, la copie est automatique, massive, instantanée, libre et constante. Prenez une bande dessinée de Dilbert et collez-la sur votre porte de bureau, vous ne violez pas les copyrights. Prenez une photo de votre porte de bureau et mettez-la sur votre page d’accueil de sorte que vos collègues puissent la voir, et vous avez violé les droits d’auteur, et comme ceux-ci traitent la copie comme une activité rare, ils évaluent des sanctions qui atteignent des centaines de milliers de dollars pour chaque acte de contrefaçon.

Il y a un mot qui définit tout ce que nous faisons avec des œuvres de création à chaque fois qu’on en parle, qu’on le raconte, le chante, le joue, le dessine, et le pense : nous appelons cela la culture.

La culture est ancienne, plus vieille que les droits d’auteur.

L’existence de la culture est la raison pour laquelle le droit d’auteur est précieux.
Notre appétit insatiable pour des chansons à chanter ensemble, des histoires à partager, pour l’art de regarder et d’ajouter de nouveaux horizons à notre vocabulaire visuel est la raison pour laquelle les gens vont payer pour ces choses.

Permettez-moi de redire cela d’une autre façon : la raison pour laquelle le droit d’auteur existe est que la culture crée un marché pour des œuvres de création. Si ce marché n’existait pas, il n’y aurait aucune raison de se soucier des droits d’auteur.

Le contenu n’est pas roi, la culture oui. La raison pour laquelle nous allons au cinéma est d’avoir quelque chose à dire. Si je vous envoyais sur une île déserte et vous disais de choisir entre vos disques et vos amis, vous seriez un sociopathe si votre choix était la musique.

L’impératif de la culture est de partager l’information : la culture est de l’information partagée. Les lecteurs de science fiction le savent : le gars en face de vous dans le métro avec un roman de SF dans ses mains fait partie de votre groupe. Vous avez tous deux, presque certainement, lu les mêmes livres, vous avez des référents culturels communs, des sujets de conversation à échanger.

Lorsque vous entendez une chanson que vous aimez, vous la jouez pour les gens de votre tribu. Lorsque vous lisez un livre que vous aimez, vous le glissez entre les mains de vos amis afin de les encourager à le lire. Lorsque vous avez vu un beau spectacle, vous conseillez à vos amis de le regarder aussi, ou bien vous cherchez des gens qui l’ont déjà vu afin d’en parler avec eux.

Ainsi, l’inclination naturelle de toute personne émue par une oeuvre est de la partager. Et puisque «partager» sur Internet revient à « copier », cela vous met dans le viseur du droit d’auteur. Tout le monde copie. Dan Glickman, l’ex-député qui est maintenant à la tête de la Motion Picture Association of America (aussi pur extrémiste des droits d’auteur que vous pourriez l’espérer) a admis avoir copié le documentaire : This Film is Not Yet Rated de Kirby Dick (une critique brûlante du système d’attribution de notes de la MPAA), en invoquant une excuse fumante. Prétendre que vous ne copiez pas revient à adopter l’hypocrisie victorienne tordue qui jurait ne jamais, au grand jamais se masturber. Tous savent bien qu’ils mentent et un grand nombre d’entre nous savent que tout le monde ment de même.

Mais le problème du droit d’auteur est que la plupart des copistes admettent allègrement qu’ils copient. La majorité des utilisateurs américains d’Internet se livrent à une infraction de partage de fichiers. Si le partage de fichiers était éliminé demain, ils échangeraient les mêmes fichiers – et plus même – en revendant des disques durs, clés USB, ou cartes mémoire (plus de données changeraient de mains, quoique plus lentement).

Soit les copistes savent qu’ils sont dans l’illégalité, mais ils ne s’en soucient pas, soit ils estiment que la loi ne peut pas criminaliser ce qu’ils font et supposent que seules les formes les plus graves de copie, telles que la vente des DVD pirates dans la rue, sont punies. En fait, les droits d’auteur sanctionnent la vente de ces DVD beaucoup moins gravement que le partage gratuit des mêmes films sur Internet, et le risque d’acheter un de ces DVDs est beaucoup plus faible (grâce au coût élevé des peines encourues par les personnes qui font ces transactions dans le monde réel) que celui de le télécharger en ligne.

En effet, les copistes contribuent activement à la construction et à l’élaboration d’une éthique concernant ce qui peut être partagé ou ce qui ne peut pas l’être, avec qui et dans quelles circonstances. Ils adhérent à des cercles de partage privé, font valoir les normes entre eux, et en paroles comme en actions créent une pléthore de « pseudo droits d’auteur » qui reflète une compréhension culturelle de ce qu’ils sont en train de faire.

La tragédie est que ces pseudo droits d’auteur n’ont rien à voir avec les vrais droits d’auteur. Peu importe combien vous la respectez, vous êtes sans doute en train d’enfreindre la loi – si vous faites des clips vidéos (vidéos de musique pop remixées habilement à partir de clips de films animés – recherchez « amv » dans google pour voir des exemples ), même si vous respectez toutes les règles de votre groupe de ne pas le divulguer et de n’utiliser que certaines sources de musique et de vidéos, vous commettez encore des infractions pour des millions de dollars à chaque fois que vous vous asseyez à votre clavier.

Il n’est pas surprenant que les pseudo droits d’auteur et les droits d’auteur n’aient pas grand choses à voir ensemble. Après tout, le copyright régule ce que ces entreprises géantes font entre elles. Les pseudo droits d’auteur régissent les individus au sein du groupe dans un certain contexte culturel. Pourquoi être surpris de l’incohérence de ces lois entre elles?

Il est tout à fait plausible qu’une entente soit conclue entre les copistes et les titulaires de droits d’auteur : un ensemble de lois qui essayeraient seulement de comprendre « la culture » et non pas « l’industrie ». Mais la seule façon d’attirer les copistes à la table des négociations est d’arrêter d’insister sur le fait que la copie non autorisée est du vol, mauvaise et criminelle. Les gens qui savent que la copie est simple, bonne, et bénéfique entendent cela et supposent que soit vous êtes insensé ou bien que vous parlez de quelqu’un d’autre.

Parce que si la copie sur Internet devait disparaître demain, ce serait aussi la fin de la culture sur Internet. YouTube disparaîtrait sans son stock de clips illégaux, LiveJournal ou MySpace seraient morts sans toutes ces petites icônes d’utilisateur marrantes et les « copier-collers » fascinants d’extraits de livres, de nouvelles et de blogs, Flickr dessècherait au vent sans toutes ces photos d’objets, d’œuvres et de scènes protégés par des droits d’auteur, marques déposées et autres.

Ces échanges là sont la raison pour laquelle nous voulons ce dont nous sommes en train de discuter. La littérature des fans de science fiction est écrite par des gens qui aiment les livres. Les clips sur YouTube sont faits par des gens qui veulent que vous regardiez les programmes dont ils sont extraits et en discuter. Les icônes des réseaux sociaux montrent vos affinités pour les œuvres qu’ils représentent.

Si la culture perd la guerre des droits d’auteur, la raison qui justifie les copyrights meurt avec elle.

Cory Doctorow

L’article original Why I Copyfight est disponible en anglais sur Locus Online :
www.locusmag.com/Features/2008/11/cory-doctorow-why-i-copyfight.html

Le loup voyou avait déjà publié un autre texte du même auteur au mois de mars dernier : Scroogled : khepra.free.fr/loup_voyou/index.php/engoogles-scroogled-une-nouvelle-de-cory-doctorow/2008/03/19/

Cory Doctorow sur wikipedia : fr.wikipedia.org/wiki/Cory_Doctorow
et sur fluctuat.net : livres.fluctuat.net/cory-doctorow.html

traduction par Sté de l’article posté par Cyrille.


Promouvoir et défendre le logiciel libre

Pour mieux défendre le Logiciel Libre, l’April a besoin du soutien de tous les citoyens et acteurs économiques ou sociaux soucieux de libertés informatiques. Rejoindre maintenant l’April (et ses 3115 adhérents actuels) n’engage pas à être actif dans l’association mais représente un soutien aux valeurs que nous défendons (l’éthique et la philosophie du Logiciel Libre).

Nous avons besoin d’être des milliers afin de mieux nous faire entendre.

Promouvoir et soutenir le logiciel libre

sur le site de l’April : www.april.org/

Posté par Cyrille.


European Sound Delta, récit au fil de l’eau

Classé dans : culture @ 11:50

Deux fleuves, le Rhin et le Danube, deux péniches, l’« Ange-Gabriel » et le « Gavroche », trois mois de croisière sonore, trente-deux artistes embarqués, treize nationalités et onze pays traversés… Quelques chiffres pour résumer le projet fleuve d’European Sound Delta, croisière sonore qui, de juillet à septembre, a écumé l’Europe, pour une étonnante épopée décalée. Poptronics a suivi au plus près la folle équipée. Si c’est bien en tant qu’artiste sonore que Jean-Philippe Renoult est monté à bord de l’« Ange Gabriel », sa casquette de journaliste l’a rattrapé et il nous livre aujourd’hui le récit de sa traversée, émaillé d’enregistrements sonores. Récit embarqué, du 6 au 13 septembre 2008, de Linz à Nuremberg : bienvenue à bord !

A écouter sur poptronics : www.poptronics.fr/European-Sound-Delta-recit-au-fil

Posté par frédéric.


19/11/2008

Enregistrer via un magnétoscope en ligne n’est pas de la copie privée

L’avenir des magnétoscopes virtuels est bien sombre, du moins en l’état des solutions techniques utilisées.

Le Tribunal de grande instance de Paris, statuant en référé vient une nouvelle fois de plomber le modèle économique de Wizzgo, à la demande de France 2, France 3, France 5 et France 4 (une décision similaire interdira l’enregistrement des chaînes TF1 et NT1).

Wizzgo ? Il s’agit d’un service en ligne gratuit qui propose aux internautes de sélectionner à l’aide d’un logiciel (iWizz) les programmes de la T.N.T. qu’ils désirent faire enregistrer, lors de leur diffusion, par Wizzgo. Une fois la copie réalisée par l’éditeur, l’internaute peut procéder au rapatriement du fichier au format .Mov. Pour France télévision, pas de doute : ce modèle n’est pas compatible avec les droits exclusifs de reproduction et de communication au public qu’elle détient. Par ailleurs, les chaînes publiques, titulaire des marques France 2, France 3, etc. exigent l’interdiction d’utiliser, sous quelque forme que ce soit, les marques en question.

A lire sur PC INpact : www.pcinpact.com/actu/news/47306-wizzgo-copie-privee-magnetoscope-virtuel.htm

Posté par Cyrille.


13/11/2008

Frédéric Dumond | Ad hominem

Classé dans : culture, désintoxicant @ 11:39

La réflexion entamée sur ce site, ce n’est pas l’opposition entre le livre et le numérique, ou bien accueillir des textes contemporains que l’édition papier ne saurait plus diffuser.

Le déplacement (je n’emploie pas le mot de Michaux au hasard) essentiel, c’est que, dans la profusion d’information, l’accès au savoir, le fait culturel disséminé dans toutes nos pratiques sociales et privées, l’intervention littéraire a une tâche : faire que dans la totalité diverses de ces usages une mise en réflexion du langage sera possible. C’est cela qui a toujours été nommé littérature.

Depuis l’invention du livre moderne (Rabelais est cette bascule), cette tâche se superposait au territoire du livre. Ce n’est plus le cas : frédéric dumond travaille la langue, mais il l’inscrit dans l’espace scénique, dans le temps éphémère de la performance. Enseignant aux Arts Déco, il ne sépare pas la lancée de ses objets-langue d’avec l’ensemble de sa démarche. Mais c’est le cas de beaucoup de ceux qui arpentent notre lieu virtuel, ou que nous y accueillons.

La veine centrale, vitale, de publie.net c’est de se saisir du web pour faire transiter ces objets qui n’ont pas le livre pour finalité, et s’écrivent nativement dans ce territoire neuf.

Nous avons mis en ligne, il y a quelques mois, We are under attack, simplement pour ce plaisir de la langue décapée, du monde secoué, d’une joie aussi, y compris parce que subversive, à se mettre ces formes en bouche, dans leur éclatement, leur répétition.

Voici un ensemble bien plus large de frédéric dumond. Il est question du temps de l’aujourd’hui, un concept central s’exprime par le mot mobile.

Je souhaite seulement que ce texte travaille ici comme indication, comme ouverture. La langue attaque…

Ad hominem de frédéric dumond sur le contemporain numérique : publie.net : www.publie.net/tnc/spip.php?article168

A suivre aussi chaque jour le carnet de résidence à Budapest de frédéric dumond – octobre 2008 janvier 2009 -, erre… : fdumond.free.fr/erre/
le titre « erre… » est à la fois un mot magyar et un mot français.
en magyar il signifie « par ici/de ce côté-ci ».

Et aussi toujours le site web de frédéric dumond : www.fredericdumond.net


13/10/2008

« Je préférerais ne pas » : variations autour du Bartleby d’Herman Melville

Classé dans : culture, désintoxicant, libertés @ 11:57

Une force d’inertie gigantesque, merveilleuse, voilà l’art de Bartleby, sa magie. Il ne se courbe pas sous les ordres, il ne bronche pas quand l’interroge son placide patron, il ne cède pas d’un pouce quand on l’engueule. Bartleby ne veut pas, préfèrerait n’en rien faire. Et c’est ce qu’il fait : RIEN. Programme de titan. Et cinglante leçon en ces temps de déconfiture libérale…

[...] Bartleby est un visionnaire, un prophète. Le « NE TRAVAILLEZ JAMAIS » de Debord et consorts, il l’a assimilé bien avant eux, il l’a mis en œuvre avec force et persévérance, dès 1853 [4] . Et il ne s’est pas contenté de l’appliquer depuis chez lui, feignasse ensevelie sous les couettes, nihiliste de canapé. Non, son art de l’inertie, il l’a importé dans le saint des saints, la Mecque financière, Wall Street. De là, son pouvoir de nuisance est décuplé. C’est d’ailleurs là qu’il s’installe, qu’il fait son nid douillet. Car, non content de refuser de travailler, Bartleby finit par s’installer dans son bureau, y dormir toutes les nuits.

Bartleby n’a pas l’ambition d’un Jérome Kerviel, il n’est pas là pour amasser des tonnes d’argent ou les perdre. Il s’en fout, lui, de l’évolution des cours, du système financier qui déraille. Qu’on le laisse tranquille avec tout ça, il préfère sa petite vie de rat de bureau, son existence lisse et morne, entièrement dévouée à sa sainte cause : ne rien faire qui lui déplaise. Voilà qui abrase toute hiérarchie, toute servitude. Le patron n’est plus patron, il se fait proie, cibles des mécanismes du rongeur Bartleby. La gangrène personnifiée…

A lire sur Article11 : www.article11.info/spip/spip.php?article126


03/10/2008

hezraellah, par Yann Beauvais

Classé dans : culture, désintoxicant, paix, politics @ 19:58

Des propos sur la guerre récente au Liban.
par Yann Beauvais

Sur le site de l’association est-ce une bonne nouvelle : estceunebonnenouvelle.org/eubn/spip.php?article917


02/10/2008

Sauvons Vivendi

Classé dans : culture, désintoxicant, politics @ 22:18

par les Fatals Picards

www.fatalspicards.com/


25/09/2008

A magical Mystery trio par MAHARAJAZZ

Classé dans : culture, désintoxicant @ 10:23

A magical Mystery trio par MAHARAJAZZ

Le myspace de Murdock : http://profile.myspace.com/

Posté par Jean2.


L’art (contemporain) de bâtir des fortunes avec du vent

Classé dans : culture, désintoxicant @ 09:42

Qui fixe la valeur d’une création ?

Claude Monet, Francis Bacon : dans un contexte financier tourmenté, les dernières ventes aux enchères chez Christie’s et Sotheby’s ont vu triompher les valeurs consacrées. Serait-ce une amorce du retour à la raison que certains professionnels du secteur appellent de leurs vœux ? Depuis quelques années, en effet, des critères discutables — capacité de l’artiste à se « vendre », sujets racoleurs — semblent avoir pris le dessus dans l’art contemporain, oblitérant toute considération esthétique…

Lire l’article de Philippe Pataud Célérier sur Le Monde diplomatique : www.monde-diplomatique.fr/2008/08/PATAUD_CELERIER/16183


20/09/2008

Kazakhstan, naissance d’une nation

Classé dans : culture, désintoxicant @ 11:30

kazakhstan


Un film de Christian Barani et Guillaume Reynard. 65 min – 2008

Diffusion le 22 septembre 2008 à 00h10 sur Arte / La Lucarne
( multidiffusion le 24 septembre et le 12 octobre à 5.00 )

pendant quelques jours encore sur Arte+7 : http://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=2233878,CmPage=1697660,scheduleId=2206044.html

Une production Atopic
Avec la participation d’ARTE France et le soutien du CNC et de la Procirep-Angoa

Dans le chantier de la nouvelle capitale kazakhe, Astana, le portrait saisissant d’une société dirigeante qui du passé soviétique fait table rase.
En 1998, sept ans après l’indépendance du pays, le président autocratique kazakh Noursoultan Nazarbaiev décide de déplacer la capitale d’Almaty à Akmola, rebaptisée Astana, dans les steppes du nord. De vertigineuses tours de verre sortent de terre, financées par les exportations de pétrole. Christian Barani et Guillaume Reynard y regardent vivre la nouvelle oligarchie, dans les oripeaux standardisés et clinquants de la richesse. Un discours présidentiel de 1997 sur l’avenir du Kazakhstan ouvre le film, vantant aux « trois couches sociales, les riches, les classes moyennes et les pauvres », les infinies promesses du marché.

Les fictions du réel
Film après film, Christian Barani et Guillaume Reynard construisent un portrait sensoriel et fragmenté du Kazakhstan. Leur attention aux paysages, aux gens, aux sons ou objets du quotidien donne au spectateur le sentiment de vivre concrètement l’expérience du voyage, dans son étrangeté et dans sa séduction. Ici, sous les néons des discothèques et des salons d’apparat, de réception en visite guidée, ils nous promènent à travers les fantasmes d’un nouveau monde capitaliste en construction, symbolisés par le futurisme fantomatique de la ville nouvelle. S’attachant à représenter « la fiction qui dans chaque scène semble avoir précédé le réel », jusque sur un tournage du cinéaste Darejan Omirbaev, ils s’aventurent aussi dans l’envers du décor, d’une baraque de chantier à une maisonnette bientôt expropriée. À travers une oligarchie ex-soviétique en pleine expansion, un portrait mélancolique et poétique de la mondialisation.

Irène Bérélowitch


http://www.christianbarani.net

http://www.guillaumereynard.com


29/06/2008

La Nostalgie de Dieu, Livre I : Pour Dieu, Tapez Un

Classé dans : culture, désintoxicant @ 11:44

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par Unpied, le dessinateur qui a du talon : http://pourdieutapezun.canalblog.com/

Posté par Michel.


04/06/2008

« Minneapolis Art on Wheels » illumine la nuit

Classé dans : culture @ 11:32

Art on Wheels : L’art roulant.
MAW

Le projet Minneapolis Art on Wheels (MAW) crée des œuvres d’art illuminées au moyen de trois unités de diffusion conçues par les étudiants durant un cours à l’université du Minnesota. Des tricycles portent des projecteurs, alimentés par des petits groupes électrogènes, capables de projeter des images de 20 mètres sur 13 sur les façades des bâtiments. Un logiciel qui suit un pointeur laser permet également de dessiner sur les bâtiments en temps réel. Les 612 Authentic ont retrouvé une équipe du MAW le 11 Mai dernier et ont filmé leur art en action. MAW commence une tournée le 28 Mai 2008 et se rendra de Minneapolis à San Jose, Californie, s’arrêtant pour exécuter leur performance dans six villes sur leur route.

MAW

traduction de l’article du MinnPost où vous pourrez voir la vidéo des 612 Authentic : http://www.minnpost.com/

Et le blog du projet MAW où vous pourrez suivre la tournée et voir des extraits filmés : http://minneapolisartonwheels.org/

MAW

Posté par Ali qui est à l’origine du projet.


La voie négative du Net-Art.

Que peut être le Net-Art en suite d’une histoire de l’Art traversée par la négation ? Nous tenterons de montrer qu’il est une pratique précise et sensible du réseau des réseaux en intelligence avec son écosystème. Nous ferons la distinction entre « l’Art sur le Net », le « Net-Art » et « l’art du net ». Il s’agira de montrer que le Net-Art, en réalité, n’est pas autre chose que l’art du net : une pratique à la fois ordinaire et éclairée de l’internet. Celle-ci a le souci de la beauté intrinsèque du réseau, elle en observe les qualités qu’on trouve dans les principes fondateurs de l’internet et dans ceux du logiciel libre.

Un texte d’Antoine Moreau paru dans la revue Terminal, n°101, Printemps 2008.
sur Artlibre.org : http://artlibre.org/archives/textes/313


02/06/2008

L’édition en ligne : un nouvel eldorado ?

Classé dans : culture, désintoxicant @ 11:58

En guise d’introduction, il me semble nécessaire de faire le point sur un certain nombre de questions qui ont structuré les débats sur l’édition électronique depuis 10 ans. A mon sens, ces questions sont aujourd’hui largement obsolètes :

1.La désintermédiation. C’est le terme par lequel on a pu dire que la mise en ligne des publications scientifiques revenaient à la suppression des intermédiaires (ie les éditeurs). On passerait donc à un modèle de distribution directe du producteur au consommateur. On sait aujourd’hui que cette approche n’est pas pertinente, parce que toute forme de communication est marquée par la présence d’intermédiaires, aussi discrets soient-ils. Aujourd’hui, les plate-formes où les utilisateurs sont invités à déposer leurs propres productions (les archives ouvertes par exemple), sont des intermédiaires. De par sa seule existence la plate-forme a un impact éditorial sur les contenus qu’elle héberge ; impact dont il faut tenir compte.

2. L’électronique versus le papier : faut-il publier au format électronique ou papier ? Cette question ne vaut plus la peine d’être posée ; en ces termes en tout cas. La réalité est qu’aujourd’hui, l’édition est forcément électronique ; les auteurs, les éditeurs, les chefs de fabrication et même les imprimeurs travaillent en numérique. La question du papier est donc réduite à celle du support de diffusion. Et même dans ce cas, elle ne concerne qu’un certain type de documents. Typiquement, les livres. Pour les revues, on est aujourd’hui dans une situation où il est peu imaginable qu’une revue s’abstienne d’être diffusée en ligne (ou alors elle se prépare un très mauvais avenir). La question qu’elle peut éventuellement se poser est de savoir si elle a intérêt à être diffusée AUSSI sur papier.

3. La chaîne du livre : est-elle remise en cause par l’électronique ? Ce concept de chaîne du livre me semble inopérant pour penser les mutations actuelles ; parce qu’il désigne un secteur professionnel consacré à la fabrication et la diffusion du livre comme objet matériel et non type documentaire. Bref, il écrase le concept de livre sur son actualisation physique et ne cherche pas à le penser d’abord comme objet intellectuel. Finalement, le concept même de chaîne est inopérant parce qu’il ne rend pas compte d’un mode circulaire de circulation des savoirs et pense les choses comme une transmission unilatérale.

Au bout du compte, il apparaît nécessaire, si on veut essayer de comprendre ce qui est à l’oeuvre avec l’édition électronique de remonter à un plus haut niveau de généralité, d’élargir la perspective, c’est à dire de repartir de la définition même de ce qu’est l’édition. Bref, il faut ouvrir la boîte noire…

Par Piotrr sur Blogo Numericus : http://blog.homo-numericus.net/spip.php?article154


28/05/2008

Téléchargement illégal : L’appel de SVM contre la future loi Hadopi

Mesdames et messieurs
les députés

Vous allez débattre d’un texte de loi qui voudrait résoudre le problème de l’échange illicite d’œuvres culturelles sur Internet par la répression.

Ce texte est issu du rapport Olivennes, dont les propositions ne sont, en l’état, pas satisfaisantes. Pire, nous considérons que ces mesures aggraveraient la situation.

Premièrement, elles ne montrent de l’ensemble des internautes qu’une image caricaturale de pillards.
Il existe déjà des lois pour punir la contrefaçon. Cette nouvelle loi ne va pas punir des pirates, elle va punir le public. La “riposte graduée” va traquer les petits utilisateurs, ceux qui aiment la culture, achètent des disques, paient la redevance pour copie privée de leur matériel, et assistent en masse aux concerts.

Deuxièmement, la surveillance sans pareille des activités des internautes que ces mesures impliquent n’est pas digne d’une société dans laquelle nous aimerions vivre. Nous nous inquiétons que cette surveillance soit confiée à des organismes de droit privé.
En outre, elle favorisera mécaniquement la création de réseaux toujours plus clandestins.

Troisièmement, les propositions vont instaurer une infraction à laquelle correspondra une sanction administrative, automatique et aveugle, sans possibilité de défense réelle devant un juge. De plus, on ignore sur quelle base sera estimée la gravité de l’acte.

Nous disons que la surveillance des réseaux est inefficace et indigne d’une économie moderne.

Nous disons que la coupure de l’accès à Internet et la tenue d’un fichier des internautes sanctionnés est une mesure disproportionnée, qui prive tout un foyer d’une connexion essentielle à la vie sociale.

Nous invitons les producteurs et ayants droit à s’adapter aux nouvelles façons de consommer plutôt que d’espérer en vain les juguler.

Nous exigeons aussi que soit toujours respecté le principe de neutralité des réseaux et des protocoles.

Nous appelons à une nouvelle réflexion, qui prendra cette fois en compte la voix des artistes et consommateurs, premiers concernés.

Les artistes et leur public forment un couple inséparable. Loin de dresser les uns contre les autres, cette nouvelle réflexion devra renforcer ce lien, pour le bien de tous.

Les signataires militants

signez aussi la pétition sur SVM : http://www.svmlemag.fr/petition_riposte_graduee

Posté par Anne.


16/05/2008

Parution de « we are under attack » par frédéric dumond

Classé dans : consommation, culture, culture de la peur, désintoxicant @ 17:32

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution
de
we are under attack *
sur le site publie.net : http://www.publie.net/ et http://www.publie.net/tnc/spip.php?article118

ainsi que de vous convier à la lecture du bonheur, un feuilleton publié dans TINA
revue numérique des éditions è®e : http://revuetina.blogspot.com/
(où vous pouvez lire des textes de :
Éric Arlix Chloé Delaume Frédéric Dumond Karoline Georges Dominiq Jenvrey Emily King Jean-Charles Massera Émilie Notéris Jean Perrier Guy Tournaye

* « we are under attack » a été écrit et performé dans doggy bag, un spectacle de cirque contemporain de Philippe Ménard, compagnie Non Nova (Nantes), donné au Quai, scène nationale d’Angers, dans le cadre d’Open Arts 2007, et au C.R.A.C Cherbourg en novembre 2007.

amicalement,

frédéric dumond


Appel à une mobilisation citoyenne pour l’art et la culture

Face au désengagement sans précédent de l’Etat, des artistes et des acteur(e)s du monde de l’art et de la culture, tous domaines confondus, se sont réunis pour affirmer le caractère essentiel de la création, le droit inaliénable pour tout être humain d’accéder à l’imaginaire et à la pensée, à l’éveil sensible et à l’esprit critique.

Tous les champs et toutes les disciplines de l’art et de la culture appellent à une mobilisation pour une politique culturelle ambitieuse, intelligente et généreuse, à la hauteur de l’enjeu démocratique.

Sauvons la culture !
Manifeste d’intérêt général pour l’art et la culture,
à lire, à signer et partager sur le site : http://www.sauvonslaculture.fr/

Posté par Cyrille.


30/03/2008

vernissage de l’exposition de Cyrille Henry / Artisticker le jeudi 3 avril à 19h30

Classé dans : culture, open sources @ 22:01

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Exposition Cyrille Henry du 3 au 25 avril 2008.

Artisticker
30, rue de Picardie
75003 Paris
01 40 27 08 03
infoclients@artisticker.fr

Retrouvez toutes mes oeuvres pour sticker :
http://www.artisticker.fr/artistes_fiche.php?id_artiste=13

ou l’ensemble de mes travaux graphiques : http://rotogrammes.free.fr/web/

En espérant vous voir jeudi,

Cyrille Henry


khiasma les 3 et 4 avril, Relectures V

Classé dans : culture, désintoxicant @ 21:17

RELECTURES V : TEMPS I et II

CARTE BLANCHE A FREDERIC DUMOND

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JEUDI 3 AVRIL 2008 à 20h30 – entrée libre

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Soirée autour du travail de Frédéric Dumond
> réserver pour cette soirée
> lire un entretien avec Frédéric Dumond

Dazibao (installation)
Empreintes de la presse à un moment arrêté, synthèse de ce qui est dit, via les récurrences et la destruction de la syntaxe, le Dazibao est composé d’ un ensemble de listes, bout à bout, par ordre alphabétique, en une forme de tableau de trois colonnes, de l’ensemble des termes utilisés dans quatre journaux (Le Monde, Libération, Le Figaro, le Parisien) à un jour J.

Est ce que ça a jamais
(2007, vidéo, coul, 11’39 min, diffusion en boucle)
Une fiction ? ou la langue, aujourd’hui, est devenue abruptement, sur la scène politique, vidée de son sens.

Unlimited (performance) – création
« …rien d’autre n’a lieu que ce qui est vu… Jamais rien ne sera montré de ce qui a lieu… »
Dans la droite ligne de ses précédentes Téléologies, Frédéric Dumond décrit un réel préempté par la puissance médiatique. Pendant performatif du texte « Perpetuum mobile » publié à cette occasion par Khiasma, « Unlimited » se déploie comme une tentative de dire la chute des choses et des mots dans le siphon du libéralisme. Langue à la recherche de ce qui fuit, d’une révélation, d’un angle de révolte.

Performance suivie d’une rencontre avec Frédéric Dumond , Laurent HenningerAlice Krieg-Planque
(Chargé de recherches au CEHD (Centre d’études d’histoire de la Défense, au Château de Vincennes et (maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 12 – Val-de-Marne, docteure en sciences du langage, spécialiste des discours politiques et médiatiques contemporains)

………………………………………………………………………………

VENDREDI 4 AVRIL 2008 à 20h30 – entrée libre
Lectures / performances dans le cadre de la carte blanche Frédéric Dumond


> réserver pour cette soirée

Le mess, message, version avril 8
Lecture de Nicole Caligaris
Variations sur des extraits de la circulaire du 21 février 2006 du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy aux préfets et de discours du ministre de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale Brice Hortefeux, 2007-2008. « Abandonnez tout espoir », c’est ce que disent de la part de l’Europe les hommes signes de notre temps, migrants acculés à l’impossible, à l’immobilité entourée de barbelés, au demi-tour forcé ou au décès en mer, dont l’échec doit signifier l’infranchissabilité du mur administratif aux partants qui auraient encore l’espoir d’arriver et qui désormais partiront, message reçu, sans espoir.

No More Reality – Eléments pour les années 00″
Lecture- performance d’Emmanuel Adély
« No more reality » est une revue de presse commencée le 7 mai 2007 et publiée chaque mois sur le site d’Inventaire/Invention.
« Emmanuel Adely dresse un inventaire critique du monde dans un journal extime très justement intitulé « No more reality »: puisqu’il ne saurait désormais plus exister d’autre réalité que médiatico-spectacularisée. » Fabrice Thumerel on site Libr-critique.

« Jaune sous-marin »
performance de Cyrille Martinez

…………………………………………………………………………………..

RELECTURES V, festival des littératures vivantes
Tous les temps de la manifestation sur www.khiasma.net

Khiasma
15 rue Chassagnolle 93260 Les Lilas
M° Porte ou Mairie des Lilas
Informations / réservations : 01 43 60 69 72
plan d’accès et programme complet : www.khiasma.net

L’espace Khiasma est soutenu par le Conseil général de la Seine-Saint-Denis
la ville des Lilas.
RELECTURES est soutenu par le Conseil Régional d’île-de-France.

le site web de frédéric dumond: http://fredericdumond.free.fr/

le site d’Emmanuel Adély : http://emmanueladely.free.fr


13/03/2008

Women in Art

Classé dans : culture @ 18:29

by Eggman913

La vidéo « Women in Art », réalisée par l’énigmatique créateur Eggman913 dans le Missouri aux Etats-Unis, est une hymne impressionnante consacrée à l’histoire de l’art à travers l’image de la femme.

Cette vidéo, téléchargée sur de nombreux sites vidéo collaboratifs, a créé une vraie euphorie sur le web. Rien que sur le site YouTube, elle a été visionnée par plus de 5,3 millions visiteurs et elle a suscité plus de 10.000 commentaires endéans 2 mois. Elle est référencée sur des centaines de blogs à travers le monde.

sur Leslie’s Artgallery : http://www.artgallery.lu/digitalart/women_in_art.html

le site de Eggman913 : http://www.myspace.com/eggman913

Posté par Michel.


15/02/2008

Sauvons Internet

Les artistes ont toujours su et pu tirer pleinement parti des bouleversements sociaux et techniques de leur époque. Marquant souvent ainsi le début d’une nouvelle ère dans l’histoire de l’art, et, en complicité avec le public, dans celle de leur société. Nous nous sommes vus à l’aube d’un tel renouveau avec l’émergence de l’outil absolu de la communication, le réseau Internet. Mais suite à la ruée des startups vers leurs fameuses stock-options, dans un engouement spéculatif aveugle, ne comprenant pas que l’Internet n’était pas qu’un grand magasin à tout et n’importe quoi, la bulle éclata. Emportant cruellement avec elle tous les espoirs qu’elle nous avait fait miroiter. Et c’est les épaules baissées que nous sombrons de nouveau dans la morosité, le désarroi et la conjoncture. L’histoire des Hommes et l’histoire de l’art restent en stand-by. Et c’est dans cette atmosphère d’incertitude, où l’on serait prêt à accepter n’importe quoi, que l’on constate un durcissement législatif et judiciaire inquiétant, appuyé par les ayants droit de l’industrie du divertissement visant à compromettre le rôle fondamental du réseau. Et c’est en toute mauvaise foi, au mépris du bon sens et de la liberté individuelle, que nous assistons à des tentatives de transpositions de concepts issus d’un autre monde et d’une autre époque, envers l’outil le plus moderne que nous n’ayons jamais connu ni même rêvé…

lire l’article de Camille Harang sur Témoignages – Framasoft : http://www.framasoft.net/article3642.html

Posté par Cyrille.


La mise en place d’une mythologie de l’immatériel ou l’art de fictionner.

Classé dans : culture, désintoxicant, libertés, open sources @ 10:40

Nous allons tenter de montrer que les principes actifs qui fondent l’internet et la création en ligne procèdent d’une mythologie. S’il faut parfois « recourir aux mythes et non aux raisonnements », comme y invite Socrate dans le Phédon de Platon, il est alors nécessaire de mieux comprendre ces mythes et pour ce qui nous concerne, ceux de l’immatériel. Car il s’agit, à la fois d’en accepter la réalité, mais aussi d’en prendre distance.

lire ce veritable manifeste de la copyleft_attitude sur Artlibre.org : http://artlibre.org/archives/textes/305


google maps jusque dans ta chambre…


08/02/2008

Atau Tanaka fait du son quand il bouge

Classé dans : culture, sciences et technologies @ 12:15

Compositeur de musique électronique, Atau Tanaka a inventé la  »biomuse » : un dispositif qui déclenche des sons suivant les mouvements de son corps. Entre électro, danse et création numérique, reportage chez l’homme-machine.

sur Arte radio.


06/02/2008

Culture multimédia : pétition contre le gel des subventions

Classé dans : culture, liberté d'expression, politics, précarités @ 11:54

Nouvelles coupes sombres dans le budget de la culture. Cette fois, c’est l’art multimédia qui subit le désengagement de l’Etat. Premières victimes : les ECM, espaces culture multimédia, un programme qui, depuis dix ans, sensibilise et initie le public aux technologies, prioritairement sous l’angle culturel, et soutient la création numérique. La rumeur bruissait depuis novembre : les ECM, convoqués au compte-gouttes par les directions régionales des affaires culturelles (Drac), se sont vus retirer leurs subventions. Des sommes qui peuvent paraître dérisoires (entre 10 et 30 000 euros), mais qui sont essentielles pour plusieurs de la centaine de structures concernées. Programmations annulées, postes menacés et plusieurs lieux voués à la disparition…

Alire sur Libération.fr : http://www.liberation.fr/culture/306002.FR.php

Le ministère de la Culture, sans concertation ni délai, sans fournir un quelconque argumentaire, a fait le choix de son désengagement de la culture multimédia remettant en cause son soutien à plus de 115 lieux en France, aux festivals d’arts numériques et à la création multimédia. Cet acte met devant le fait accompli autant les acteurs que les collectivités, qui elles aussi se sont engagées dans ces politiques.

signer la pétition sur le site culture-multimedia.org : http://www.culture-multimedia.org/

posté par Cyrille.


Je suis un marxiste en robe bouddhiste

dalai lama
Entre deux rencontres très politiques avec les autorités italiennes, entre deux « enseignements » très bouddhistes devant un stade milanais plein à craquer, le Dalaï Lama nous a accordé une interview en deux parties. C’est un homme chaleureux et jovial, qui ne manque pas une occasion de s’esclaffer. Rien de compassé dans son attitude. Pas de langue de bois, pas de sermon, pas de récrimination, pas même de plainte. Il parle du Tibet, de la Chine, de l’impermanence, des delphiniums, du besoin d’un « autre être humain », d’une « sérénité laïque ». Entretien avec le pape et leader politique le plus cool de la planète.

lire l’interview exclusive sur le nouvel obs : http://tempsreel.nouvelobs.com/


23/01/2008

Télémétries à Montréal ce 24 janvier

Classé dans : culture, désintoxicant @ 12:07

Télémétries # 3
artistes et télévision

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Une programmation vidéo présentée par l’artiste et commissaire frédéric dumond

Jeudi 24 janvier 2008, 19h

Cinémathèque québécoise
335, boul. de Maisonneuve Est, Montréal
(salle Fernand-Seguin)

Légende de l’image: Défendre son point de vue, Raphaël Boccanfuso, 1997.

Télémétries #3, artistes et télévision

La télévision est un flux, un objet, un meuble, un média de communication et une présence quotidienne. C’est aussi une matière à partir de laquelle réfléchir et à laquelle on réfléchit très peu.

Objet hybride qui ne vaut que lorsqu’il est « allumé » (connecté), cet écran noir, cette « fenêtre ouverte sur le monde », est une surface proprement insensée quand elle ne diffuse pas d’images. Éteinte, son opacité, son silence, renvoie à une solitude projetée comme insupportable dans un monde que l’essor des télécommunications aurait transformé en village global.1 « Quand la télévision est éteinte, le monde reste en attente », note Vito Acconci.2

D’une manière très étrange — ou des plus évidentes si on prend en compte ce qu’elle touche, c’est-à-dire nos pulsions —, la télévision s’est « imposée » dans chaque appartement : elle est devenue pour la grande majorité un élément-clé de la vie quotidienne, mais surtout de la vie économique et politique. Instrument de distraction, elle est aussi le lieu de la parole politique, médium par lequel l’ « actualité » du monde est présentée à tous, en même temps, une mise au présent permanent.

À ses débuts, certains ont vu en elle un moyen de transmettre au plus grand nombre de la pensée, du mouvement. On a cru pouvoir faire de l’art à la télévision et avec la télévision. Des cinéastes comme Antonioni, Godard, des personnalités du monde de l’art comme Gerry Schum et certains artistes comme Schöffer ou Buren ont créé des formes destinées à s’intégrer aux programmes d’une chaîne de télévision. Mais pour pertinentes qu’elles aient été et quelle que soit la diversité des conditions politiques et économiques, commerciales et culturelles dans lesquelles chacune s’est inscrite, ces expériences sont restées solitaires, sans descendance. Elles n’ont pas généré une énergie, une dynamique telles qu’elles auraient entraîné une évolution, un changement dans la logique programmatique.

La télévision n’a pas choisi les chemins de la transmission des connaissances, ni celui de la passation des pouvoirs, ni celui de la réflexion. Elle s’est fermée à l’art et à la création pour imposer une grille de programmes qui exclut tout ce qui n’appartient pas à sa logique. Elle s’est soumise très tôt à des contraintes d’économie et de pouvoir. Aujourd’hui, la télévision est avant tout une entremetteuse de marchandises ; elle transforme tout ce qu’elle cadre, culture comme information, en biens de consommation, en objets spectaculaires. Suite rapide de séquences sans montage, elle calibre ce qu’elle diffuse, lissant ces « sujets ». Rien ne doit dépasser. Dans ces conditions, l’autre ne peut y exister que sous l’apparence du même. Il ne peut donc pas y avoir sa place. On doit se reconnaître dans une télévision de proximité, soit un lieu commun à tous (un degré zéro de l’autre)…

Or, ce que les artistes travaillent, notamment, c’est l’autre. Là (de la position, du territoire) où ils conçoivent, travaillent, mettent en forme, c’est de l’autre qu’il est question. Donc du différent, du différend (toute prise de position semble être une déclaration de guerre ?!) et en différance3, en espaçant le monde, en le temporisant. Prendre du temps, prendre son temps, différer et prendre ses distances sont certains des enjeux du travail des artistes avec la télévision : déplacer le présent permanent du flux télévisuel dans le temps.

Utiliser ce que la télévision émet pour créer, c’est s’opposer à l’hypersynchronisation des programmes (Stiegler4), en en ralentissant le flux, en constituant une mémoire de ce qui est destiné à passer. Une grammaire se constitue alors, à la fois singulière et commune, qui donne un sens et réintroduit l’autre dans ce qui ne génère que du même.

Écrire la télévision, la représenter autrement, en changeant le point d’origine des images.
En faire, enfin, un objet temporel.

frédéric dumond

Notes en bas de page :

Marshall McLuhan, 1962.
Vito Acconci, Télévision, meuble, sculpture, chambre avec vue américaine, in La vidéo entre art et communication, ouvrage collectif, Paris, ensba, 1997.
« … nous désignerons par différance le mouvement selon lequel la langue, ou tout code, tout système de renvois en général se constitue « historiquement » comme tissu de différences. « Se constitue », « se produit », « se crée », « mouvement », « historiquement », etc., devant être entendus au-delà de la langue métaphysique où ils sont pris avec toutes leurs implications. Il faudrait montrer pourquoi les concepts de production, comme ceux de constitution et d’histoire, restent de ce point de vue complices de ce qui est ici en question… », in Jacques Derrida, La Différance, Conférence prononcée à la Société française de philosophie, le 27 janvier 1968, publiée simultanément dans le Bulletin de la société française de philosophie (juillet-septembre 1968) et dans Théorie d’ensemble (coll. Tel Quel), Éd. du Seuil, 1968.
Bernard Stiegler, La télécratie contre la démocratie, Flammarion, 2006.

pour plus d’informations sur l’exposition visiter le site de Télémétries : http://telemetries.free.fr/


18/01/2008

Henri Chopin nous quitte

Classé dans : culture, désintoxicant @ 10:34

Henri Chopin, l’un des pionniers de la poésie sonore, l’un des plus importants explorateurs des potentialités intensives du souffle et de la voix nous quitte.
Pour revoir Henri Chopin, nous vous recommandons d’aller sur la page que lui a consacré erratum, vous pourrez y voir plusieurs vidéos : de 1995 à 2004. Vous pouvez aussi aller écouter les enregistrements mis à disposition par ubuweb.com.

du site Libr-critique : http://www.t-pas-net.com/libr-critique/?p=984


Henri Chopin, un explorateur des voix du corps.

Depuis quarante ans, Henri Chopin avec sa revue de poésies sonores OU (1964-1974), puis par ses collaborations aux divers festivals internationaux de poésie sonore et par ses expériences personnelles avec les studios expérimentaux des radios de Cologne, de Paris, d’Australie, du Canada, de Suède, par ses concerts-performances en Europe, depuis 40 années consécutives, Henri Chopin n’a cessé d’ouvrir les voies/voix à des espaces inexplorés, au delà de tous les langages enregistrés, au delà des musiques modernes et expérimentales, par delà tout système de notation, vers des espaces sans normes, sans classification, sans définitions, sans bornes, vers des espaces de transformations permanentes, grâce à l’utilisation systématique du micro, du magnétophone, du montage, de la table de mixage et des amplificateurs. Mais Henri Chopin ne produit pas une nouvelle musique malgré des apparences trompeuses : il n’est pas une conséquence des principes de la musique concrète de Pierre Schaeffer et des expérimentations de Pierre Henry des années cinquante. Henri Chopin est un individu (dans le sens de Stirner : l’unique et sa propriété) qui a toujours refusé les réductions absurdes à des mouvements, à des ismes, ou des écoles; ce que l’on perçoit, ce sont les vibrations bio-psychiques d’Henri Chopin construites par Henri Chopin à partir des énergies captées électroniquement (modifiées, amplifiées, transformées) de son propre corps. Un langage au delà des langues instituées, un langage d’avant les langues (des signes sonores, des signaux énergétiques et ludiques comme les baleines et les dauphins), un langage au delà des langues, un langage des souffles, un langage de l’âme (anima), une respiration libre des énergies cosmiques que nous sommes, sans drapeau ni appartenance, énergies d’êtres vivants, irréductibles, inassimilables, solitaires, individus cosmiques étranges, énigmatiques mais solidaires, en résonnances avec tous les individus qui ont osé sortir des règles et des carcans, des obédiences et obéissances, des soumissions et des compromissions, des complaisances et des académismes (traditionnels ou expérimentaux). Avec Henri Chopin c’est Basta et Lâchez tout : la plongée dans l’inconnu, l’exploration de l’espace intérieur de la voix, l’autre face de la voix, une sorte de navigation sous marine, une espèce de spéléologie des grottes et des tunnels inexplorés de la glotte, de l’oesophage et du ventre et des poumons là d’où sort et se fabrique le pneuma (le souffle). Henri Chopin est l’explorateur de l’infini du corps pneumatique, grâce à l’outillage électronique, mais sans jamais se soumettre aux triturations bruitales. Il reste vivant, vibration énergétique (énergie) de l’âme cosmique pulsative.
Michel Giroud, in Alpina – Août 2004.

sur erratum# : http://www.erratum.org/old/chopin/index.html

Henri Chopin sur wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Chopin

et à écouter sur ubuweb.com : http://www.ubu.com/sound/chopin.html


03/12/2007

interview de BABEL 17 sur Aligre FM 93.1

Classé dans : culture @ 12:16

Ne manquez surtout pas l’interview de BABEL 17 sur Aligre FM 93.1 , en ligne pour au moins deux semaines dans Coma Electrique – L’émission indus-électro-métal-gothique.

b17

sur Aligre F.M 93.1 : http://coma.electrique.free.fr/emissions/Coma301107.html

et le site web de Babel 17 : http://babel.17.free.fr/


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