Il y a des gens qui savent que même s’ils traversent dans les clous, même s’ils ont toujours leurs papiers sur eux, même s’ils sont toujours respectueux, calmes et polis, à tous les coups, le contrôle d’identité, c’est pour leur gueule. Leur gueule de métèque, leur gueule de mec qui doit toujours prouver son innocence à priori. Il y a des gens qui doivent se soumettre à l’arbitraire policier, pratiquement chaque fois qu’ils mettent le nez dehors, chaque fois qu’ils prétendent séjourner dans l’espace public d’une manière ou d’une autre.
Des gens qui vivent sous le régime permanent de la bavure. Il y a gens pour qui croiser la Police signifie un harcèlement systématique… ce qui, en soit, est déjà beaucoup. Mais pour qui cela peut aussi signifier bien pire : insultes, menaces, coups et blessures, voire une grosse tête ou même une matraque ou un enjoliveur dans le cul.
Il y a des gens pour qui croiser la Police dans la rue peut signifier que c’est le dernier jour de leur vie.
Il y a des gens pour qui fuir dans un transfo EDF peut sembler être une meilleure alternative…
Il y a des gens qui doivent — implicitement — être meilleurs que tous les autres pour ne pas mériter d’être violés par ceux qui détiennent l’autorité, des gens qui savent que leur parole sera systématiquement niée, réfutée, minorée. Des gens qui sont présumés coupables, particulièrement par ceux qui vivent comme moi, loin d’une certaine police. Des gens qui doivent subir en silence et ne jamais, jamais se révolter du sort qui leur est fait.
Lire l’article sur Le Monolecte : Le régime de l’arbitraire
“LA MORT D’ADAMA TRAORÉ NOUS CONCERNE TOUS”
Déjà une centaine d’artistes et de sportifs prennent position contre les violences policières : Eva Doumbia, Gilles Lellouche, Nekfeu, Imany, Arthur H, IAM, Christine & The Queens, Fianso, Yannick Noah, Bertrand Tavernier, Omar Sy, Lilly Wood and the Prick, Mademoiselle K, Cantona, Archie Shepp, Nicolas Duvauchelle, Black M, Annie Ernaux, Rachida Brakni, Zebda, Ramzy, Olivier Rabourdin, David Bobée…
C’est notre cause commune à toutes et tous : ENSEMBLE CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES ET LEUR IMPUNITÉ !
Cet appel est ouvert à signatures, contactez-nous ici : ensemblepouradama@gmail.com
Lire l’appel sur Quartiers XXI : Appel des artistes contre l’impunité des violences policières
Le « viol avec matraque » dont est accusé un policier sur Théo L., un jeune aulnaysien de 22 ans, a suscité la réprobation de toute la classe politique, mise à part l’extrême-droite. Si elles demeurent rares, les violences avec sévices sexuels perpétrées par des policiers ne sont malheureusement pas exceptionnelles. La France a déjà été condamnée à deux reprises par la Cour européenne des droits de l’homme pour de tels faits. Un policier, accusé d’avoir commis des violences similaires à Drancy, sera jugé le 20 février. D’autres affaires pour « agression sexuelle aggravée » perpétrée lors de contrôle au faciès sont en cours d’instruction. D’où viennent ces pratiques ?
Enquête à lire sur Basta ! : « Affaire Théo » : les violences et sévices sexuels perpétrés par des policiers sont-ils exceptionnels ?
Vendredi, alors qu’il neige ou presque à Paris, sous le pont, porte de la Chapelle, la mairie fait installer de grosses pierres. Ainsi les personnes sans refuge ne pourront plus s’allonger, s’allonger les uns contre les autres, pour se tenir un peu chaud, sous ce pauvre abri qu’est le pont. Même pas un pont. Même pas les corps contre les corps. Des pierres au lieu des corps.
Sur Le Club de Mediapart : La cruauté qui vient
On s’en doute, la panique guette jusqu’au plus haut sommet de l’État. L’agression, l’humiliation et le viol d’un jeune habitant d’Aulnay par des policiers pourrait être l’étincelle qui embrase les banlieues françaises. Étrange télescopage médiatique auquel nous assistons : d’un côté le commentaire infini sur les élucubrations pathétiques d’un candidat à l’élection présidentielle et de ses communicants, de l’autre, la vérité crue et sans fard de l’humiliation quotidienne vécue dans les quartiers populaires.
Lire l’article sur Lundi Matin : #JusticePourThéo Manifestation à Paris, affrontements dans les villes limitrophes
Que pensent les Français de la pauvreté et des personnes pauvres ? Le plus souvent les discours publics oscillent entre misérabilisme (en hiver surtout) et stigmatisation des « assistés », ces allocataires de minima sociaux ou d’allocations chômage qui profitent de la vie sans rien faire. Il existe pourtant des enquêtes d’opinion sérieuses, répétées d’année en année depuis plus de quinze ans qui permettent d’en savoir plus : le « Baromètre d’opinion » publié depuis 2000 par le ministère des Affaires sociales et l’enquête « Conditions de vie et aspirations », réalisée par le Crédoc depuis 1979. Leur ancienneté permet de dépasser les effets du contexte médiatique. Elles font apparaître une population bien plus compréhensive envers les plus démunis qu’on ne l’avance souvent. Les Français n’ont en rien succombé à la « pauvrophobie », terme parfois employé pour décrire les manifestations contre les plus pauvres.
Lire l’article sur le site du Centre d’observation de la société : Valeurs : les Français soutiennent massivement les plus pauvres
Tous les six mois environ, nous proposons, en partenariat avec le site REFLEXes, un aperçu des principaux groupes et personnalités de l’extrême droite française sous la forme d’un schéma. Dans cette 6ème édition largement remaniée et augmentée, nous avons recentré la place du Front national, qui se trouve désormais au carrefour des différentes « familles » qui compose la mouvance d’extrême droite.
A voir et à lire sur La Horde : Cartographie de l’extrême droite : mieux la connaître pour mieux la combattre
Ah ! La France et son bon vieux mythe de l’assistanat. Comme s’il s’agissait d’une tare sociale transmise de générations en générations. Mais que trouve-t-on derrière cette stigmatisation des « assistés », de nouveau à la mode en période électorale ? Sans doute des questions bien plus profondes sur notre rapport à la pauvreté, à la solidarité et la valeur que l’on attribue au travail notre société dite « moderne » ou 8,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.
Assistanat : un mythe qui ronge la solidarité #DATAGUEULE 66 – YouTube
Déloger le pauvre, tirer l’exilé de son abri de bâches et de planches, pousser la tente des Roms au peu plus loin : ventiler la misère, la disperser pour qu’elle sente moins la mort. Qu’ils disparaissent, ordonnent les salauds. L’ordure à la benne et le trottoir passé au karcher sous les yeux vides des électeurs.
A lire sur Lundi matin : Comme une pierre lancée – par Juliette Keating
Une taxe à 400% sur des revenus souvent déjà taxés, à l’extrémité de l’échelle des revenus, à 500%. Comment n’avons-nous pas encore entendu crier au matraquage fiscal, à l’impôt confiscatoire ? Où est donc passée la belle ardeur des millionnaires méritants pour défendre leur bouclier fiscal ? Hypothèse explicative : ça concerne principalement des personnes sans revenus ou presque.
Lire l’article sur Paris-luttes.info : Revenus d’épargne des pauvres : 400% supplémentaires prélevés à la source sur l’APL
Demander l’asile en Europe signifiera-t-il demain être renvoyé dans une dictature, un pays en guerre ou emprisonné pendant des années aux marges du continent ? C’est bien la nouvelle politique « d’asile » qui se prépare. Les demandeurs d’asile qui ne croupiront pas dans un centre de détention risquent de ne pas échapper au « processus de Khartoum » : la Commission européenne négocie avec des régimes pourtant infréquentables, pour qu’ils gardent « leurs » migrants, quitte à financer ces dictatures… et à perpétuer ainsi le flux de réfugiés qui tentent de fuir ceux qui les persécutent.
Lire l’article sur Basta ! : Les envoyer en détention ou les livrer à une dictature : voilà comment l’Europe « délocalise » ses réfugiés
Le discours anti musulmans d’aujourd’hui repose sur des fantasmes déconnectés du réel. A y regarder de plus près, il est structuré et fonctionne exactement comme les théories antisémites d’avant-guerre.
Lire l’article sur Le Club de Mediapart : Oui, l’islamophobie actuelle ressemble à l’antisémitisme des années 30
Décrit tantôt comme une menace pour l’identité nationale, tantôt comme une idéologie guerrière, l’islam fait l’objet d’attaques incessantes dans les médias ou de la part de dirigeants politiques. Mais on aborde rarement cette religion dans sa pratique quotidienne : qu’est-ce qu’être musulman dans une société qui condamne les immigrés et leurs descendants à la ségrégation ? Exemple à Montpellier.
A lire sur Le Monde diplomatique, août 2015 : Islam et relégation urbaine à Montpellier, par Pierre Daum
Ce matin, nous avons appris qu’un jeune homme de 24 ans, Adama Traoré, trouvait la mort à la suite d’une interpellation à Beaumont Sur Oise. La mort, me direz-vous, n’a, en soi, rien d’extraordinaire : la faucheuse finira bien par nous rendre visite et nous décoller à la vie. Cependant, cette mort s’inscrit dans une longue liste de morts devenues ordinaires, largement commentées et analysées lorsqu’il s’agit des USA mais très peu relayées et critiquées avec la même verve lorsqu’elles se passent sur notre sol. “On est pas aux Etats Unis, quand même”. Ouais et alors ? Alors, rien…
Lire l’article sur Les Chroniques de Paige Palmer : Cette abominable violence policière…
Un nouveau massacre vient d’être commis, cette fois à Nice, faisant des dizaines de victimes dont probablement de nombreux enfants, et toutes nos pensées vont d’abord aux victimes et leurs proches. Cet acte horrible n’a pas encore été revendiqué, et la mort de son auteur ne facilite pas la connaissance de ses motivations. Mais s’il se révèle qu’elle porte la marque du djihadisme, cette tuerie, qui par son caractère inadmissible invite davantage à la réaction émotionnelle qu’à la réflexion, pourrait entraîner d’autres violences, cette fois à l’initiative de l’extrême droite. C’est pourquoi nous reproduisons ici un texte assez intéressant publié il y a quelques jours sur le site de Ras l’Front Rouen et signé Mémorial 98, qui revient sur le traitement médiatique et politique des menaces terroristes venues cette fois des rangs néonazis et dirigées le plus souvent contre la communauté musulmane.
[...]
Mais politiquement si une partie de l’extrême droite était qualifiée de terroriste, alors ce serait toute l’extrême droite structurelle, mais aussi le contenu idéologique de ce courant intégré par d’autres forces politiques qui se trouverait mis en accusation.
A lire sur La Horde : La terreur qui n’était pas terroriste
Les Occidentaux, nos corps et nous.
Beaucoup de choses ont déjà été dites, écrites sur ce qu’on appelle désormais communément « l’indignation sélective ».
Beaucoup de choses ont été dites, ont été écrites, reste à savoir si elles ont été entendues et lues. On pourrait se contenter de résumer le phénomène, ou plutôt la constance du phénomène, à la capacité que les médias ont de pleurer sur les seuls morts occidentaux.
Lorsqu’une attaque terroriste survient quelque part dans une contrée occidentale, le monde semble tout à coup s’arrêter à l’unisson et déployer toute son énergie, et ses larmes aussi, à dénoncer l’horreur qui vient d’être perpétrée…
Lire l’article sur KEDISTAN : La mort de l’Autre
Depuis plusieurs mois, défenseurs des droits humains, magistrats et universitaires alertent l’opinion. À un an de l’élection présidentielle, ils pointent du doigt une série de signaux inquiétants pour la démocratie…
Un article complet et intéressant à lire sur Slate : L’autoritarisme rampant à la française
Puissant et émouvant, le discours tenu par Williams aurait sans nul doute été critiqué et qualifié de « communautariste » en France, et son auteur peut-être poursuivi pour « incitation à la haine raciale ». Dans un pays où il est si difficile de parler de racisme et où évoquer la question de l’hégémonie blanche reste tabou, on imagine mal de tels mots prononcés lors d’une soirée grand public de remises de prix.
Voir la vidéo sur Etat d’Exception : [Vidéo] BET Awards 2016 : le discours puissant de Jesse Williams sur le racisme
Je dois prendre un billet pour Lesbos. Ça ne peut plus attendre, c’est ma chef de bureau qui le dit.
Nous sommes en avril 2015 et un navire vient d’accoster dans le port du Pirée avec 400 migrants en provenance de Lesbos. Il se passe quelque chose dans cette île près de la côte turque. Il faut aller voir. Tout de suite.
Est-ce que ça va aussi mal que nous le dit un collègue déjà sur place ? Voilà deux ans qu’il couvre la crise des réfugiés, et il affirme qu’il n’a jamais vu autant de monde à Lesbos. « Quelque chose est en train de changer sur l’île. Quelque chose est en train de changer en Grèce », me dit-il. Il faut que j’aille voir.
Lire l’article sur Making-of : Un billet pour Lesbos
Pincez moi, je crois rêver, les jours passent et le soleil ne se couche pas sur la Nuit debout. Ils ne voulaient pas rentrer chez eux après les manifestations du 31 mars contre la loi travail, et voilà qu’une brèche temporelle s’est ouverte : ce n’était pas un poisson d’Avril, nous voici déjà le 34 mars du calendrier lunatico-révolutionnaire. Le vieux temps politique, des divisions et polémiques stériles, s’est arrêté dans cet espace émancipé des contraintes d’une réalité devenue depuis trop longtemps synonyme de frustration. L’ambiance est désormais au « Rêve général », au désir puissant d’avenir, subversion terrible dans cette époque de peurs.
Lire l’article sur Le Club de Mediapart : Nuit debout, le rêve éveillé d’une convergence des luttes
À partir de l’étude d’une table de quartier à Roubaix, cet article revient sur la façon discrète mais efficace avec laquelle les institutions, et en particulier les élus municipaux, tentent de contrecarrer l’organisation collective d’habitants mobilisés autour d’un projet de rénovation urbaine. Alors que les quartiers populaires sont souvent qualifiés de déserts politiques, cette expérience montre qu’il n’en est rien, mais que tout est fait pour empêcher la structuration de contre-pouvoirs à l’échelle locale.
A lire sur Métropolitiques : Une répression à bas bruit. Comment les élus étouffent les mobilisations dans les quartiers populaires
Près de 60 millions de réfugiés, apatrides, exilés dans le monde en 2015. Une progression phénoménale. Des humains martyrisés, spoliés, refoulés. Jean Ziegler, un des responsables de l’ONU, rappelle l’Europe à ses devoirs et dénonce ses manquements à la convention sur les réfugiés.
Lire l’entrevue sur L’Humanité : Jean Ziegler : « La tragédie des réfugiés doit provoquer un sursaut mondial » |
Dans l’actualité des luttes,il a était question de Notre-Dames des landes.C’est avec Marcel Thébault paysan et membre du collectif de lutte de la zad- zone a défendre- contre l’aéroport, avec lequel nous avons parlé des menaces d’expropriation.En effet, les habitants et paysans dits « historiques », qui étaient propriétaires ou locataires avant la déclaration d’utilité publique DUP, ont été assignés en référé expulsion le 10 décembre. AGO-Vinci demandait l’expulsion immédiate des habitants, avec pour contrainte une astreinte financière de 200 à 1000€ par jour. Et mise sous séquestre des biens et cheptels.
Écouter l’émission sur Sons en luttes : NOTRE DAME DES LANDES : LUTTE CONTRE L’EXPROPRIATION D’HABITANT-E-S DE LA ZAD
Déjà quatorze ans que l’Occident est engagé dans une «guerre contre le terrorisme» qui semble ne jamais finir. Loin d’être anéanti, le mouvement djihadiste séduit une frange de jeunes Européens, dont certains finissent par retourner leurs armes contre leurs concitoyens. D’où vient ce phénomène? Comment le stopper? Les réponses de Jason Burke, spécialiste du djihadisme au Guardian et auteur d’un livre sur la «Nouvelle Menace» de l’islam radical.
A lire sur Le Temps : «L’Etat islamique propose une vie plus excitante que de travailler au McDonald’s»
La manifestation était prévue depuis plusieurs semaines. » Ils voulaient défiler contre les migrants et les étrangers » explique Christine Le Strat, la maire de Pontivy. Le mot d’ordre a changé, beaucoup plus offensif contre les populations étrangères, et la manifestation a basculé dés le début d’après-midi. Des contre-manifestants étaient également présents, antifascistes, pour protester contre le mot d’ordre d’Adsav. Il y a eu des affrontements entre les deux groupes, et les forces de l’ordre ont été obligés d’intervenir avec des grenades lacrymogènes.
Un homme pris à parti, puis tabassé sans raison
Une commerçante raconte la scène : « non loin de notre magasin, un monsieur d’origine maghrébine (NDLR: D’après nos informations, un homme à la peau foncée) a été pris par le col. 6 personnes l’ont mis à terre. C’était un défoulement sur lui. C’était déchirant, on ne pouvait pas lui porter assistance…
A lire sur francebleu.fr : Pontivy : Après les violences, quatre plaintes déposées.
Depuis des mois, des vagues de plus en plus gigantesques de femmes, d’hommes, d’enfants viennent se briser sur les rivages d’Europe. Sur nos frontières, étanches. Tous ces humains ont fui la terreur, la mort. Tous ces humains ont rassemblé ce qu’il leur restait de forces, d’espoir, pour marcher droit devant, un enfant dans les bras, sauver leur peau, la vie des leurs. C’est simple une tragédie, un jour, on est tranquilles, le lendemain, on est pris dans un ravage. Le monde comme il va, prédateur, cynique, perdu, les a pris dans son ravage, ceux-là qui hurlent en cognant à notre porte « aidez-nous ! ». C’est simple, ils vont mourir si on ne les aide pas. Et nous ne les aidons pas…
Pour signer la pétition, cliquez sur l’image ou rendez-vous sur : http://accueilrefugies.wesign.it/fr
Via Politis : Pétition : « Nous voulons accueillir les réfugiés »
Et c’est le plus important au fond, dans ce qui anime ceux qui luttent ensemble depuis bientôt deux semaines. La solidarité en effet n’est pas un simple impératif moral qui voudrait qu’on prête une attention privilégiée aux plus faibles. C’est une conception de la vie qui voit en l’autre la première des richesses. Cet autre c’est celui avec qui tu te bats comme celui pour lequel tu te bats, c’est aussi celui que tu t’efforces de convaincre et celui contre lequel tu dois parfois lutter, et que tu vois faiblir, non dans sa force, mais dans son intime conviction. Mais c’est surtout l’autre qui te rend par l’amitié l’amitié que tu lui portes. En ce sens-là, qui ne suffit pas à effacer les souffrances passées et à venir mais est peut-être l’essentiel, dans tous les lieux du nord parisien que nous avons traversés, je n’ai pas vu de malheureux, mais une immense richesse.
Lire l’article de Olivier Favier sur Dormira jamais : La richesse de ce monde
Mardi 2 juin 2015, le camp de migrants installé sur le pont Saint-Ange (c’est son véritable nom) boulevard de la Chapelle, dans le 18e arrondissement de Paris, est démantelé.
Depuis plusieurs mois, un camp informel de tentes s’était développé sur le pont Saint-Ange. Un pont qui enjambe les voies de chemin de fer du Nord qui arrivent à la Gare du Nord voisine, et qui supporte un boulevard à la circulation dense et le viaduc de la ligne 2 du métro. Un enfer de bruits. Jusqu’à quatre cents personnes à la fois, y compris des femmes et des enfants, se sont succédés dans ce que les médias ont surnommé le « camp de la Chapelle ». Ces migrants, des réfugiés politiques pour beaucoup d’entre eux, sont essentiellement des Soudanais mais aussi des Erythréens, Somaliens ou Egyptiens notamment. Certains ne sont que de passage, tentant de rejoindre Calais et gagner la Grande-Bretagne, d’autres souhaitent pouvoir s’installer en France. Les conditions de vie y étaient particulièrement indignes. Aucun point d’eau et il y a fallu attendre plusieurs mois avant que les pouvoirs publics fassent installer des toilettes provisoires et procéder à un ramassage hebdomadaire des ordures. Seules les associations humanitaires leur venaient en aide.
Il est donc décidé de faire « évacuer » ce camp mais « avec humanité » nous rassurait-on. Le camp est donc démantelé et les migrants qui avaient été recensés quelques jours plus tôt sont emmenés vers des solutions d’hébergement très temporaires…
Lire l’article et voir les photos : Avec humanité…
Des personnalités de toute l’Europe s’inquiètent des nouvelles mœurs « qui traversent l’Europe » : « Elles cultivent volontiers le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie plutôt que la bienveillance, la bientraitance, l’accueil organisé de l’autre. » Elles appellent les politiques et les médias à changer leur regard sur les migrants, alors que 22 000 d’entre eux sont morts depuis 15 ans en tentant de gagner l’Europe. Et lancent l’idée de marches de la solidarité. La première devrait se dérouler entre Calais et Bruxelles en août.
Lire l’appel sur Basta ! : Appel européen : des marches de la solidarité pour une autre politique d’accueil des migrants
A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie IDAHOT, l’Association des Journalistes Lesbiennes, gays, bis et trans AJL a proposé aux rédactions françaises la signature d’une charte intitulée “Les médias contre l’homophobie” texte ci-dessous. Ce texte de bonnes pratiques journalistiques a pour objectif de garantir une couverture médiatique de qualité des thématiques LGBT Lesbiennes, Gays, Bi, Trans, dans la droite lignée des chartes d’éthique qui encadrent déjà notre profession.
A lire sur le site de l’Association des journalistes LGBT : Charte contre l’homophobie: 30 rédactions s’engagent | AJL
C’est un monde invisible, loin des rues commerçantes où ils font la manche. Yann a suivi un groupe de marginaux jusque dans leurs caravanes. Un quotidien hanté par la mort où l’on souffre plus de détresse psychologique que de manque d’argent.
A voir et à lire sur StreetPress : Subutex, baston et love story
Anne Coppel est sociologue et auteure de nombreux ouvrages sur les politiques des drogues. Elle nous guide dans la 14e marche mondiale du cannabis, samedi 9 mai à Paris.
Les 40 ans de répression de l’usage, la détention et le commerce de cannabis ont prouvé selon elle l’inefficacité de l’interdit, pour faire reculer la consommation. Elle défend l’exemple hollandais, qui propose une dépénalisation progressive, d’abord de l’usage de cannabis, notamment à titre thérapeutique, avant d’avancer vers une légalisation adaptée à chaque drogue dans un système non marchand.
Voir le documentaire sur Politis : Pourquoi il faut dépénaliser le cannabis
Buzzfeed a enquêté sur les médecins égyptiens chargés de «prouver» l’homosexualité de suspects. Certains s’inspirent d’un ouvrage médical français homophobe publié en 1857.
Le 15 février, veille de la vente des 24 avions Rafale (entre autres) de la France à l’Egypte, un jeune Egyptien tentait de se suicider en s’immolant par le feu. L’individu faisait partie des 26 personnes arrêtées par la police (et acquittées depuis, le 12 janvier) lors de la rafle, fin 2014, dans un hammam du Caire soupçonné d’être un lieu de rencontre homosexuelles…
A lire sur Libération : Egypte : les archaïques méthodes de «détection» des homosexuels
C’est un refrain bien établi. Vous critiquez Israël et le sionisme ? Vous êtes antisémite ! Un Juif français veut pouvoir « vivre son judaïsme » ? On l’invite à faire son « alyah » et à apporter sa pierre à la colonisation de la Palestine.
On essaie de nous marteler que l’histoire des Juifs s’est achevée et qu’Israël en est l’aboutissement. Israël fonctionne comme un effaceur de l’histoire, de la mémoire, des langues, des traditions et des identités juives. La politique israélienne n’est pas seulement criminelle contre le peuple palestinien. Elle se prétend l’héritière de l’histoire juive alors qu’elle la travestit et la trahit. Elle met sciemment en danger les Juifs, où qu’ils se trouvent. Et elle les transforme en robots sommés de justifier l’injustifiable…
Lire l’article sur le site de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix) : Israël contre les Juifs
Ce jeudi 15 mai, les habitants du quartier de La Villeneuve Grenoble prennent leur revanche contre la chaîne France 2 qui a diffusé en septembre dernier, dans Envoyé Spécial, un reportage réduisant, pendant 26 minutes, leur « cité » à « un ghetto » « replié sur lui-même », « synonyme d’échec » et gangréné par la « violence » des « bandes qui occupent le pavé ». La plainte en diffamation déposée en décembre par une association du quartier est enfin examinée par le tribunal de Grenoble. Mais cette riposte sur le terrain judiciaire a aussi valeur de test. C’est en effet une première tant il est difficile pour les habitants des quartiers populaires de trouver les moyens de répondre aux discours journalistiques dévalorisants dont ils font l’objet, alors que l’information télévisée accorde toujours plus de place aux faits divers. Pendant des mois, leur mobilisation pour obtenir en vain un droit de réponse sur France 2 a au moins permis de questionner les pratiques des médias dominants dans les quartiers populaires, et de révéler les rapports inégalitaires que les grandes rédactions nationales entretiennent avec ces habitants…
Lire l’article sur terrains de luttes : Comment contrer les médias dominants ? Le quartier de La Villeneuve affronte France 2 au tribunal
Négocié dans l’opacité, le projet d’accord commercial entre l’Union Européenne et les États-Unis inquiète. Pour mieux comprendre les enjeux, Basta ! ouvre ses colonnes aux représentants de la société civile qui, de l’Allemagne aux Etats-Unis, en passant par la France, l’Espagne ou l’Italie, se mobilisent. Pia Eberhardt est chargée de campagne à Corporate Europe Observatory CEO, un observatoire indépendant des pratiques de lobbying en Europe. Elle explique comment ce projet d’accord de libre-échange « cristallise en Allemagne le malaise face à la politique autoritaire et antisociale de l’Union Européenne ». Sur place, la mobilisation ne cesse de s’amplifier…
Lire l’article sur Basta ! :Pourquoi les citoyens Allemands s’opposent massivement au traité de libre-échange transatlantique
« “Lobby” c’est encore trop doux : ça suppose que les forces économiques fassent pression, de l’extérieur. Or, elles guident les institutions de l’intérieur. » On a interviouvé Geoffrey Geuens, maître de conférences à l’Université de Liège. Au fil de son récit, on a finalement décidé de raconter une autre histoire de l’Europe : celle des financiers, des administrateurs et des industriels. À l’oeuvre dès la création du projet en 1952, avec la CECA, ils sont « le ver dans le fruit ».
A lire sur FAKIR : « Les financiers sont au coeur de ce projet » – Une autre histoire de l’Europe (1)
Nul ne suggère que les filous bénéficiant de prestations indues n’existent pas. Mais, de l’avis même du Conseil d’Etat, « la fraude des pauvres est une pauvre fraude ». Si les estimations peuvent être contestées, elles donnent un ordre de grandeur. Enregistré le 29 juin 2011, le rapport Tian, du nom du député de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) Dominique Tian, rapporteur de la mission d’évaluation des comptes de la Sécurité sociale, évoque 4 milliards d’euros de fraude aux prestations, contre 16 milliards d’euros aux prélèvements et 25 milliards d’euros d’impôts non perçus par le Trésor — ces deux formes de truanderie étant l’apanage des entreprises et des contribuables fortunés…
Le Monde diplomatique : La face cachée de la fraude sociale, par Philippe Warin
Dans un rapport publié ce lundi sous le titre Working for the few, l’organisation d’aide internationale Oxfam pointe un phénomène majeur de la situation économique actuelle : malgré la crise du système financier ouverte en 2008, la fraction la plus riche des sociétés – qui est largement responsable de cette crise par la spéculation qu’elle a stimulée – a continué à s’enrichir. Pour elle, il n’y a en fait pas de crise…
A lire sur Reporterre : Vive la crise ! disent les riches, qui continuent de s’enrichir
La dette ? Une construction sociale, fondatrice d’un pouvoir arbitraire, estime David Graeber, anthropologue et économiste états-unien, considéré par le New York Times comme l’un des intellectuels les plus influents actuellement. Les pays pauvres et les personnes endettées sont aujourd’hui enchainés aux systèmes de crédit. Piégés dans des relations basées sur la violence, les inégalités et justifiées par la morale, décrit l’auteur, dans un ouvrage qui retrace 5000 ans d’histoire de la dette. « Rembourser ses dettes » est devenu un dogme, impossible à contester. Et si, malgré tout, on décidait d’effacer l’ardoise ? Avec le mouvement Occupy Wall Street, David Graeber lance des actions de désobéissance civile pour démontrer l’absurdité du système capitaliste actuel.
Lire l’entretien sur Basta ! : David Graeber : « La façon la plus simple de désobéir à la finance, c’est de refuser de payer les dettes »