antimondialiste

[ louvoyer : naviguer en zigzag à contre vent ]

05/05/2012

L’oligarchie sarkozyste bientôt orpheline ?

Classé dans : désintoxicant, politics @ 16:46

Pour le président candidat, ils incarnent le mérite, l’effort et la réussite patrimoniale. « Ils », ce sont ses proches amis du monde des affaires, son réseau d’investisseurs, de PDG et de grandes fortunes : Les Bernard Arnault, Vincent Bolloré, Martin Bouygues, Jean-Luc Lagardère et consorts. Cette « France du travail » qui « n’a pas à s’excuser pour son patrimoine », selon les mots du Président. Retour sur une oligarchie financière placée au cœur du quinquennat qui s’achève.

« La France du travail n’a pas à s’excuser pour son patrimoine, pas à s’excuser pour ses efforts, pas à s’excuser pour son mérite. Ce qu’elle possède, elle l’a gagné », lance le candidat-président le 1er mai, lors du rassemblement de l’UMP place du Trocadéro à Paris. Nicolas Sarkozy semble avoir bien vite oublié d’où viennent les amitiés qu’il a liées avec le monde des affaires. Parmi les quatre grandes fortunes les plus proches du Président, et présentes à la soirée du Fouquet’s du 6 mai 2007, tous ont hérité de groupes industriels ou d’entreprises fondés par leur géniteur. Les empires Bouygues – dans le BTP, la téléphonie mobile, sans oublier TF1 – et Lagardère – Groupe Lagardère et Hachette, participation dans EADS – étaient déjà bien en place lorsque Martin et Jean-Luc en ont pris la tête…

Lire la suite de l’article sur Basta ! : L’oligarchie sarkozyste bientôt orpheline ?


« Nous ne voulons pas mourir dans les décombres du néolibéralisme ! »

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, politics, révolution @ 16:34

Les systèmes tiennent souvent plus longtemps qu’on ne le pense, mais ils finissent par s’effondrer beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine. » En quelques mots, l’ancien chef économiste du Fonds monétaire international, Kenneth Rogoff, résume bien la situation de l’économie mondiale. Quant au gouverneur de la Banque d’Angleterre, il affirme que « la prochaine crise risque d’être plus grave que celle de 1930″…

La zone euro ne va pas bien, mais les Etats-Unis et la Chine, souvent présentés comme les deux moteurs de l’économie mondiale, sont en fait deux bombes à retardement : la dette totale des Etats-Unis atteint 358 % du produit intérieur brut PIB ; la bulle immobilière chinoise, presque trois fois plus grosse qu’elle ne l’était aux Etats-Unis avant la crise des subprimes, commence à éclater.

[...]
Quel est le rôle historique de la gauche européenne ? Gérer l’effondrement du modèle néolibéral, quitte à mourir dans les décombres, ou accoucher d’une nouvelle société avant que la crise, comme dans les années 1930, ne débouche sur la barbarie ?

Pour pousser le prochain président à l’audace, nous venons de créer le collectif Roosevelt 2012 : avec Stéphane Hessel, Edgar Morin, Susan George, Michel Rocard, René Passet, Dominique Méda, Lilian Thuram, Robert Castel, Bruno Gaccio, Roland Gori, Gaël Giraud, la Fondation Abbé-Pierre, la Fondation Danielle Mitterrand, la Ligue de l’enseignement, Génération précaire et bien d’autres, notre objectif est simple : provoquer un sursaut !

Si vous partagez cette envie, rejoignez le collectif en signant son manifeste et les quinze propositions de réformes sur www.roosevelt2012.fr.

A lire sur Le Monde : « Nous ne voulons pas mourir dans les décombres du néolibéralisme ! »


20/12/2011

Le palmarès des villes sous surveillance

OWNI a étudié les systèmes de vidéosurveillance mis en place dans soixante municipalités françaises. Cette enquête a consisté à répertorier le nombre de caméras et leur densité au regard de la population, lorsque ces systèmes étaient ouvertement déployés et administrés par la municipalité (et non par des gérants de parkings privés par exemple) aux fins de surveiller la population (et non pas le trafic automobile). Notre classement des villes les plus vidéosurveillées s’établit ainsi :

1- Nice
2- Avignon
3- Orléans et Strasbourg
4- Asnières-sur-Seine

[...]
Les chiffres que nous avons recueillis dégagent par ailleurs de fortes tendances politiques. Sur les soixante plus grosses villes de France, presque un tiers, dix-sept exactement, n’ont pas recours à la vidéosurveillance, et ce sont toutes des villes de gauche…

Lire l’article sur OWNI : Le palmarès des villes sous surveillance

Envoyé par xmx.


09/12/2011

In girum imus nocte et consumimur igni (1978) Guy Debord

Sur la musique de Couperin et avec des photographies de Paris vues d’avion, Debord décide d’abandonner les spectateurs de cinéma pour passer à l’examen d’un sujet plus important : lui-même. La société du spectacle est abandonnée pour la description du Paris qui accueilli Debord en 1959.

« Voici par exemple un film où je ne dis que des vérités sur des images qui, toutes, sont insignifiantes ou fausses ; un film qui méprise cette poussière d’images qui le composent (…). Oui, je me flatte de faire un film avec n’importe quoi ; et je trouve plaisant que s’en plaignent ceux qui ont laissé faire de toute leur vie n’importe quoi. »
Réfutation de tous les jugements…, oeuvres cinématographiques complètes, p. 212).

« Ceux qui disent qu’ils aiment ce film ont aimé trop d’autres choses pour pouvoir l’aimer ; et ceux qui disent ne pas l’aimer ont, eux aussi, accepté trop d’autres choses pour que leur jugement ait le moindre poids », Ibid., p. 163-164.

« Ils cherchent à déguiser en un simple désaccord sur une conception du cinéma ce qui est, en vérité, un conflit sur une conception de la société ; et une guerre ouverte dans la société réelle », Ibid., p. 169.

A voir et à lire sur La RdR – La Revue des Ressources : In girum imus nocte et consumimur igni (1978)


Pourquoi la BAC a des manières « rudes et humiliantes »

Classé dans : culture de la peur, désintoxicant, exclusions, politics @ 18:38

Anthropologue, sociologue et médecin, Didier Fassin est une des figures des sciences humaines en France. Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), il est aussi professeur à l’université de Princeton, aux Etats-Unis.

Le document qu’il vient de publier aux éditions du Seuil est exceptionnel. « La Force de l’ordre : une anthropologie de la police des quartiers » est une enquête menée durant quinze mois, en deux fois, entre mai 2005 et juin 2007, dans un commissariat d’Ile-de-France, qu’il ne nomme pas.

En juin 2007, l’administration lui retire l’autorisation qui lui avait été donnée. Mais la matière récoltée était suffisante. Ses observations sont dérangeantes : racisme ou provocations gratuites des policiers, dans un univers où deux camps (jeunes et policiers) s’observent et se mesurent, avec l’avantage de la loi pour les seconds.

Le constat de Didier Fassin n’est pas « antiflics » comme une lecture rapide de son livre pourrait le laisser croire ; parmi les policiers se dessine la lassitude d’une profession pressée par le pouvoir politique de « faire du chiffre ».

Pour les habitants des quartiers de banlieue, le travail de cette police visible n’a pour effet que d’exacerber la tension…

Lire la suite sur Rue89 : Pourquoi la BAC a des manières « rudes et humiliantes »


30/11/2011

« Golgota Picnic » : Civitas rechristianise Toulouse

Le week-end dernier, plusieurs centaines d’intégristes catho défilaient dans les rues de Toulouse, chapelets en bandoulière. Le prétexte ? Une pièce de théâtre, Golgota Picnic. Sous protection policière, ils ont pu tranquillement parader – démonstration de force. Et ceux qui voulaient les en empêcher ne se sont pas spécialement distingués. Récit, entre interrogation stratégique et constats inquiétants…

L’article de Mathieu K. est à lire sur Article11 : « Golgota Picnic » : Civitas rechristianise Toulouse


Le gouvernement déclare la guerre aux petits fraudes, pas aux grands truands du fisc

Au train où l’on va, d’économie en économie, l’avancée de l’espérance de vie va passer à la trappe. Désespérant … Heureusement vient la chasse à la fraude !

Soyez un bon citoyen : ne tombez pas malade. Ou, si vous êtes vieux, abîmé, souffreteux, ayez la décence de mourir avant d’avoir creusé le trou de la Sécu. Faites un effort de solidarité nationale, crénom, regardez nos amnésiques, la Bettencourt, elle se soigne avec des simples, Servier, le mec du Médiator, il vit sur son stock, et aux dernières nouvelles Chirac s’est fait prescrire de la Corona, non remboursée, pour déchirer ses ultimes neurones. Voilà des Français, des vrais. Pas comme ces pégreleux qui accouchent à tout vent, sortent mal vêtus dans les courants d’air pour pécho le cancer, ou se piquent au Canard-WC avec la seringue du voisin de palier pour se couler dans l’HIV…

A lire sur Bakchich : Le gouvernement déclare la guerre aux petits fraudes, pas aux grands truands du fisc


29/11/2011

À court de chewing gum

Classé dans : désintoxicant, politics, révolution @ 23:52

je suis extrêmement impressionné par les gens qui se sont joints aux occupations pour les défendre malgré les importantes différences d’âge, de classe sociale et de race. Mais pareillement, je suis en adoration devant les gosses courageux qui sont prêts à faire face à l’hiver et à rester dans les rues glacées comme leurs frères et sœurs sans-abris. Retour à la stratégie cependant : quel est le prochain maillon de la chaine (au sens que donnait Lénine à cette expression) qu’il faut attraper ? Dans quelle mesure est-il impératif que les fleurs sauvages tiennent une réunion unitaire, adoptent des revendications programmatiques, et conséquemment se mettent sur le terrain des enchères politiques pour les élections de 2012 ? Obama et les Démocrates vont avoir désespérément besoin de leur énergie et de leur authenticité. Mais il est peu probable que les occupants offrent leur extraordinaire processus d’organisation autonome à la vente.

Personnellement, je penche du coté de la position d’ultra-gauche et de ses impératifs évidents.

Tout d’abord : rendre visible la douleur des 99% ; faire le procès de Wall Street. Faire venir Harrisburg, Loredo, Riverside, Camden, Flint, Gallup, et Holly Springs au centre-ville de New-York. Organiser une confrontation entre les prédateurs et leurs victimes — un procès national du meurtre de masse économique.

Deuxièmement continuer à démocratiser et occuper de manière productive l’espace public (voir l’initiative « reclaim the commons »). Le militant de la première heure originaire du Bronx Mark Naison a proposé un plan audacieux pour transformer les espaces abandonné et en ruines de New-York en espaces de ressources (jardins, campements, espaces de jeu) pour les sans-toits et les sans-emplois. Les manifestants d’Occupy de tout le pays savent désormais ce que c’est que d’être sans-abri et sous le coup d’une interdiction de dormir dans les parcs ou sous une tente. Autant de raisons de briser les verrous et de réduire les barrières qui séparent l’espace inusité des besoins humains urgents.

Troisièmement, rester concentrés sur le véritable objectif. La question essentielle n’est pas une augmentation de l’imposition des riches ou celle d’une meilleure régulation du système bancaire. C’est celle de la démocratie économique : le droit des gens ordinaires de prendre de macro-décisions sur les investissements sociaux, les taux d’intérêts, les transferts de capitaux, la création d’emploi, et le réchauffement climatique. Si le débat ne porte pas sur le pouvoir économique, il est hors de propos.

Quatrièmement, le mouvement doit survivre à l’hiver pour combattre le pouvoir au printemps prochain. Il fait froid dans la rue en janvier. Bloomberg et tous les autres maires et responsables locaux comptent sur un hiver difficile pour défaire les manifestations. Il est donc important de renforcer les manifestations durant les longues vacances de noël. Enfilez vos parkas.

Enfin, nous devons nous calmer— le tour que peuvent prendre les manifestations actuelles est totalement imprévisible. Mais lorsque l’on construit des paratonnerres, il ne faut pas s’étonner si l’électricité finit par sauter…

A lire sur Mouvements : À court de chewing gum


Photovoltaïque. Troublantes révélations

Classé dans : désintoxicant, politics, écologie, énergies @ 23:37

«Des milliers d’emplois ont sciemment été sacrifiés par l’État», accuse un patron breton de la filière photovoltaïque. Il fournit à l’appui, l’enregistrement d’une édifiante conversation avec la ministre de l’Écologie.

L’entretien dure seize minutes, le 21 juillet dernier. Au téléphone, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie et du Développement durable. Elle appelle Franck Le Borgne, un entrepreneur breton qui s’est lancé, comme beaucoup, dans le solaire photovoltaïque, encouragé par le Grenelle de l’environnement et d’attractifs tarifs de rachat d’électricité. Si la ministre prend son téléphone, c’est parce que Franck LeBorgne fait depuis plusieurs jours les gros titres de la presse. Il a entamé une grève de la faim pour dénoncer une situation ubuesque: il a investi 1,5M€ dans la construction d’une ferme photovoltaïque, près de Lorient, dont on lui interdit, au tout dernier moment, le raccordement au réseau ERDF. La faute à un soudain et brutal moratoire décidé par le gouvernement, en décembre2010. Tous les projets photovoltaïques ont été gelés…

lire la suite sur Le Télégramme : Photovoltaïque. Troublantes révélations


15/11/2011

Ken Knabb : « Il ne s’agit pas d’une série de protestations, mais d’un mouvement »

Anecdotique ? Ou, au contraire, l’un des mouvements politiques les plus importants de l’après-guerre ? Depuis la France, il est difficile de prendre l’exacte mesure du mouvement Occupy Wall Street, qui touche désormais des centaines de villes étatsuniennes. Pour s’en faire une idée, voici une interview de Ken Knabb, figure de la gauche révolutionnaire investi dans le mouvement Occupy Oakland.

Pour beaucoup de vieux radicaux français, Ken Knabb, grand connaisseur des situationnistes et actif révolutionnaire depuis les années 1960, est de longue date « notre correspondant aux States ». Son activité inépuisable – notamment à travers son site web – pour faire circuler informations et théories radicales entre les États-Unis et le reste du monde en ont depuis longtemps fait une référence1.

À Oakland, où le port a été bloqué pour la première fois depuis 1946 par la grève générale du 2 novembre, décrétée après les graves blessures infligées par une grenade policière à un ancien de la guerre d’Irak participant au mouvement des occupations, Ken est à présent plongé dans le maelström du mouvement Occupy Wall Street, qui touche désormais des centaines de villes étatsuniennes. Une interview s’imposait, pour comprendre l’ampleur et la profondeur inouïes d’un mouvement qui reste encore largement invisible de ce côté-ci de l’Atlantique.

L’interview est sur Article11 : Ken Knabb : « Il ne s’agit pas d’une série de protestations, mais d’un mouvement » – Serge Quadruppani


Erections présidentielles

Classé dans : désintoxicant, politics @ 09:34


« Mou ! » l’accusation est partout. Nous sommes à Saint-Denis, quelques jours après la fin de la primaire socialiste, et l’adjectif-insulte s’étale un peu partout sur les visages de François Hollande, qui ont été placardés sur le bord du tramway.

La primaire socialiste aura été l’occasion d’assister en avant-première au spectacle de l’année : le combat du dur et du mou. Dans le camp du dur : Martine Aubry, dans le camp du mou : François Hollande.

Pour les défenseurs de l’opposition mou-dur, il est parfaitement clair qu’on ne saurait diriger sans être « dur ». Et si on les écoute un peu mieux, on ne peut plus douter de quoi « mou » est le complément. En effet, pas question d’avoir « les vues un peu courtes », d’être une « couille molle » de la « gauche molle », d’avoir des allures de « bisounours » et de ne pas avoir « d’épine dorsale » ! Il semble bien qu’avoir un pénis en érection soit devenu une condition absolument nécessaire pour diriger la France…

A lire sur Les mots sont importants (lmsi.net) : Erections présidentielles


09/11/2011

Occupy Wall Street : la gauche contre les libéraux

Classé dans : désintoxicant, politics, révolution @ 19:40

En réinjectant un discours fermement anticapitaliste dans le débat politique, le mouvement « Occupy Wall Street » (OWS) sème la discorde entre les divers courants de la gauche américaine, en particulier chez les intellectuels. Par le passé, les partisans de ce grand courant de centre gauche américain qu’est le « liberalism » se sont souvent montrés critiques à l’égard de l’idéologie du marché libre, favorisant plutôt un capitalisme soumis aux régulations de l’État. Mais ils ne sont pas enclins à récuser pas autant les grands principes du capitalisme lui-même. Face à ces libéraux (au sens américain), on trouve, depuis au moins un siècle, des courants plus contestataires – anarchiste, communiste, socialiste, voire simplement social-démocrate. Souvent sont-ils surreprésentés dans les milieux intellectuels et universitaires. « Occupy Wall Street » est en train d’attiser les tensions latentes entre ces tendances. Surtout, il contraint les libéraux à préciser leur position face au capitalisme dans sa forme actuelle…

Lire la suite sur le blog de Michael C. Behrent, sur Alternatives Économiques : Archive » « Occupy Wall Street » : la gauche contre les libéraux


03/11/2011

Jacques Généreux : « Il faut reprendre le contrôle de la finance »

Classé dans : culture de la peur, désintoxicant, politics, révolution @ 22:51


Nous, on peut ! C’est le titre choisi par Jacques Généreux pour son précis d’économie politique à l’usage du simple citoyen. Prof à Sciences Po et secrétaire national du Parti de gauche, il affirme qu’il est possible de gouverner face aux crises, aux banques et à la pression financière.

[...]
L’Union européenne n’a pas non plus pris les décisions nécessaires pour stopper ladite crise de la zone euro. Elle avait deux options : jouer la solidarité entre les dettes européennes ou demander, par traité, à la Banque centrale d’intervenir. La dramatisation de la crise grecque sert à créer un climat de peur et à imposer des politiques de rigueur dans tous les pays. On nous répète à longueur de temps que les gouvernements se réunissent pour rassurer les marchés financiers, on pensait que les gouvernements devaient s’occuper de leur population et de leur pays !…

Lire lentretien sur Regards.fr : Jacques Généreux : « Il faut reprendre le contrôle de la finance »


31/10/2011

À propos du respect des règles du jeu : le singulier succès d’#OccupyWallStreet


L’anthropologue David Graeber est l’un des initiateurs du campement de Wall Street, de, ce faisant, de la dynamique « occupy everywhere » ( »occuper partout »). Dans ce texte, il revient sur la genèse de l’occupation et sur son étonnant succès.

Il y a à peine quelque mois, j’ai écris un papier pour Adbusters, qui commençait par une discussion que j’avais eue avec une amie militante Égyptienne, Dina : « Tout au long de ces années », disait-elle, « nous avons organisé des marches, des manifestations… Et si 45 personnes seulement venaient, tu étais déprimé, si tu parvenais à 300, tu étais heureux. Et puis un jour, 200 000 personnes sont venues. Et tu es perplexe à un certain niveau, même si tu n’en as pas pris conscience, tu avais abandonné l’idée que tu pourrais vraiment gagner ». Au moment où le mouvement Occupy Wall Street s’étend à travers les Etats-Unis, et même à travers le monde, je commence soudainement à comprendre un peu ce qu’elle ressentait…

Édifiante lecture sur Mouvements : À propos du respect des règles du jeu : le singulier succès d’#OccupyWallStreet


26/10/2011

Comment légaliser les drogues

Le «  problème des drogues  », c’est loin d’être le seul problème des drogués  : c’est le problème des mafias et des gangs  ; le problème de l’économie de survie des quartiers déshérités  ; le problème de la transmission du sida  ; le problème des relations intergénérationnelles  ; le problème plus général des «  échafaudages de secours  » que chaque société s’autorise pour continuer à tenir debout, tant il a toujours existé des drogues légales  ; et encore le problème de l’avenir de l’agriculture française ou des frontières de l’Europe. Face à l’explosion actuelle de cette prolifération de problèmes, il n’y a désormais plus d’autre issue que la légalisation de toutes les drogues. C’est-à-dire non seulement la dépénalisation de l’usage, mais l’autorisation légale de la production et de la distribution. C’est à en dessiner les contours, à identifier les difficultés concrètes et les questions infiniment plus sérieuses qui se poseront à l’occasion (qu’elles soient éthiques, économiques, sociales ou politiques) qu’il faut désormais s’atteler.

Le contexte nous y porte. Au cours de l’année qui vient de s’écouler, un débat semble avoir pris au niveau international puis national sur le statut légal des drogues, qui montre qu’il n’est plus aujourd’hui totalement martien de défendre une telle position, même si elle reste très minoritaire. Appel international de scientifiques engagés dans la lutte contre le sida à l’été 2010 pour que «  soit reconsidérée l’approche répressive de la politique mondiale sur la drogue  »  ; déclaration quelques mois plus tard du rapporteur spécial sur le droit à la santé de l’ONU «  pour un changement fondamental de la politique des drogues  »  ; rapport d’une Commission mondiale sur la politique des drogues appelant en juin dernier à réformer de façon «  urgente  » les politiques de contrôle des stupéfiants, et à «  encourager l’expérimentation par les gouvernements de modèles de régulation légale des drogues, afin de réduire le pouvoir de la criminalité organisée et protéger la santé et la sécurité de leurs citoyens  » — les épisodes n’ont cessé de se succéder, jusqu’à gagner la France en juin avec la proposition de l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant d’une «  légalisation contrôlée du cannabis  ». Or la question n’est plus aujourd’hui de seulement déconstruire, mais aussi de construire, et de débattre de ce qu’on voudrait mettre à la place de la prohibition. D’où ce texte, en deux étapes ou à double objectif. Ce qu’il nous faut maintenant, pour nous-mêmes, pour débattre ou pour faire circuler tous azimuts, c’est au moins deux choses  : 1/ disposer d’un argumentaire contre la prohibition et pour la légalisation — pas seulement celle du cannabis — qui permette, ne serait-ce que de passer à autre chose, 2/ commencer à imaginer et articuler les principes et les rouages du dispositif légal dont aurait besoin un système légalisé d’accès aux drogues, à toutes les drogues. Et on verra qu’à l’examen, le terrain n’est pas si vierge qu’on aurait pu l’imaginer…

A lire sur Vacarme : comment légaliser les drogues


Le combat pour la « démocratie réelle » au cœur de « Occupy Wall Street »

Les manifestations organisées sous l’étendard « Occupy Wall Street » ne trouvent pas un écho auprès de nombreuses personnes uniquement parce qu’elles donnent voix à un sentiment généralisé d’injustice économique, mais aussi, et peut-être surtout, parce qu’elles expriment des revendications et des aspirations politiques. En se propageant du Sud de Manhattan aux villes et communes de l’ensemble des États-Unis, les mobilisations ont mis en évidence la réalité et la profondeur de l’indignation contre l’avidité des entreprises et les inégalités économiques. La révolte contre le manque – ou l’échec – de la représentation politique n’est pas moins importante. L’enjeu n’est pas tant de savoir si cet homme ou telle femme politiques, ou tel parti, est inefficace ou corrompu (même s’il s’agit d’une question importante) mais de se demander si le système politique représentatif dans son ensemble est inadapté. Ce mouvement de protestation pourrait, voire devrait, se transformer en un véritable processus démocratique constituant.

La face politique de la mobilisation Occupy Wall Street apparaît lorsque l’on la replace aux côtés des autres « campements » de l’année passée. Ils forment ensemble un cycle de lutte émergent. Dans de nombreux cas, les lignes d’influence sont explicites. Occupy Wall Street trouve son inspiration dans les campements sur les principales places d’Espagne, qui ont débutés le 15 Mai, et faisaient eux-mêmes suite à l’occupation de la place Tahrir, au Caire, plus tôt dans l’hiver. Il convient d’ajouter à cette succession de mobilisations une série d’événements parallèles, telles que les manifestations récurrentes devant le siège du Parlement du Wisconcin, l’occupation de la place Syntagma à Athènes, et les campements de tentes israéliens en faveur de la justice économique. Le contexte diffère bien sûr d’une mobilisation à l’autre, et elles ne constituent en rien de simples répétitions de ce qui s’est passé ailleurs. Chacun de ces mouvements est plutôt parvenu à traduire quelques éléments communs dans son contexte spécifique…

Sur Mouvements : Le combat pour la « démocratie réelle » au cœur de « Occupy Wall Street »


Les indignés des services publics lancent un appel à la désobéissance

Classé dans : désintoxicant, politics, précarités, révolution, santé @ 23:12


Une conseillère du Pôle emploi de Toulouse est convoquée devant un conseil de discipline le 13 octobre, pour avoir refusé d’appliquer une procédure qui dégrade, selon elle, le service rendu. Face au démantèlement du service public, les actes de désobéissance de la part de fonctionnaires se multiplient. « L’Appel de Toulouse » propose une riposte concertée, réunissant fonctionnaires et usagers attachés à un service public de qualité.

Nous sommes citoyens, usagers et salariés, agents ou fonctionnaires des services publics ou remplissant des missions de service public. Nous nous élevons ensemble contre leur destruction et la dégradation du service rendu au public.

Ce gouvernement fusionne, démantèle, privatise. Il manipule ! Il organise l’inefficience des services et les rend inopérants pour remplir leur mission d’intérêt général. Il réduit les effectifs, diminue les moyens, change les métiers, réorganise, désorganise… provocant ainsi l’insatisfaction, la souffrance des usagers et des salariés. En diffusant une mauvaise image des services publics et en opposant usagers et agents, il prépare leur disparation.

Les services publics sont : la Santé, l’Éducation, la Justice, les Services sociaux, les Universités et la Recherche, les Organismes sociaux (CAF, Sécurité sociale, Pôle emploi [1]), la Police, les pompiers, les crèches municipales, les services territoriaux, l’Équipement et l’aménagement du territoire, les transports, La Poste, la SNCF, l’accès à l’eau, au gaz, à l’électricité…

Lire la suite sur Basta ! : Les indignés des services publics lancent un appel à la désobéissance


15/10/2011

We Are the 99 Percent

We are the 99 percent. We are getting kicked out of our homes. We are forced to choose between groceries and rent. We are denied quality medical care. We are suffering from environmental pollution. We are working long hours for little pay and no rights, if we’re working at all. We are getting nothing while the other 1 percent is getting everything. We are the 99 percent.

Nous sommes les 99 %. Nous nous faisons jeter de chez nous. Nous sommes contraints de choisir entre l’alimentation et le loyer. On nous refuse des soins médicaux de qualité. Nous souffrons de la pollution ambiante. Nous travaillons de longues heures pour gagner peu et sans droits, si par chance nous avons du travail. Nous ne recevons rien pendant que les autres 1 % se gavent. Nous sommes les 99 %.

We Are the 99 Percent

OccupyWallSt.org


La France idéale, selon négaWatt

Classé dans : désintoxicant, politics, écologie, énergies @ 22:04

Baisser nos émissions de CO2, créer plusieurs centaines de milliers d’emplois, sortir du nucléaire en deux décennies, alléger la facture énergétique de l’État et des ménages… Le tout, sans changer radicalement nos modes de vie. Tel est le réjouissant programme que propose l’association négaWatt dans son « scénario 2011 », qui vient d’être rendu public. Un scénario énergétique tout a fait réalisable… à condition que citoyens et politiques s’en saisissent…

Sur Basta ! : La France idéale, selon négaWatt


13/10/2011

Naomi Klein : « Le mouvement Occupons Wall Street est actuellement la chose la plus importante au monde »


Naomi Klein, journaliste canadienne et auteur de La Stratégie du choc, était invitée à s’exprimer par le mouvement Occupy Wall Street, à New York. Selon elle, ce mouvement va durer, car le combat contre le système économique « injuste et hors de contrôle » prendra des années. Objectif : renverser la situation en montrant que les ressources financières existent, qui permettraient de construire une autre société.


J’ai été honorée d’être invitée à parler [le 29 septembre] devant les manifestants d’Occupons Wall Street. La sonorisation ayant été (honteusement) interdite, tout ce que je disais devait être répété par des centaines de personnes, pour que tous entendent (un système de « microphone humain »). Ce que j’ai dit sur la place de la Liberté a donc été très court.

Voici la version longue de ce discours [publiée initialement en anglais dans Occupy Wall Street Journal], sur Basta ! : Naomi Klein : « Le mouvement Occupons Wall Street est actuellement la chose la plus importante au monde »


21/09/2011

L’augmentation des émeutes : un phénomène mondial

Classé dans : culture de la peur, désintoxicant, politics, révolution @ 23:59

En utilisant la même méthodologie (les émeutes recensées par le moteur de recherche Google), on comptabilise en 2008 environ 270 émeutes, tous continents confondus. On passe à 540 en 2009, puis à 1 238 en 2010. Ce chiffre sera dépassé en 2011, puisqu’au 31 août nous en sommes déjà à plus de 1.100. Nous vivons une séquence particulière de très forte fréquence des affrontements, entre populations et autorités, ou entre populations elles-mêmes. Il en était de même au XVIIIe siècle, en 1848 ou en 1917. Avec une grande différence cependant : ces précédentes périodes conflictuelles étaient visibles, et compréhensibles, par les acteurs des émeutes eux-mêmes, grâce aux discours politiques qui les accompagnaient. Pour l’instant, l’actuelle intensification des émeutes n’émerge pas dans l’espace public. Cela demeure une partie immergée de la conflictualité politique. Et quand une émeute est soudainement médiatisée, comme cet été à Londres, on s’en étonne. Pourtant, quelques mois plus tôt, fin 2010, des étudiants britanniques mettaient à sac le siège du parti conservateur ou s’attaquaient à la voiture du prince de Galles. Le Chili est actuellement agité par un mouvement social très dur où les étudiants sont en première ligne. Mais cela n’est pas vu comme un phénomène général. [...]

Face aux émeutes, les États déploient des moyens répressifs de plus en plus impressionnants : état d’urgence en France en 2005, recours aux témoignages sous X à Villiers-le-Bel, campagne médiatique d’appels à la délation au Royaume-Uni, justice expéditive, menace de suspendre des réseaux de communication… Nos gouvernements ont-il si peur qu’ils sont prêts à en finir avec l’État de droit ?

L’État de droit prend de sérieux coups. Les États sont en pleine crise de légitimité. La matrice de cette crise est évidente : les États sont davantage contraints aujourd’hui par les créanciers anonymes que sont les marchés financiers que par la volonté populaire. La légitimité de leur pouvoir était due au fait qu’ils portaient le bien commun et la solidarité nationale. L’impôt – la mutualisation des ressources pour le bien commun, qui est la base même de la légitimité de l’État – nourrit désormais la machine rentière des marchés financiers. Du coup, les États sont en quête d’une légitimité alternative : la légitimité de la peur vers laquelle tous les régimes penchent de plus en plus. J’ai été surpris par la ressemblance du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy (le 30 juillet 2010) avec celui de David Cameron un an plus tard à Londres. Ils créent une confusion entre la logique de police et celle de guerre : les guerres extérieures sont devenues des opérations de police et les opérations de police intérieure sont présentées comme des opérations de guerre. Cela instaure un affrontement permanent et une logique d’escalade. Car, pour l’État, comment faire autrement que d’être le plus fort sur ce terrain ?

Décryptage avec Alain Bertho, professeur d’anthropologie à l’université Paris 8 sur Basta ! : L’augmentation des émeutes : un phénomène mondial


20/09/2011

Les riches savent que la situation sociale est explosive

Classé dans : désintoxicant, exclusions, politics, révolution @ 23:36

Michel Pinçon : L’enrichissement des plus riches, qui est extrêmement rapide, va de pair avec un appauvrissement des moins fortunés et des plus démunis. La fracture entre les plus riches et les plus pauvres s’élargit et pose un problème social très intense. Pour comprendre cette évolution, il faut tenir compte de l’importance des marchés financiers. Le capital est beaucoup mieux rétribué que le travail tout en étant moins imposé. La richesse va systématiquement à la richesse.

Monique Pinçon-Charlot
: Deux indicateurs montrent que le peuple français ne continuera pas à accepter une situation aussi intenable. Le premier est l’appel de Maurice Lévy, le patron de Publicis, qui demande une contribution exceptionnelle, c’est-à-dire provisoire, aux plus riches. Le gouvernement propose une contribution de 300 millions d’euros. Cette somme correspond aux seuls dividendes perçus par Liliane Bettencourt en 2009 pour ses participations dans L’Oréal. Cet appel montre que les riches savent que la situation sociale est explosive. Le deuxième indicateur nous est plus personnel. Après la publication du Président des riches en septembre 2010, nous sommes partis pendant huit mois en tournée à travers toute la France. Où que nous soyons allés, dans le Gers, en Lozère ou dans les Ardennes, nous avons chaque fois rencontré des centaines de personnes qui n’étaient pas forcément des militants. Il y avait beaucoup de couples, et de femmes qui cherchaient des éléments d’analyse pour comprendre leurs difficultés. Ils voulaient mettre des mots sur une souffrance qu’ils n’arrivaient pas à nommer. Il y a aussi un militantisme associatif dans toute la France que nous avons trouvé impressionnant. Il ne manque plus que l’étincelle qui mettra le feu aux poudres…

Après avoir écrit des livres sur les grandes fortunes, les châtelains, la chasse à courre, la grande bourgeoisie parisienne ou les millionnaires, les Pinçon-Charlot récidivent. Le couple de sociologues publie une nouvelle version du Président des riches, leur best-seller. Et s’invite à sa manière dans la campagne présidentielle. Entretien sur Basta ! : « Les riches savent que la situation sociale est explosive »


16/09/2011

Les atomes très crochus des socialistes et du nucléaire

Classé dans : désintoxicant, politics, écologie, énergies @ 17:36

Le parti socialiste a toujours eu des relations intimes avec l’énergie nucléaire. De fait, les socialistes ont largement contribué à son développement en France.

L’amorce d’une sortie résolue du nucléaire n’étant, malheureusement, point imminente sous nos latitudes, il ne me semble nullement superfétatoire de remémorer brièvement les circonstances dans lesquelles les irresponsables au sommet de l’exécutif engoncèrent la France dans cette voie aussi dangereuse qu’onéreuse…

A lire sur Reporterre.net : Les atomes très crochus des socialistes et du nucléaire


Les semeurs de troubles sont au pouvoir

Classé dans : désintoxicant, exclusions, politics, précarités @ 16:56

Le sociologue portugais Boaventura de Sousa Santos voit une symétrie troublante entre la violence des émeutiers britanniques et celle des politiques d’austérité.

Les troubles violents qui se sont déroulés en Angleterre ne doivent pas être considérés comme un phénomène isolé. Ils constituent un signe troublant des temps actuels. Les sociétés contemporaines sont en train de générer un combustible hautement inflammable qui coule dans les profondeurs de la vie collective sans que l’on s’en aperçoive. Quand il remonte à la surface, il peut provoquer un incendie social aux proportions inimaginables. Ce combustible est un mélange de quatre composants…

A lire sur le Courrier international : Les semeurs de troubles sont au pouvoir


Le commencement de la fin

Classé dans : culture de la peur, désintoxicant, politics @ 12:14

Pareilles aux images aériennes du front de tsunami avançant inexorablement vers une côte japonaise dont le sort est scellé, le déploiement de la crise financière depuis trois ans donne une impression d’irrésistible fatalité, avec en prime cette sorte d’incrédulité un peu stupide de dirigeants qui croient encore pouvoir tout sauver quand tout est déjà compromis. Un choc de la magnitude de la crise dite « des subprime », crise dont on ne redira jamais assez qu’elle a été celle de la finance privée, était voué à produire, via le canal du crédit, une récession dont les conséquences sur les finances publiques s’annonçaient désastreuses.

Plus encore impliquées dans la détention de titres souverains qu’elles ne l’ont été dans les titres privés hypothécaires, un choc massif dans l’un puis l’autre compartiment menace de mettre à bas tout le système des institutions financières. A ceci près que la puissance publique qui était encore disponible pour ramasser les morceaux du premier accident sera par construction aux abonnés absents si le second vient à survenir – ce qu’il est en train de faire. Et l’on admirera au passage cet élégant jeu de chassés-croisés privé/public (le sinistre des banques sinistre les Etats qui menacent de (re)sinistrer les banques) et Etats-Unis/Europe (les subprime, par récession interposée, ruinent les Etats européens qui, par la crise des dettes publiques, ruineront en retour le système bancaire étasunien (juste après l’européen), soit métaphoriquement : Lehman-Grèce-Goldman – ou le charme absolu de la mondialisation et de ses interdépendances qui rapprochent les peuples (dans le même bac à mouscaille).

Par Frédéric Lordon sur La pompe a phynance – Les blogs du Diplo : Le commencement de la fin


18/07/2011

Vandana Shiva : « Le libre-échange, c’est la dictature des entreprises »

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, libertés, politics @ 14:59

Écrivain, physicienne, prix Nobel alternatif, la militante écologiste indienne Vandana Shiva est une résistante infatigable contre les entreprises qui pillent son pays, comme Monsanto. Elle pose un regard lucide sur les enjeux de la période : crise écologique, financière, protectionnisme, risque nucléaire, OGM… Quelle civilisation sommes-nous en train de construire ? Comment redonner du pouvoir aux citoyens face aux multinationales ? Comment construire de réelles alternatives globales ?

Entretien sur Basta ! : Vandana Shiva : « Le libre-échange, c’est la dictature des entreprises » – Souveraineté populaire –


09/07/2011

11 députés votent le fichage de 45 millions d’honnêtes gens


Les députés ont voté hier en fin de journée, la proposition de loi relative à la carte nationale d’identité sécurisée. Cette carte nationale d’identité organise le fichage administratif de 45 millions de personnes de plus de 15 ans en France. Une proposition de loi qui aura été votée en session extraordinaire, un 7 juillet, dans un hémicycle fort de 11 députés.

La future carte, gratuite, comprendra deux puces. L’une régalienne, avec les données biométriques de la personne. L’autre sur option, afin de permettre aux internautes de s’identifier en ligne via signature électronique même dans des opérations d’achat à distance. « La carte nationale d’identité électronique, ce sont donc deux composants, pour une identité mieux protégée et une vie simplifiée » résumera d’un trait, Claude Guéant.
[...]

Un glissement qui résonne : « la France n’a créé qu’une seule fois un fichier général de la population, c’était en 1940. Il fut d’ailleurs détruit à la Libération » se souviendra encore le député Blisko qui citera un extrait de la loi du 27 octobre 1940 de l’État français : « Obligation de détenir une carte d’identité à partir de seize ans, comportant les empreintes digitales et la photographie, et de déclarer tout changement d’adresse. Institution d’un fichier central de la population et d’un numéro d’identification individuel. » Le fichier créé sous Vichy avait été détruit à la Libération. « C’est donc bien depuis la période de Vichy que la France n’a pas connu et n’a pas voulu un tel fichage de sa population. Je regrette que vous nous le proposiez aujourd’hui, par le biais d’une proposition de loi »….


24/06/2011

Qui a peur de la démondialisation ?

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, politics, révolution @ 23:45

Dans une tribune récemment publiée sur Mediapart (6 juin 2011), des membres du conseil scientifique d’Attac (Geneviève Azam, Jacques Cossart, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Pierre Khalfa, Dominique Plihon, Catherine Samary et Aurélie Trouvé) déclarent « s’inquiét(er) de la fortune rencontrée par la démondialisation ». Je crois avoir à leur endroit suffisamment d’estime et d’amitié pour leur dire mes désaccords – à plus forte raison après m’être rendu coupable d’avoir moi-même employé le mot « à problème »…

Du problème en question, il est sans doute utile de commencer par déblayer la situation politique – entendre la dépolluer du Front national. Car l’on sent bien que la fortune de l’extrême droite qui capitalise sur ce thème n’entre pas pour rien dans les inquiétudes des signataires. Mais, par une contradiction performative fatale, faire sans cesse référence au FN à propos de tout débat est à coup sûr le meilleur moyen de l’installer dans la position de centralité dont par ailleurs on voudrait l’écarter. Il ne faut se faire aucune illusion, spécialement quand la nouvelle dirigeante du FN s’avère plus futée que son prédécesseur, et démontre déjà assez son talent de récupération : le FN mangera à tous les râteliers, captera tout ce qu’il peut capter, si bien qu’installer le mythe de l’anti-Midas – « le FN transforme en plomb tout ce qu’il touche » – est le plus sûr moyen de contribuer soi-même à la dégradation de ses propres débats. On n’abandonnera donc pas le débat de la démondialisation sous prétexte que le FN qui a senti la bonne affaire s’y vautre avec délice !…

Lire l’article de Frédéric Lordon sur son blog, La pompe à phynance : Qui a peur de la démondialisation ?

A lire aussi la réponse de Jean-Marie Harribey sur son blog sur Alternatives économiques : La démondialisation heureuse ? Éléments de débat et de réponse à Frédéric Lordon et à quelques autres collègues


« Le policier, autant que le jeune de cité, est un interné du ghetto »

Classé dans : culture de la peur, désintoxicant, exclusions, politics @ 19:37

Pas une semaine sans un nouvel affrontement, de nouvelles tensions entre jeunes des cités et policiers. Pour mieux en comprendre les causes, le sociologue Manuel Boucher a passé plus d’un an à interroger l’ensemble des acteurs concernés : policiers, jeunes, enseignants, habitants, travailleurs sociaux et militants associatifs. Il plaide pour une « sociologie des turbulences ». Auteur du livre « Les Internés du ghetto »*, directeur scientifique du Laboratoire d’études et de recherches sociales (Lers), de l’Institut du développement social (IDS) de Haute-Normandie, Manuel Boucher travaille depuis plusieurs années sur les désordres urbains et leur régulation dans les quartiers populaires. Pour protéger ses sources, le sociologue a préservé l’anonymat complet sur le quartier et la ville où l’enquête s’est déroulée…

A lire sur côté quartiers, le blog d’Ixchel Delaporte : « Le policier, autant que le jeune de cité, est un interné du ghetto »


Le Pacte pour l’euro, nouvelle cible des Indignés

Des dizaines de milliers d’Espagnols sont redescendus dans la rue le 19 juin. En ligne de mire : le Pacte pour l’euro, soumis au vote du Parlement européen le 23 juin. Pour les « Indignés », l’adoption de ce Pacte, initié par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, est une attaque contre les droits sociaux et contre les salaires. Un « hold-up démocratique » qui vise uniquement à rassurer les marchés financiers. Dans les rues de Madrid, la révolte gronde…

Reportage sur Basta ! : Le Pacte pour l’euro, nouvelle cible des Indignés – Espagne


De la légitimité de frauder les minima sociaux et de quelques conseils à cette fin

D’abord, éliminons l’idée qu’il puisse y avoir une légitimité à justifier la fraude par le bas au seul prétexte que d’autres ne se gênent pas. A commencer par les margoulins des sommets qui se goinfrent sans vergogne à grands coups de paquets fiscaux et fourberies légales. L’attitude classique du “œil pour œil, fraude pour fraude” ne conduit qu’au désordre, au n’importe quoi et pour finir au triomphe de la loi du plus fort. Bottons ensuite les fesses aux habituels contre-arguments sentencieux :

• « frauder les minima sociaux est injuste pour ceux qui suent sang et eau à travailler pour un misérable SMIC » : manœuvre classique des plus aisés pour diviser les plus nécessiteux ;

• « la fraude, le travail au noir, les escroqueries en tout genre lèsent et appauvrissent la collectivité » : faux puisque le produit financier de ces prétendues “arnaques” est immédiatement réinjecté dans l’économie réelle ;

• « la loi s’impose à tous » : faut-il encore, comme on va le voir, que la loi soit légitime !

Les droits de l’homme légitiment la désobéissance civile

En réalité, il n’est pas à chercher très loin pour trouver une légitimation à l’acte de désobéissance civile qu’est la fraude aux minima sociaux.

Un seul article de la Déclaration universelle des droits l’homme de 1948, celle-là même qui fonde notre République, y suffit :

« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires » (article 25)

Dans un pays regorgeant de richesses et des moyens matériels ou humains pour les produire, ceux qui privent une frange de plus en plus importante de la population des moyens financiers suffisants pour satisfaire ses besoins vitaux élémentaires se délégitiment eux-mêmes et délégitiment les lois qu’ils prétendent faire appliquer…

A lire sur CIP-IDF : De la légitimité de frauder les minima sociaux et de quelques conseils à cette fin


11/06/2011

La coprésidente d’Attac candidate à la direction générale du FMI

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, politics @ 09:12

Le FMI joue un rôle décisif dans la régulation – ou plutôt l’absence de régulation – de la finance internationale. C’est pourquoi l’association Attac a décidé de proposer une candidature pour succéder à Dominique Strauss-Kahn.

Aurélie Trouvé, 31 ans, est maître de conférences en sciences économiques et coprésidente d’Attac depuis quatre ans. Elle est spécialiste des marchés agricoles, actuellement l’un des domaines de prédilection de la spéculation financière internationale. Elle bénéficie du soutien technique et politique du Conseil scientifique d’Attac, qui comporte de nombreux économistes spécialistes des questions financières. Si elle ne bénéficie pas encore du soutien officiel d’États, sa candidature suscitera l’intérêt de tous ceux, gouvernants ou citoyens, qui désirent remettre l’industrie financière à sa place, celle de soutien aux initiatives de l’économie réelle.

Depuis l’éclatement de la crise financière en 2008, ni le G20, ni le FMI, pas plus que le comité de Bâle ou les autorités nationales de régulation financière, n’ont pris de mesures pour réduire significativement l’instabilité des marchés financiers internationaux. La spéculation fait aujourd’hui rage sur les matières premières et les titres des dettes publiques.

Avec Dominique Strauss-Kahn, la politique du FMI a consisté, comme par le passé, à défendre inconditionnellement les intérêts des créanciers des États endettés, en imposant à ces derniers des plans d’austérité brutaux : Hongrie, Ukraine et Lettonie en 2008, Islande en 2009, Grèce, Espagne, Portugal, Irlande en 2010… Les banques et les fonds d’investissement sont les principaux bénéficiaires de politiques qui détruisent les solidarités sociales et mènent l’Union européenne au bord du gouffre…

La suite sur Attac France : La coprésidente d’Attac candidate à la direction générale du FMI

Soutenez cette candidature en adhérant au comité de soutien!


31/05/2011

spanishrevolution, frenchrevolution ? Et si, véritablement, nous réclamions une démocratie réelle ?


De la révolte à la révolution. Du pouvoir oligarchique au pouvoir du peuple…

La révolte qui agite l’Espagne depuis presque 10 jours maintenant a de quoi surprendre, et surtout, offre matière à réflexion. Surprenante, tout d’abord par sa spontanéité : de manifestation (le 15 mai), le mouvement s’est aussitôt mué en une occupation permanente de nombreuses places espagnoles, réunissant plusieurs milliers de personnes à Madrid et ailleurs. Surprenante aussi de par l’ambiguïté des revendications qui en ont émergé : entre aspirations réformistes sans grande originalité et critique radicale du système économique et du régime représentatif. Surprenante aussi, du moins pour certains, par les similarités que l’on peut observer avec les mouvements révolutionnaires arabes : mobilisation relayée et amplifiée principalement par les réseaux-sociaux du web (Twitter et facebook), occupations et campements plutôt que manifestations et défilés, absence d’affiliation à des partis politiques ou des syndicats… Ainsi, tous ceux qui estimaient que l’énergie déployée sur les places Tahrir de Tunisie et d’Égypte auraient des impacts bien au-delà du monde arabe ne semblent pas s’être trompés, puisqu’aujourd’hui ce mode de contestation paraît bel et bien inspirer les « indignés » d’autres pays, qui pourtant connaissent des situations bien plus enviables que celles des régimes dictatoriaux combattus de l’autre coté de la méditerrané…

Lire la suite sur HNS-info : spanishrevolution, frenchrevolution ? Et si, véritablement, nous réclamions une démocratie réelle ?


Manifeste voté à Bastille

Depuis le début de la crise financière en 2008, nos gouvernants ont décidé de mettre à genoux les peuples au lieu de faire payer les banques. Les démocraties européennes ont été séquestrées par les marchés financiers internationaux. Nous sommes pris à la gorge par les plans d’austérité qui se multiplient partout en Europe. Le chômage a explosé et plonge dans la précarité et la misère des millions de personnes. La crise touche tout le monde. En France, alors que les profits du CAC 40 ont doublé, le chômage des jeunes atteint 25 %. En Espagne, c’est 40 % des moins de 35 ans qui sont sans emploi.

Face à cela, le peuple espagnol s’est soulevé. Depuis le 15 Mai, ce sont des dizaines de milliers d’espagnols qui occupent les places jour et nuit. Le mouvement Democracia Real Ya ! (Une démocratie réelle maintenant !) s’organise autour de deux axes de revendications : régénération démocratique du système politique et défense d’une politique sociale. Il s’agit d’une véritable mobilisation citoyenne totalement indépendante et autogérée.

Suite aux rassemblement de solidarité organisés par les Espagnols résidant en France, nous citoyens nous reconnaissons dans les aspirations du peuple Espagnol. Nous appelons chacun à devenir acteur de cette dynamique de changement. La révolte des pays arabes a traversé la Méditerranée. Le réveil du peuple espagnol envoie un message clair à tous les européens, à nous de saisir cette opportunité.

Face à cette oligarchie politique qui détient tous les pouvoirs, revendiquons la convocation d’une Assemblée Constituante pour rappeler à nos gouvernants que le seul souverain, c’est le peuple!

Face à la poignée d’ultra riches qui parasitent notre société, exigeons une nouvelle répartition des richesses !
Nous appelons donc partout en France à l’organisation de rassemblements et d’occupations pacifiques des places publiques. C’est en nous réappropriant l’espace public que nous déciderons ensemble des revendications et des moyens d’action (culturels, artistiques, politiques et citoyens).

La seule limite à l’exploitation, c’est la résistance à l’exploitation !

Sur Réelle Démocratie où vous pourrez aussi suivre les rassemblements dans chaque ville : Manifeste voté à Bastille | – Reprenons la place


Une Suisse toute renouvelable

Classé dans : désintoxicant, politics, écologie, énergies @ 10:25

« La Suisse a jugé que l’énergie nucléaire allait perdre ses avantages concurrentiels sur le long terme par rapport aux énergies renouvelables »… C’est ainsi que le gouvernement fédéral a justifié, le 25 mai 2011, sa décision d’arrêter le programme nucléaire du pays. De l’autre côté de la frontière, la présidente du groupe Areva, Anne Lauvergeon, continue de soutenir exactement le contraire.

Les cinq centrales du pays devraient cesser de fonctionner à la fin de leur durée d’exploitation, entre 2019 et 2034. la Suisse est donc le deuxième pays – après l’Allemagne, qui a annoncé le 30 mai 2011 la fermeture de toutes ces centrales pour 2022 – à avoir pris la décision de sortir du nucléaire. Elle a maintenant quelques années pour renforcer ses capacités en force hydraulique et autres énergies renouvelables.

A lire sur Les blogs du Diplo : Une Suisse toute renouvelable –


30/05/2011

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ salue la décision de l’Allemagne de sortir du nucléaire d’ici 2022

Classé dans : désintoxicant, politics, écologie, énergies @ 19:12

Le Réseau « Sortir du nucléaire » salue la décision raisonnable de l’Allemagne de sortir du nucléaire d’ici 2022. Elle fait preuve aujourd’hui d’une vraie ambition, non seulement en matière de politique énergétique, mais également en terme d’investissement pour l’avenir économique. L’Allemagne démontre également qu’elle a su tirer les leçons de Fukushima.

Ce choix politique va en effet entraîner une augmentation des investissements dans les énergies alternatives, investissements qui, nous le rappelons, ont déjà créé plus de 370 000 emplois pérennes et non délocalisables en moins de 10 ans dans ce pays. Ce développement des énergies renouvelables ne se fera pas sans un programme ambitieux d’efficacité énergétique et d’économies d’énergies.

Le gouvernement français et les artisans du nucléaire dont AREVA, en voulant sauver à tout prix le soi-disant « fleuron industriel » de la France, mènent une politique de plus en plus isolée, dangereuse et passéiste, en désaccord avec une majorité de Français réticents au nucléaire (1).

Quand la France se décidera-t-elle à prendre exemple sur ses voisins allemand et suisse ?

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ salue la décision de l’Allemagne de sortir du nucléaire d’ici 2022

(1) : 70% des Français sont favorables à la sortie du nucléaire, selon un sondage IFOP réalisé du 15 au 17 mars 2011 et un sondage Opinion Way, réalisé les 16 et 17 mars 2011.


29/05/2011

« C dans l’air », un exemple de propagande

Classé dans : désintoxicant, politics @ 14:22

Qu’est-ce aujourd’hui que la propagande ? Le mot a en effet pris un caractère suranné, si étroitement associé aux pratiques des régimes totalitaires qu’on ne voit rien dans les démocraties qui ressemble à ces mises en condition sommaires des esprits à coups de slogans simplistes assénés par haut-parleurs. C’est entendu, aujourd’hui, on fait de la communication. Autrement dit, la propagande – car qui aurait cru que cela n’existât plus ? – est mise en œuvre dans la dénégation. Si elle apparaît, elle perd tout ou partie de son efficacité. Il a donc fallu trouver d’autres formules pour obtenir le consentement. La propagande des pays démocratiques doit ainsi sacrifier aux critères des pays démocratiques. Ce pourrait être d’ailleurs un propos de propagande que de dire qu’il faut une expression libre. Dans la sphère privée, la liberté d’expression ne gêne plus guère les régimes autoritaires : son contrôle est partout devenu moins tatillon ou plutôt moins policier. La parole publique importe plus aux pouvoirs. En la matière, quel peut être le sens de la liberté d’expression ? Comment se conjugue-t-elle avec, par exemple, le choix des invités dans les médias ? Il faut bien qu’il y ait d’autres critères légitimes de choix et donc d’expression que la liberté qui est censée être une vertu universellement partagée. Or, les places sont comptées.

Sur Les blogs du Diplo : « C dans l’air », un exemple de propagande


Le mouvement des « Indignés » s’étend dans le monde

Le mouvement de contestation lancé en Espagne le 15 mai semble faire tâche d’huile. Un peu partout dans le monde des campements se sont installés, des appels circulent. Alors qu’à Barcelone la police a évacué par la force le campement des « indignés » de la place de Catalogne le 27 mai (voir la vidéo), 8.000 personnes à Athènes ont envahi cette semaine la place Syntagma, devant le Parlement. En France, 200 jeunes campent place de la Bastille à Paris depuis le 20 mai. Le site « Réelle démocratie maintenant » annonce dans 21 villes françaises des mobilisations de citoyens se reconnaissant « dans les aspirations du peuple espagnol ».

A lire sur Basta ! : Le mouvement des « Indignés » s’étend dans le monde


27/05/2011

La désobéissance européenne doit être le grand sujet politique de 2012

Classé dans : désintoxicant, politics @ 13:08

Toute politique de gauche est impossible au regard du droit européen. Développer un « pôle public bancaire », comme le propose à juste titre le Front de gauche, contredit une directive européenne, la directive « services ». Et donc, aucune loi ne peut être votée en ce sens sans être déclarée inconstitutionnelle ! Il en va de même pour la renationalisation de producteurs d’énergie comme Gaz de France, pour la taxation des transactions financières ou pour une fiscalité environnementale qui remettrait en cause la libre-concurrence.

Le problème de la gauche est donc qu’elle s’apprête à aller aux élections avec un programme inapplicable, dont chaque mesure, si elle parvenait au pouvoir, serait censurée par le Conseil constitutionnel… À moins qu’elle ne revendique, dès la première page de son manifeste, la désobéissance européenne. Comprenons bien que cette désobéissance européenne n’est ni une formule de style ni un mouvement d’humeur. Elle est l’aboutissement d’un raisonnement imparable : puisque la Constitution française fait allégeance au Traité de Lisbonne, ce qui empêche juridiquement toute politique de gauche, il faut la réformer pour restaurer la primauté du droit national sur le droit communautaire. Seul ce renversement de la hiérarchie des normes juridiques permettra à une gauche radicale de voter des lois pour mener des politiques différentes de la droite et des socio-libéraux. Pourtant, la désobéissance européenne est toujours absente des débats…

Lire l’article sur le site du M’PEP ( Mouvement politique d’éducation populaire ) : La désobéissance européenne doit être le grand sujet politique de 2012

Envoyé par frédéric dumond.


Comprendre la révolution espagnole

Vous entendez toutes sortes de bêtises sur les mobilisations à Sol et dans de nombreuses villes d’Espagne : des théories conspirationnistes absurdes [émission de radio] de ceux qui voient des ombres derrière toutes choses, jusqu’à la simplification grossière de ceux qui mettent l’étiquette “anti-système” alors même qu’ils ont la réponse sous les yeux. Ou encore la stupidité de de ceux qui prétendent être d’accord avec les manifestants, alors que ceux-ci protestent précisément contre eux, ce qu’ils ont fait et contre ceux qu’ils représentent.

Je suis totalement d’accord avec Periodismo Humano : quelque chose de grand est en train de se passer ici. Le rejet des théories conspirationnistes stupides est absolu et radical, l’interprétation est claire et convaincante : les gens descendent dans la rue parce qu’ils réclament un changement. Un changement sur le fond dans la manière de faire de la politique et d’exercer la démocratie…

Enrique Dans est professeur des systèmes de l’information à la IE Business School et blogueur reconnu en Espagne. Il s’intéresse notamment aux effets des nouvelles technologies sur les populations et les entreprises. Dans ce billet publié sur son blog le 18 mai, il explique en sept points les causes de ce soulèvement.
A lire sur OWNI : Comprendre la révolution espagnole


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