« Ah au fait, j’avais envie de te demander pourquoi tu quittes Facebook », telle est la question embarrassée qu’on me pose du bout des lèvres très fréquemment ces temps-ci. Genre vous savez plus ou moins que Facebook c’est mal, mais vous n’avez pas trop envie de savoir jusqu’à quel point.
Le travail de Salim Virani que nous vous invitons à parcourir est remarquable parce qu’il a pris la peine de réunir et classer le très grand nombre de « petites » atteintes de Facebook à notre vie privée. Ce n’est donc pas ici une révélation fracassante mais une patiente mise en série qui constitue une sorte de dossier accablant sur Facebook et ses pratiques avouées ou inavouables. Vous trouverez donc de nombreux liens dans l’article et au bas de l’article, qui sont autant de sources.
Lire cet article un peu long mais convaincant sur Framablog : Si on laissait tomber Facebook ?
Un peu partout en France, les boîtiers jaunes d’EDF s’installent par millions, sans rien demander à personne. Sur les paliers, dans les halls d’immeubles ou au fond du couloir à droite, les nouveaux compteurs Linky scrutent notre consommation électrique quotidienne. Pas d’inquiétude, nous dit-on, ils sont « intelligents » : ils sont là pour notre bien et celui de la planète. Et accessoirement pour celui des groupes industriels et de tous ceux qui lorgnent sur nos données les plus intimes.
Le fait que l’idée qui inspire EDF et dont ils se prévalent soit celle de « l’internet de l’énergie » de Jeremy Rifkin ne fait que renforcer ma méfiance à l’égard de celui ci.
A lire sur La Brique : Linky : ampère et contre tous
Disclaimer : Cet article est sous licence CC-0 car les petits bouts de savoir qu’il contient sont autant d’armes d’auto-défense numérique qu’il faut diffuser. En gros, j’espère vraiment que certains d’entre vous en feront un top youtube, une buzzfeederie, une BD, un truc que j’ai même pas encore imaginé, ce que vous voulez… Mais que vous ferez passer les messages.
A lire sur Framablog : 10 trucs que j’ignorais sur Internet et mon ordi avant de m’y intéresser…
Lundi matin, une fausse manipulation chez Orange a entraîné le blocage de nombreux sites, comme Google.fr et Wikipedia, ainsi que la redirection des personnes tentant d’y accéder vers une page du ministère de l’intérieur dénonçant l’apologie du terrorisme. Beaucoup d’internautes ont sans doute été très surpris par l’apparition de ce message. Mais, au-delà de la fausse manipulation chez Orange, de quoi s’agit-il?
A lire sur exegetes.eu.org : L’incident chez Orange qui révèle le traitement de données personnelles par le ministère de l’intérieur
Depuis plusieurs mois, défenseurs des droits humains, magistrats et universitaires alertent l’opinion. À un an de l’élection présidentielle, ils pointent du doigt une série de signaux inquiétants pour la démocratie…
Un article complet et intéressant à lire sur Slate : L’autoritarisme rampant à la française
Le maintien de l’ordre a pris en France un tour dangereux pour les libertés publiques et le droit de manifester. Animée par Reporterre, une Mission civile d’information a mené une enquête approfondie sur les dérives de l’action policière depuis le début des manifestations contre la loi travail. En voici le rapport. Il témoigne d’une dérive dangereuse pour la démocratie.
Lire l’article et le rapport sur Reporterre : Violences policières : le rapport qui dit les faits
C’est un événement sans précédent en France et, à notre connaissance, dans les démocraties occidentales, que plusieurs dizaines de milliers de personnes aient été ainsi encagées et que leur droit de manifester ait été ridiculisé, réduit à une pantomime par l’obligation de tourner en rond autour d’un bassin dans un périmètre réduit, sans aucun contact avec le reste de la ville.
L’exemple des lois sécuritaires, celui d’un état d’urgence censé être provisoire mais promis à l’éternité, sont là pour nous rappeler que chaque recul de liberté est ensuite considéré comme un acquis par l’Etat. Si un tel dispositif totalitaire devait être renouvelé, nous entrerions dans une nouvelle phase de l’instauration d’un régime autoritaire dont le caractère démocratique deviendrait franchement évanescent.
A lire sur le blog de S. Quadrupanni : Nous n’irons plus dans la cage
Les Street Medics parlent calmement, d’une voix posée. On ressent la gravité de ce qu’ils évoquent et de ce qu’ils ont vu.
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Être street medic c’est affreux. Je ne connais personne chez nous qui n’ait pas de syndrome post-traumatique après les manifs. Mardi, c’était la pire que j’aie vécue en termes de répression. On marchait, on voyait des gens à terre qui ne bougeaient plus. Je suis de celles et ceux qui disaient que la répression a toujours été sévère, mais cette fois-ci ça dépassait l’entendement.
A lire sur Medium : Conférence de presse des Street Médic
Un mensonge d’État qui nous prend pour des cons :
l’hôpital Necker « dévasté » par des sauvageons…
Arrivé devant l’Hôpital Necker, le champ de ruine ne saute pas aux yeux, c’est le moins que l’on puisse dire. Une seule vitre a volé en éclat, déjà remplacé par une feuille de contreplaqué. Une petite dizaine d’impacts au marteau, surlignés de scotch armé orange, sont aussi visibles sur les double-vitrages avoisinants. Un ou deux tags en plus… et voilà tout. Même pas une faute lourde de non-sens, juste une faute de goût sans dégâts collatéraux ni vilains bobos pour personne.
Lire l’article et voir les photos sur Pense-bête : 15 juin 2016 « Un mensonge d’État qui nous prend pour des cons : l’hôpital Necker « dévasté » par des sauvageons…
« Lorsqu’ils mettent sur le même plan « émotionnel » des plaques de verres cassées et ces centaines de milliers de familles éprouvées, MM. Valls et Cazeneuve, n’ont-ils pas honte ? »
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Des centaines de milliers de personnes défient le gouvernement dans la rue. Une ou deux cassent le double vitrage d’un hôpital. Une ordure tue deux policiers à l’arme blanche. Leur fils de trois ans est en soin à Necker. M. Cazeneuve établit un rapport émotionnel, affectif et psychique entre ces deux séries de faits : la lutte contre la Loi Travail et son gouvernement, le choc produit par la brutalité de ce double meurtre et la situation dramatique de cet enfant. Si les jeunes émeutiers qui ont cassé les vitres de Necker ont été idiots, MM. Valls et Cazeneuve, eux, sont obscènes.
A lire sur Lundi Matin : 1. Sur l’instrumentalisation des vitres de l’hôpital Necker – Témoignage d’un parent
Une photo prise à Lyon lors de la manifestation de jeudi 2 juin contre la visite de Macron montre un CRS avec une arme peu connue mais impressionnante : un « lance-grenades multiple ». Un engin dont les photos avaient fait le tour du monde lors de la répression des émeutes de Ferguson, après la mort de Mike Brown.
A lire sur Rebellyon.info : Les CRS s’équipent d’un riot-gun Penn Arms, l’un des symboles de la militarisation de la police américaine
Cet ingénieur informatique a quitté Google après avoir été leur « philosophe produit ». Là-bas, il a réfléchi à des téléphones plus éthiques, qui ne nous feraient plus perdre de temps, en vain. Aujourd’hui, il veut déclencher une prise de conscience.
« Concrètement, Facebook a intérêt à ce qu’on scrolle son fil d’actu toute la journée, et pour ça, il nous détourne de notre intention initiale. Pour vérifier l’heure et le lieu du concert de ce soir par exemple, nous sommes obligés de passer par le newsfeed. C’est ce qu’il appelle des « stratégies de persuasion », et les ingénieurs de la Sillicon Valley l’apprennent à l’école ».
Sur Rue89 – L’Obs : Tristan Harris : « Des millions d’heures sont juste volées à la vie des gens »
Facebook est omniprésent, omniscient, omnichiant. La présence de vos liens Facebook sur vos stickers, flyers, jaquettes, forums et même dans vos mails est insupportable. Toutes ces mentions fonctionnent comme autant d’impacts publicitaires pour cette marque américaine, multinationale de la vente de données personnelles, source illimitée d’informations pour toutes les polices du monde, et parasite social qui transforme les internautes en clientèle zombie du like.
A lire sur A contrario : Insupportable Facebook : petit guide d’autodéfense et de protection d’autrui
La huitième journée de mobilisation contre la Loi travail a été marquée par des affrontement violents entre la police et les manifestants, avec pour conséquences de nombreux blessés, dont un jeune homme de 28 ans très sérieusement touché en fin de manifestation à Paris.
Sur Basta ! : Manifestants blessés : les vidéos qui témoignent de l’escalade de la violence policière
[De quel leurre les prétendus «casseurs» sont-ils le nom ? Essai de désenfumage.]
Ne soyons pas dupes de cette criminalisation préventive des dissidences sociales et existentielles en cours. Aujourd’hui plus que jamais auparavant, la révolte des précaires est à l’ordre du jour. Et de la Nuit Debout aussi, si l’on y brasse l’hétérogénéité de nos vécus, si l’on y réaffirme que nous ne croyons plus au retour du Plein-Emploi stable et, plus encore, que nous n’en désirons pas l’avènement sous sa version dérégulée (comme en Allemagne ou au Royaume-Uni). Il est temps de lutter pour arracher de nouveaux droits face aux nouvelles formes d’employabilité qui nous sont imposées. On nous voudrait jetables et interchangeables, soyons durablement instables !
Lire sur Pense-bête : 23 mai 2016 « Pense-bête
Évoquer des « prises d’otages » ou du « terrorisme » pour disqualifier les mouvements sociaux actuels n’est pas meilleur pour la démocratie que ce qu’on prétend combattre.
S’agit-il d’un glissement sémantique, d’une dérive idéologique, ou des deux à la fois ? Il ne se passe pas un jour sans que les grands médias et les responsables politiques, en étroite interaction avec des communicants qui font commerce d’éléments de langage, ne nous inondent de formules désignant les grèves, les occupations et les blocages sous l’expression de « prise d’otages »…
A lire sur Le Club de Mediapart : «Prise d’otages», «terrorisme» et mouvements sociaux
«Libération» révèle le rôle central de François Thierry, ancien numéro 1 de la lutte antidrogue, dans l’importation en France de plusieurs dizaines de tonnes de cannabis en lien avec un des plus gros trafiquants européens. Un système d’une ampleur inédite qui s’apparente à un trafic d’Etat.
Excellent! On avait déjà un ministre délégué chargé du Budget avec son argent en Suisse et à Singapour, maintenant nous avons le patron de la lutte anti-drogues pris la main dans le sac de plusieurs dizaines de tonnes de cannabis… De l’art de bien savoir placer les gens.
A lire sur Libération : Stups ou encore, le patron de la lutte antidrogue accusé d’être au cœur du trafic
Le « maintien de l’ordre à la française » connaît une nouvelle phase dans son évolution depuis 1995 avec la généralisation de l’usage des lanceurs de balle de défense et la multiplication des mutilations. Rarement condamnés, les policiers responsables des tirs évoluent dans une relative impunité, allant de pair avec la dureté de la répression des mouvements contestataires.
Pierre Douillard-Lefèvre a été mutilé par un tir de lanceur de balle de défense LBD en 2007 quand il était lycéen. Aujourd’hui étudiant en sciences sociales, il vient de publier un essai édifiant sur l’armement répressif du maintien de l’ordre : L’Arme à l’œil, aux éditions Le Bord de l’eau. Il a été « interdit de séjour » le 17 mai à Nantes.
Lire son interview sur Reporterre : « La doctrine de maintien de l’ordre a changé. L’objectif est maintenant de frapper les corps »
Jusqu’où ira Bernard Cazeneuve ? Personnalité modérée et discrète au sein du Parti Socialiste, M. Cazeneuve se retrouve depuis deux mois dans un corps-à-corps extrêmement brutal avec le mouvement de protestation contre la Loi El-Khomry. Sous couvert d’anonymat, un de ses conseillers le reconnaît : « Il ne sait plus comment faire, il perd pied ».
A lire sur Lundi Matin : Loi travail: quand l’état d’urgence justifie les interdictions de manifester
Les caméras fleurissent dans les espaces publics. Rares sont les villes qui refusent désormais de céder aux mouchards urbains, qu’importent leur coût et leur inutilité avérée. En 1999, à peine 60 communes osaient s’équiper de caméras de surveillance, encore sujettes à la méfiance du grand public. Quinze ans plus tard, les références à Georges Orwell sont passées de mode, c’est la ruée vers l’observation numérique : 2384 communes en sont désormais équipées et les nouveaux dossiers d’autorisation se bousculent au portillon de l’administration.
A lire sur La Brique : Vidéo-surveillance : les yeux de la tête.
Et quand tu racontes tout ça à des gens qui ne savent pas, qui n’ont pas suivi, tu te rends compte de l’accumulation, tu te rends compte qu’il y a des choses hallucinantes que tu avais presque oubliées parce qu’elles ont été suivies d’autres choses hallucinantes, encore plus parfois, et aussi tu te rends compte que tout ça n’est pas juste une succession de trucs scandaleux, mais un processus d’ensemble.A fortiori quand, en face de toi, des gens qui vivent en Amérique latine, qui viennent d’Argentine, d’Uruguay, de Porto-Rico ou d’ailleurs, qui ont connu la France ou ne l’ont pas connue, mais qui pour la plupart viennent de pays où la mémoire de la dictature est encore fraîche, te regardent avec des yeux effarés, ahuris, choqués.
Lire l’article de Julien Salingue d’Acrimed sur Rue89-L’obs : « Quelque chose de – vraiment – pourri dans le royaume de France »
Interdit comme arme de guerre, mais pas pour ses usages « civils », le gaz lacrymogène est d’autant plus dangereux qu’il est utilisé de manière irresponsable. Notamment en France, pays exportateur de ce produit et de son savoir-faire répressif…
D’après une étude de l’université de Yale, le gaz lacrymogène n’a pas seulement des effets irritants : il s’agit surtout d’un gaz neurotoxique. Ainsi, le contact avec ce gaz ne provoque pas seulement des douleurs immédiates, mais l’exposition prolongée au gaz lacrymogène peut causer des problèmes respiratoires sérieux, voire des crises cardiaques comme on peut le lire dans le Journal of the American Medical Association. Ces effets sont renforcés chez des enfants (que la police a par exemple gazés lors de la manifestation du 1er mai à Paris). Chez des femmes enceintes, il peut provoquer des fausses couches et s’avère mortel pour des personnes souffrant d’asthme ou d’autres problèmes bronchiques.
A lire sur regards.fr : Pourquoi il faut interdire le gaz lacrymogène
Ce qu’il faut expliquer, ce n’est pas qu’il y ait des débordements autour de la Nuit Debout à Paris, c’est qu’il y en ait si peu. Au fond, tout le monde comprend très bien pourquoi des gens qui se réunissent tous les soirs depuis deux semaines pour réfléchir à la fin du capitalisme en viennent à exploser les vitrines de la Société Générale (#PanamaPapers). C’est évidemment juste, ça tombe sous le sens. Là n’est pas le problème. C’est pourquoi l’apologie morale de la violence, la justification théorique ou idéologique de la « casse » n’amèneront jamais plus de gens à se battre contre la police ou à défoncer les vitrines des banques.
Il ne faut jamais oublier que si beaucoup de gens se tiennent à carreau en manifestation, ce n’est pas parce qu’ils sont viscéralement pacifistes, mais simplement parce qu’ils ont peur. Dépasser cette peur est une tâche collective, qui ne s’accomplira jamais mieux que dans la rue. En faisant attention à tout le monde, et pas seulement à ses amis ; en veillant les uns sur les autres, même dans les pires situations.
A lire sur Lundi Matin : Réflexions sur la violence
Je suis contre la violence des bandes casquées qui jettent des projectiles détonants. Chaque jour qui passe, elles agressent, tabassent, blessent, parfois grièvement. En bandes de voyous très mobiles, s’infiltrant jusque chez les manifestants les plus paisibles, elles apportent dans les cortèges un niveau de brutalité jamais vu depuis des décennies. Ces actes sont d’autant plus dangereux qu’ils sont coordonnés avec des groupes beaucoup plus nombreux et militarisés, suréquipés et surarmés. J’approuve donc vivement ceux qui débusquent et chassent ces nervis hors des manifestations, et qui tiennent à distance leurs acolytes en noir ou bleu, qui veulent interdire l’exercice du droit de grève et des libertés d’expression, de manifestation, de mouvement. Tous les moyens nécessaires doivent être déployés pour contrer la violence des BAC, des CRS et des gardes mobiles. Il y a encore des progrès à faire, en terme de coordination des déplacements ou en matière d’équipement (on ne comprend pas, par exemple, pourquoi l’usage des bombes lacrymogènes performantes devrait être réservé à la flicaille), mais il faut saluer le courage et la détermination des milliers de jeunes et de moins jeunes qui, à travers tout le pays, s’opposent à la violence policière.
Lire l’article sur Lundi Matin : Je suis contre la Violence
Les personnes victimes d’insulte, de menace ou de mauvais traitement de la part des forces de l’ordre doivent obtenir réparation.
Sur Noblog : Recensement des violences policières – #LoiTravail
Pincez moi, je crois rêver, les jours passent et le soleil ne se couche pas sur la Nuit debout. Ils ne voulaient pas rentrer chez eux après les manifestations du 31 mars contre la loi travail, et voilà qu’une brèche temporelle s’est ouverte : ce n’était pas un poisson d’Avril, nous voici déjà le 34 mars du calendrier lunatico-révolutionnaire. Le vieux temps politique, des divisions et polémiques stériles, s’est arrêté dans cet espace émancipé des contraintes d’une réalité devenue depuis trop longtemps synonyme de frustration. L’ambiance est désormais au « Rêve général », au désir puissant d’avenir, subversion terrible dans cette époque de peurs.
Lire l’article sur Le Club de Mediapart : Nuit debout, le rêve éveillé d’une convergence des luttes
Plus qu’un persistant obstacle à un grand projet, c’est ce que représente la Zad qui les gêne, avec ses potagers collectifs, ses tonnes de patates et d’oignons produits, son blé qui nourrit la meunerie et la boulangerie, ses assemblées autogestionnaires. La Zad constitue d’ores et déjà un bien commun des luttes. Un espace précieux, construit sur plusieurs années, qui a su développer la solidarité avec les migrants de Calais, des passerelles vers les quartiers populaires, avec les luttes en Russie, en Italie, en Angleterre. L’insoumission bouillonnante s’y passe allègrement de police, de juges, de conseils municipaux, de chambres d’agriculture. Le partage, l’entraide, d’autres manières de bâtir sans permis de construire, de cultiver sans acte notarié, de se nourrir en marge du capitalisme. Pour les partisans de l’ordre, mater cette résistance est peut-être plus urgent que couler leur béton prometteur de dividendes.
Lire l’article sur CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales : Notre-Dame-des-Landes : L’assemblée
des salamandres
François Hollande veut faire de cette grand-messe contre le réchauffement climatique un temps fort de son quinquennat et la preuve de son engagement écologique.
Au même moment, en région, des militants se battent contre plusieurs grands projets, soutenus par le gouvernement, jugés polluants ou destructeurs d’environnement barrage de Sivens dans le Tarn, nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, etc….
A la demande des préfets, les CRS interviennent régulièrement pour déloger les « zadistes », installés sur les sites à construire. Depuis quelques mois, les confrontations ont fait plusieurs blessés graves et un mort Rémi Fraisse.
Affrontements physiques, guerre médiatique, bras de fer judiciaire, la rupture est consommée entre l’Etat et les écolos radicaux. Dans la dernière loi sur la Sécurité, ils sont désormais soumis aux mêmes procédures… que les djihadistes islamistes.
A voir sur YouTube : Spécial Investigation – Ecolos : Ennemis D’Etat – Émission du 30 Novembre 2015
« Abandonner une société libre par peur du terrorisme est le seul moyen de se laisser vaincre par celui-ci ». Actuellement réfugié en Russie où il a trouvé asile après ses révélations sur les programmes de surveillance massive de la NSA et des alliés occidentaux, Edward Snowden s’invite dans le débat public français.
A lire sur Numerama : Edward Snowden adresse un message à la France en français
L’Article 10 de la énième loi antiterroriste vient donc consacrer la pénalisation de la consultation de sites web « terroristes »… au sens large.
[...]
Si vous n’avez pas bien compris le message… si vous souhaitez créer un site miroir de Copwatch, de Wikileaks, d’un blog de ZADiste ou de bérets rouges c’est 5 ans et 75 000 euros d’amende.
A lire sur Reflets : L’article qui cyberterrorisait tout Internet
1.4 billion people are on Facebook. But even though we voluntarily share our otherwise completely private information on the social network – and even if we just as voluntarily give Facebook permission to use our information and make money on them – very little is known about the secretive business itself. For how is the world’s largest public space controlled and monitored? Why are pages and posts censored? And why does Facebook keep data, even after the user has deleted it? ‘Like’ it or not – here is a film that will make you think twice before leaving your next digital footprint in Facebook’s eternal memory.
Facebookistan on Vimeo
Et cette peur, quand elle est mêlée à l’angoisse de ne plus pouvoir assurer la paix sociale, amène l’État à prendre des mesures exceptionnelles. C’est l’état d’exception permanent. Quelques cinglés tirent dans la foule, et voila la démocratie changée brusquement en dictature. Si c’est si rapide, c’est que la différence est infime. La peur permet tout. La peur peut même être transmises de ceux qui détiennent le pouvoir à ceux qui le subissent. Et une fois qu’elle est partout, il suffit d’un rien pour que les démocrates d’hier plébiscitent le recours aux armes, la guerre, la militarisation de la société et l’abolition des libertés. C’est de toute façon tout ce qu’ils ont à proposer : l’impérialisme et la domination coloniale au service du marché. Toutes leurs idées sont laides, et celles qui semblent belles ne sont qu’hypocrites…
A lire sur Paris-luttes.info : En prison chez moi pendant trois semaines
Il ne fait l’unanimité qu’au sein du Parlement. Le projet de loi modifiant et prolongeant l’Etat d’urgence pour une durée de trois mois a été adopté ce jeudi a 551 voix contre 6 à l’Assemblée nationale. Au menu : extension de l’assignation à résidence à toute personne dont on a « des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace », élargissement des perquisitions à tous les lieux et systèmes informatiques – sauf ceux des professions protégées, avocats, journalistes, magistrats… – et dissolution facilitée des associations. « Pour votre sécurité, vous n’aurez plus de libertés », résume l’association de défense des libertés fondamentales La Quadrature du Net dans un communiqué. « Etat d’urgence ou Etat policier ? », s’interroge sur Twitter – où elle se dit aussi « très énervée » – Adrienne Charmet-Alix, sa coordinatrice. Elle détaille l’origine de ses craintes et les raisons de sa colère.
Lire l’entretien sur Terra eco : « Avec le recul, les lois Pasqua paraissent toutes droit sorties du monde des Bisounours »
D’après les débats qui ont eu lieu à la télévision publique immédiatement après les événements, il semble clair que «l’état d’urgence», bien que temporaire, annonce un Etat sécuritaire renforcé. A la télévision, on a débattu de la militarisation de la police comment «achever» le processus, de l’espace de liberté et de la manière de lutter contre l’«islam», une entité aux contours flous. Hollande s’est efforcé de paraître viril lorsqu’il a déclaré qu’on était en guerre, mais, obnubilés par le caractère imitatif de sa performance, on n’a pas pu prendre son discours au sérieux.
Et pourtant, tout bouffon qu’il est, c’est lui le chef des armées maintenant. La distinction Etat/armée se dissout sous l’effet de l’état d’urgence…
Lire l’article par Judith BUTLER, Philosophe, professeure à l’université Berkeley (Californie) sur Libération : Une liberté attaquée par l’ennemi et restreinte par l’Etat
Rentré chez moi, je tremblais parce que j’ai vu nos élus, des gens que je connais bien, qu’il m’arrive pour certains de tutoyer à force de les croiser à l’Assemblée depuis toutes ces années, partir en « guerre » sans état d’âme. Je tremblais aussi parce que je les ai vus à deux doigts de réinstaurer le contrôle de la presse. Pendant cette séance, j’ai frissonné à plusieurs reprises. Une fois même, j’ai poussé un cri d’étonnement, vite étouffé – c’est interdit, et c’est normal. J’étais le seul journaliste présent et pour la première fois dans cette enceinte, j’ai ressenti physiquement, brutalement, ce qu’est la violence de l’Etat. J’ai vu des élus, et des élus de gauche, prêts à réactiver la censure. Je les ai vus vaciller, c’est assez terrifiant à voir de si près…
A lire sur Je pensais comme ça… : Les censeurs
La France tétanisée, l’état d’urgence pour trois mois, la république martiale, les descentes de police, les renforts militaires, la limitation des libertés, la multiplication des bombardements aériens au dessus de la Syrie : l’Organisation de l’Etat islamique (OEI) aurait-elle déjà gagné une bataille, à Paris, depuis ce funeste vendredi 13 ? « Il aura fallu payer le prix du sang pour que les Français comprennent qu’ils sont en guerre », estimait dès le lendemain des massacres sur France Inter le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de guerre et professeur à Sciences-Po, pour qui il s’agit d’un « retour au réel », suivi aussitôt d’un « virage sécuritaire de Hollande ».
Par Philippe Leymarie sur Les blogs du Diplo : Une bataille déjà perdue ?
La peur est une douleur très spéciale et oubliée dans bien des sociétés. Une souffrance physique comme l’ont vécue les personnes enfermées dans l’enfer du Bataclan, une douleur lancinante qui paralyse les fonctions de l’esprit quand elle devient un état permanent, comme dans les zones de guerre véritable, où l’on ne peut jamais l’oublier sinon très brièvement. Cette expérience, quelques-uns, les djihadistes, voudraient l’étendre aux autres, à tous les autres.
Il faut sans doute se garder d’une certaine rhétorique guerrière qui, traitant les terroristes de barbares, cherche à les déshumaniser pour appuyer son propos. Un autre effet de la décivilisation terroriste est de favoriser la sottise, en imposant en toute urgence des explications qui ne sont souvent que des imprécations. Il s’agit là d’une sorte de réaction vitale, d’une faiblesse humaine bien compréhensible mais fort pauvre, dangereuse et souvent haineuse. Et de chercher des coupables, de susciter la paranoïa collective dans un mélange brouillon de clichés et d’invectives. Au lieu de penser…
Lire l’article d’Alain Garrigou sur Les blogs du Diplo : Extension du domaine de la peur
Le gouvernement vient d’annoncer l’interdiction des marches pour le climat prévues sur la voie publique à Paris et dans d’autres villes de France les 29 novembre et 12 décembre. Le ministère des Affaires étrangères invoque l’« exigence de sécurité », après les tragiques attentats du 13 novembre. Et précise que « la totalité des manifestations organisées dans les espaces fermés et aisément sécurisables seront maintenues ». Encore une victoire indirecte des terroristes de l’organisation État islamique et de leur projet politique promettant l’apocalypse.
La décision ne semble concerner que les mobilisations citoyennes sur le climat. Quelques heures avant l’annonce de cette interdiction, la maire de Paris, Anne Hidalgo, déclarait la réouverture du Marché de Noël des Champs-Elysées à Paris. Un décalage qui n’a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux…
Lire l’article sur Basta ! : COP 21 : l’interdiction des manifestations de rue dans toute la France suscitera-t-elle la désobéissance ?
Ce que le gouvernement veut imposer au Parlement d’adopter à marche forcée illustre bien les craintes déjà exprimées par la LDH : ce qui est ici en cause, ce n’est pas l’indispensable lutte contre le terrorisme, c’est l’extension dangereuse des pouvoirs de l’Etat sans aucune garantie judiciaire.
A lire sur le site de la LDH Ligue des droits de l’Homme : On doit lutter contre le terrorisme sans porter atteinte à nos libertés
L’état d’urgence a été décrété par Hollande suite aux attentats de Paris. De plus, les contrôles aux frontières seront rétablis jusqu’à nouvel ordre. Mais ça veut dire quoi au juste état d’urgence ? Il faut se questionner maintenant afin que les événements atroces ne laissent place à la peur et au pouvoirs aveugles et démesurés de l’État.
A lire sur Paris-luttes.info : L’état d’urgence annoncé par Hollande ça fait mal aux libertés…