antimondialiste

[ louvoyer : naviguer en zigzag à contre vent ]

23/04/2009

Face à la crise, il faut partager

La hausse des inégalités est l’une des raisons de la crise. Cette dernière impose un effort de solidarité, et donc d’augmenter l’impôt sur le revenu. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Extrait du quotidien Le Monde.

La montée des inégalités est au cœur de la crise économique qui secoue les économies mondiales. L’une des raisons fondamentales de la dépression actuelle est la course en avant des plus riches vers la richesse. Ce « toujours plus » leur a fait perdre conscience, et prendre des risques financiers inconsidérés. Il s’est d’abord traduit par la recherche de rendements insensés pour les capitaux investis dans les entreprises (tirés des profits), très supérieurs à la croissance de l’économie globale, qui atteignait 3 ou 4 % dans le meilleur des cas au sein des pays riches. L’ajustement était fatal : pour partie, la crise actuelle remet à l’heure les pendules du capitalisme fou. Et les mêmes qui hier ne juraient que par la concurrence implorent la collectivité de venir à leur secours…
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Il est impossible de répondre à la crise économique sans un effort de solidarité nationale, sauf à aggraver de façon vertigineuse les déficits publics, qu’il faudra de toute façon payer un jour. Cet effort ne saurait être réalisé sans tenir compte des gains obtenus dans les années récentes par les plus aisés. La déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de indique que la contribution commune doit être « répartie entre les citoyens en fonction de leurs facultés ». C’est l’impôt sur le revenu, dont le taux augmente avec le niveau de vie, qui tient le mieux compte de ces facultés. Peu nombreux sont ceux qui osent le dire compte tenu de la démagogie fiscale régnant en France, mais il faut aujourd’hui augmenter l’impôt sur le revenu.

Pour éviter de pénaliser les catégories moyennes, on peut imaginer deux directions. Il faut d’abord réduire réellement les privilèges fiscaux, des journalistes à l’emploi de personnel domestique (qui ne concerne réellement qu’un dixième des foyers) jusqu’aux investissements immobiliers. Si l’on ne s’en tient pas à quelques exceptions pour les « ultra-riches », la suppression des niches fiscales peuvent apporter plusieurs milliards d’euros à l’Etat. Dans le même temps, on pourrait relever les taux des tranches supérieures du barème, et recréer une nouvelle tranche d’imposition supplémentaire à 50 % pour les revenus les plus élevés. Compte tenu des gains enregistrés, une telle mesure n’aurait pour effet que de faire revenir le niveau de vie des plus aisés quatre ou cinq ans en arrière…

Observatoire des inégalitéswww.inegalites.fr/spip.php?article1067


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