antimondialiste

[ louvoyer : naviguer en zigzag à contre vent ]

12/07/2005

Accès collectifs en milieu rural : le « far net » indien

Classé dans : désintoxicant, nord/sud, sciences et technologies @ 01:19

Dans un article publié en mai 2000 dans le New York Times, on apprenait que le temple d’Embalam, près de Pondichéry, en Inde, disposait dorénavant de deux portes. L’une, interdite aux castes inférieures ainsi qu’aux femmes réglées, permettait d’accéder au lieu de culte. L’autre, ouverte à tous, donnait accès à une salle équipée de deux ordinateurs alimentés par des panneaux solaires.

Plus qu’un symbole, cette juxtaposition d’une porte fermée sur des rituels traditionnels et d’une fenêtre ouverte sur la société de l’information témoigne bien de l’un des principaux enjeux de l’informatisation de certains territoires, et populations. De nombreux acteurs de la lutte contre la fracture numérique associent ainsi la promotion des NTIC (*) avec celle de la place des minorités, et des femmes en particulier, dans la société. Ne serait-ce que par ce que, formées à l’utilisation des NTIC, elles peuvent espérer pouvoir trouver un emploi mieux qualifié, grimper dans l’échelle sociale, voire, d’un point de vue plus prosaïque, acquérir une certaine “valeur ajoutée” au moment de se marier.

phone lady

De l’accès communautaire (et des femmes)…
Cette promotion de l’égalité des chances et des sexes peut aussi avoir un impact économique direct sur l’ensemble de la société. La Grameen Bank, au Bangladesh, s’est ainsi rendue célèbre pour avoir démontré la viabilité du micro-crédit, et permis à des millions de femmes (considérées comme plus fiables quand vient l’heure de rembourser) de créer leurs micro-entreprises. En 1997, elle se lançait sur le marché, délaissé par les autres opérateurs, de la téléphonie en milieu rural. En décembre 2004, Grameen Phone comptait plus de 95000 abonnés qui, sur le principe des cabines publiques, louent l’utilisation de leur téléphone GSM acquis grâce au micro-crédit. Opératrices téléphoniques itinérantes, ou basées dans des “kiosques », les “Grameen phone ladies” gagnent près de trois fois plus d’argent que la moyenne nationale, et aident au développement économique : non seulement les communications téléphoniques coûtent souvent moins cher que l’envoi d’un courrier postal ou qu’un déplacement physique – sans parler des gains de temps -, mais une bonne moitié de ces communications a un but économique. Résultat : alors que la quasi-totalité des villages bengalais ne disposaient pas de téléphone il y a 10 ans, ils disposent tous aujourd’hui de tels mobiles collectifs.

la suite de l’article sur : InternetActu.net www.internetactu.net/index.php?p=6052

* NTIC, « Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication » : email, messagerie instantannée, SMS, MMS…

in english read the New York Times article : http://partners.nytimes.com/library/tech/00/05/biztech/articles/28india.html


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