la conférence de Maurice G. Dantec par Hk*
Nous sommes allé voir la conférence de Maurice G. Dantec à la Cigalle.
Première partie à chier, son dégueulasse, puis une vidéo de 45 minutes
sur la gueule de Dantec faîte avec iMovie, suivi par une intervention de
son agent qui ne sait pas lire et qui voulait nous faire croire que
Maurice est un Dieu vivant, et enfin « une conférence que je fais comme
un don » devant un public « quantitativement nombreux » sur lequel il a
craché pendant le premier quart d’heure de notre présence indignée. Puis
nous sommes rentrés chez Cyrille. On m’avait prévenu que Dantec a tourné
xénophobico-mystico-Chrétin (avec un h et sans e) mais là je dis: il a
pété un câble complètement.
Je crains qu’il ne soit frappé d’un syndrôme atteignant les gens
suffisamment éveillés pour percevoir la pourriture de notre
civilisation, mais suffisamment ignorants de la technologie pour se
sentir largués et impuissants face à la surveillande globale. Ils
deviennent paranoïaques, fatalistes et défaitistes et en viennent à
confondre tout et tout le monde, prenant les uns pour des cons et les
autres pordes traîtres : ils développent un profil
Jésus-Christ-pétainiste-collabo et fixent leur désarroi sur un ennemi
qu’ils ne comprennent pas plus que le reste mais qu’il est facile de
saisir dans une haine globale et impertinente. Le ridicule ne tue
toujours pas et sa seigneurie Dantec, faisant référence au Général
Douglas Mac Arthur ( »I’ll be back ») au lieu de Terminator — ce qui
au-moins aurait fait rire — attaque sans vergogne Avéroès, le méchant
Musulman, Chomsky, le Juif anti-Juif, ainsi que le public qui s’est
« déplacé de très loin » pour le voir, ponctuant ses conspuations d’une
dose de Coca-Cola en cannette parmi les trois posées sur la table près
de lui comme pour nous rappeler que nous lui réservons du temps
disponible de notre cerveau entre un « Dieu soit loué », un appel au
Saint-Truc, Saint-Muche et Saint-Glinglin. Sa singerie Dantec donc n’a
de cesse de cracher sur tout ce qui bouge en accusant la méchante
civilisation de l’Islam de tous les maux que ses amis les envahisseurs
impérialistes chrétiens-démocrates ont pu semer sur la Terre.
Je me dis que la minorité blanche a du mal à accepter sa prochaine
disparition par assimilation métisse. Le blanc suprême à l’image d’un
Dieu barbu d’un blanc immaculé malgré tout le sang versé. Je me dis que
le sang des autres n’attache pas autant que celui des blancs qui est
censé donné dans le bleu, bleu comme les uniformes d’une pensée qui ose
encore se réclamer de Nietzsche ou de Deleuze : les pauvres doivent se
retourner dans leurs tombes respectives. Dantec est devenu un Panzer
( »le tireur d’élite de la littérature du 21ème siècle ») : des chaînes
tout-terrains qui le gardent de la moindre liberté, un canon sans cesse
en mouvement, fumant et crachant à volonté, un coeur d’acier intolérant
et une lourdeur inarrêtable.
Au « C’est pas parce que vous êtes assis que vous n’êtes pas vivants » du
gratteux de la première partie je réponds : « Ce n’est pas parce que tu
es debout que tu n’es pas mort. »
Hk
*