Les biocarburants sont en réalité une vraie catastrophe écologique et sociale!
Cette année Villepin a surpris tout le monde en annonçant en ouverture du salon de l’auto la mise en place de 500 pompes distribuant de l’éthanol. (Betapolitique)
Le salon international de l’agriculture avait pour thème « L’agriculture fournisseur de nouvelles énergies ». Une idée des producteurs de colza et de tournesol mais aussi du lobby des betteraviers et des céréaliers, qui comptent bien se sucrer avec le pétrole vert. (Le Canard Enchaîné du 7 mars 2007)
… Le problème c’est la terre. Elle est un peu flemmarde la terre et les rendements ne sont pas énormes. Pour produire le précieux liquide il en faut des champs de betterave. Les chercheurs de l’INRA se sont penchés sur le problème, ils ont effectué des calculs savants et sont arrivés à un résultat décevant : 79 hectolitres pour un hectare. Et c’est encore pire pour le blé, trois fois moins ! Et ce n’est pas fini, pour produire l’éthanol, il faut du pétrole, pour faire marcher le tracteur, pour triturer la betterave, pour chauffer l’alambic, etc. Selon les calculs d’un groupe international il faut une unité d’énergie pour en produire 1,28.
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Un autre problème important tient à la concurrence entre les productions alimentaires et les productions énergétiques. L’INRA a calculé que les objectifs de production d’agro-carburants européens pouvaient provoquer avant 2010 une compétition entre alimentation et culture énergétiques. C’est d’ailleurs ce à quoi on assiste au Mexique où la population ne peut plus se procurer le maïs à bon marché qui forme la base de son alimentation. Les USA utilisent massivement le maïs pour produire de l’éthanol, ce qui fait grimper les prix de façon démesurée. L’ingrédient principal de la tortilla mexicaine a donc augmenté de près de 40% à 100% en deux mois ce qui a provoqué des manifestations monstres à Mexico fin janvier…
à lire sur Betapolitique Les agrocarburants : le miroir aux alouettes
… Il est donc évident que cette solution n’est pas la bonne, ni pour les gens ni pour l’environnement. Pourtant, il s’agit d’une excellente opportunité d’affaires pour de grandes entreprises qui opèrent au plan national et, surtout, pour les transnationales : celles du secteur de production et de commercialisation de produits agricoles pour l’exportation, les industries biotechnologique et chimique (qui augmenteront leurs ventes de matériel transgénique et de fournitures agricoles), l’industrie automobile (qui pourra continuer de se développer sous une couverture « verte »), les nouvelles entreprises apparues sur le sillage des biocarburants et les sociétés pétrolières elles-mêmes, qui sont déjà en train de se joindre à cette nouvelle affaire lucrative.
C’est la raison pour laquelle tant de gouvernements, d’organismes d’aide, d’agences bilatérales ou multilatérales et d’experts internationaux concourent à promouvoir une solution aussi absurde : pour servir les intérêts de ces groupes économiques puissants qui sont ceux qui dictent les politiques mondiales et les tournent à leur profit…
lire l’article sur [RISAL] : Les biocarburants : une grave menace masquée de vert