l’état des radios libres en France est particulièrement préoccupant.
Pour près de 200 d’entre elles, l’année 2006 sera décisive quant à leur survie.
L’année du 25ème anniversaire de la libération des ondes par le premier gouvernement socialiste, les radios libres de catégorie A (c’est-à-dire ne faisant pas appel à de la publicité pour se financer sinon dans la limite de 20% de leur budget) n’ont jamais été autant menacées.
En cause, le changement envisagé dans l’attribution du FSER (le Fond de Soutien à l’_Expression Radiophonique) jusqu’alors décidé par le cabinet du Ministère de la Culture et de la Communication sur présentation d’un dossier et d’une note d’opportunité.
Le projet envisage l’attribution de l’aide après une étude autrement plus intrusive dans l’activité des radios et rien à ce jour ne peut garantir que la ligne éditoriale des stations ne fera pas l’objet de commentaires ou de réserves dans l’attribution de la subvention…
C’est un premier point.
En parallèle à cette modification du FSER (qui, répétons-le, reste le principal financeur des radios associatives et témoigne de la volonté publique d’une époque (révolue?) de soutenir la libre _expression sur les ondes hertziennes, de maintenir sur le territoire des lieux de diffusion ne dépendant pas d’annonceurs privés et autres marchands de lessives et proposant une diversité musicale à l’opposé du formatage auditif et culturel des commerciales), le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a lancé une large consultation auprès des radios répondant au doux nom de « Plan FM 2006″.
Dans le cadre d’une harmonisation de la bande FM (qui intéresse nombre d’opérateurs en télécommunication), c’est le renouvellement de l’autorisation d’émettre et l’attribution d’une fréquence qui est ici en jeu.
Or, pour que les radios associatives voient leur renouvellement validé par le CSA, elles devront s’inscrire dans un projet clairement identifié.
Il n’est plus question ici de tenir compte de l’histoire des stations, de leur bilan mais bien plutot de leur projet de développement. Que vaudra un projet radiophonique s’inscrivant délibérément (comme c’est le cas pour nombre d’entre elles) dans le soutien aux luttes sociales, donnant la parole aux précaires, aux sans-papier, bref à ceux qui dans l’anonymat de leur quotidien subissent les affronts et les assauts d’une politique sécuritaire qui criminalise chaque jour un peu plus la misère ?
Qui jugera de la pertinence du projet et de l’opportunité du renouvellement ? Certainement un aéropage d’instruits et de lettrés, bienveillants comme il se doit. Le fait que ces interventions sur les derniers médias libres interviennent en 2006, un an avant des échéances électorales décisives est n’en doutons pas un pur hasard de calendrier…
Un certain discours dominant, relayé abondamment dans la presse, voudrait nous faire croire que l’avenir des radios passe inexorablement par Internet. Le succès non démenti des webradios et du podcasting tendrait à substituer dans les esprits l’éclat technologique du web à la désuète radio FM.
Or, qu’on ne s’y trompe pas, il s’agit là de deux mondes, hautement conciliables, complémentaires même (radio103 sera en liveradio à la fin du mois !) en aucun cas substituables. La web radio suppose un équipement (fiancièrement conséquent), un abonnement adsl et dans tous les cas une dépendance au réseau à tout moment contrôlable et surtout vulnérable (Virilio). Le coût d’une réception FM ? 2 piles LR6 , une paille !
Garder sur la bande FM des îlots associatifs et publics est tout sauf une chimère ou un combat d’arrière-garde, c’est un projet de société !
Continuons le début, ce n’est qu’un combat !
On lira ici l’appel de la lutte et la pétition à signer :
http://radiosendanger.free.fr/
et là, la position de la Férarock, Fédération des Radios Rock :
http://www.ferarock.com/?page=Communiqués%20de%20presse
posté par xmx