Tibet: le dalaï-lama « profondément préoccupé »
Le dalaï-lama, le chef spirituel des bouddhistes tibétains s’est déclaré vendredi à Dharamshala « profondément préoccupé » par la situation au Tibet et a demandé à la Chine de « renoncer à l’usage de la force ».
La situation s’est embrasée vendredi à Lhassa, la capitale du Tibet, avec des violences et des coups de feu dans le centre historique de la ville qui ont fait au moins une douzaine de blessés, après plusieurs jours de manifestations de moines bouddhistes…
la dépêche AFP : http://afp.google.com/article/ALeqM5hp6KVaVbGkM1nH72rRD1KJdm_7mw
Il y a quarante-neuf ans, des dizaines de milliers de Tibétains étaient descendus dans les rues de Lhassa pour dénoncer les violations des droits de l’homme commises depuis l’invasion chinoise en 1951. En quelques jours, l’armée chinoise avait massacré des dizaines de milliers de personnes.
C’est donc pour commémorer cette répression, à quelques mois des Jeux olympiques, que des centaines de moines tibétains ont bravé l’interdit de manifester pour crier leur colère. Lundi 10 mars, quelque 300 personnes avaient quitté un monastère en direction du palais du Potala, joyau du bouddhisme tibétain afin d’exiger la libération de moines emprisonnés en octobre 2007. Une soixantaine de personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre qui ont également bloqué les routes et encerclé les monastères pour empêcher les manifestations de s’étendre.
Pourtant, deux jours plus tard, le mercredi 12 mars, six cents religieux du monastère de Sera à Lhassa ont pu sortir dans les rues de la capitale du Tibet. Les manifestants réclamaient la libération d’une dizaine des leurs arrêtés au début du mois pour avoir brandi le drapeau tibétain et lancé des slogans pro-indépendance. Les moines ont été chargés par deux mille policiers chinois qui ont dispersé la foule avec des grenades lacrymogènes. A l’approche des JO, les autorités chinoises veulent éviter que cet événement planétaire soit le prétexte à une intensification des revendications tibétaines. Pour le gouvernement, il est n’est pas question de voir ce mouvement de moines déboucher sur des révoltes populaires.
Les dernières déclarations du Dalaï-lama laissent en effet penser à une radicalisation du mouvement tibétain. Alors que le chef spirituel a toujours opté pour la négociation et le dialogue avec Pékin, celui-ci a violemment dénoncé ce lundi 10 mars dans une déclaration fait à l’occasion du 49e anniversaire de son exil en Inde la répression chinoise au Tibet…
sur RFI : http://www.rfi.fr/actufr/articles/099/article_63868.asp