Vous avez dit « l’Organisation Mondiale de la Santé » ?
Multicenter case-control study of exposure to environmental tobacco smoke and lung cancer in Europe. (1998).
International Agency for Research on Cancer, Lyon, France.
Les buts de cette étude financée par l’Organisation Mondiale pour la Santé ont été:
- d’estimer avec précision le risque d’avoir le cancer du poumon pour les personnes exposées à la fumée passive;
- de découvrir des différences parmi plusieurs sources de fumée passive;
- de connaître l’effet de la fumée passive dans le cancer du poumon.
L’étude fut menée dans 7 pays européens au cours de 7 ans. Les sujets étaient 650 patients ayant le cancer du poumon et 1542 participants en condition de contrôle. Puisqu’on cherchait à préciser les effets de la fumée passive, tous les sujets étaient non-fumeurs : aucun des sujets n’avait fumé plus de 400 cigarettes au cours de leurs vies. Les résultats :
- Aucun risque significatif n’a été trouvé pour la fumée passive au logement ou dans l’environnement de travail.
- Le « dosage » de la fumée passive n’avait aucune influence dans le risque (c’est-à-dire, que son conjoint ou son collègue fume un demi-paquet ou deux paquets, le risque est le même).
- Le seul résultat statistiquement significatif a été une réduction du risque de cancer du poumon pour les enfants de fumeurs !
Les conséquences :
- L’OMS a empêché la publication de cette étude, affirmant que l’échantillon était trop petit (2192 participants).
- Et pourtant, le Journal of the National Cancer Institute, qui a publié les résultats de l’étude, a considéré la taille de l’échantillon adéquate pour obtenir des estimations du risque avec une bonne précision statistique. De plus, un échantillon plus vaste pourrait plus facilement renforcer la validité des résultats, au lieu de montrer une augmentation du risque relatif.
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