antimondialiste

[ louvoyer : naviguer en zigzag à contre vent ]

24/10/2007

Yann Arthus-Bertrand, le faux ami.

Classé dans : désintoxicant, écologie @ 09:46


Avant de plastifier le globe en cartes postales, Yann Arthus-Bertrand militait déjà en faveur de la biodiversité. Dix années durant, il a couvert le rallye du Paris-Dakar pour Paris-Match, afin que le monde légué à ses petits-enfants conserve la mémoire des pionniers du développement durable qui fertilisaient le Sahel en éventrant les dunes, en vidangeant leurs 4×4 et en transformant des gamins en compost organique. Photographe officiel de Ferrari, de Disneyland, du tournoi (équitable) de Roland-Garros et du Salon (propre) de l’agriculture, « YAB » a aussi offert ses services au groupe Total, protecteur des plages bretonnes et des décroissants birmans. Dans une des plaquettes illustrées par ses soins, intitulée Créateurs d’énergie, l’exigence de la performance (2004), on peut lire que Total « place en tête de ses priorités le respect des hommes et de l’environnement ». Une priorité affirmée aussi par Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo, auxquels l’artiste parrainé par l’Unesco a servi de guide dans leurs trekkings respectifs en Guyane et au Groenland. Non pour faire de la politique, précise-t-il, mais pour « témoigner de la beauté du monde ». Bien sûr, les bonnes causes ont un prix : trois mille heures de vol en 2006 pour mitrailler une centaine de pays à bonne distance. Ça en fait, des tonnes de CO2 balancées dans les gencives de l’atmosphère. Mais le héraut de Grenelle a tout prévu. Il y a un an, faisant la promo d’une émission spéciale que lui dédiait France 2 (évidemment baptisée « Vu du ciel »), Bertrand a pavoisé : « C’est la première émission au monde qui est compensée carbone [sic]. C’est-à-dire qu’on a calculé tout ce carbone dépensé par les billets d’avion [re-sic] et par les hélicoptères pour ne pas réchauffer la planète et on a fourni des fours au Cambodge pour essayer de réduire l’impact des déforestations » (JT, France 2, 31/10/06). Des fours au Cambodge pour compenser les montagnes de kérosène, de chlore, de bois et d’emballages qui abreuvent sa marchandise ? Comme dit un vieux proverbe provençal : Fais du bien à Bertrand, il te le rend en caguant.

Publié dans CQFD n°49, octobre 2007.

sur CQFD, journal de critique sociale : http://www.cequilfautdetruire.org/article.php3?id_article=1520


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