Devant la persistance du mouvement contre la loi travail, la condescendance le cède à un franc mépris de classe, et à un affolement palpable. Médias de garde, Medef, majorité et opposition ont compris que la contestation était proche d’une victoire.
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Le ton hargneux de ces derniers jours n’est pas sans rappeler la dernière ligne droite du référendum contre le TCE en 2005. Tant mieux, c’est le signe que la victoire est possible, qu’elle est à portée de main. La fébrilité au sein du gouvernement atteint son comble : sortie de route d’Emmanuel Macron à Lunel, lapsus sur la nécessité « d’apprivoiser euh approvisionner les français » de Manuel Valls ou le désormais célèbre « Bruno relou » de Stéphane Le Foll…
A lire sur regards.fr : Loi travail : panique au sommet
La huitième journée de mobilisation contre la Loi travail a été marquée par des affrontement violents entre la police et les manifestants, avec pour conséquences de nombreux blessés, dont un jeune homme de 28 ans très sérieusement touché en fin de manifestation à Paris.
Sur Basta ! : Manifestants blessés : les vidéos qui témoignent de l’escalade de la violence policière
Une centaine d’intellectuels et de personnalités dénoncent la stratégie du gouvernement d’isoler des «groupes organisés» et d’exagérer leurs faits de violence pour décrédibiliser les manifestations contre la loi travail à Rennes et à Paris.
Voilà deux mois que le gouvernement ne sait plus que faire pour venir à bout d’un mouvement auquel il ne comprend rien. Après avoir usé jusqu’à la lie la rhétorique anticasseur, il inaugure depuis la semaine dernière une nouvelle stratégie afin d’écraser ce qui lui résiste. Cette stratégie consiste à isoler, sur les suggestions des services de renseignement, des «groupes organisés» constitués policièrement en «associations de malfaiteurs», puis à les accuser de faits dont on exagère la gravité afin de pétrifier tant la population que ceux qui luttent…
Sur Libération : «Casseurs» : renverser l’accusation
[De quel leurre les prétendus «casseurs» sont-ils le nom ? Essai de désenfumage.]
Ne soyons pas dupes de cette criminalisation préventive des dissidences sociales et existentielles en cours. Aujourd’hui plus que jamais auparavant, la révolte des précaires est à l’ordre du jour. Et de la Nuit Debout aussi, si l’on y brasse l’hétérogénéité de nos vécus, si l’on y réaffirme que nous ne croyons plus au retour du Plein-Emploi stable et, plus encore, que nous n’en désirons pas l’avènement sous sa version dérégulée (comme en Allemagne ou au Royaume-Uni). Il est temps de lutter pour arracher de nouveaux droits face aux nouvelles formes d’employabilité qui nous sont imposées. On nous voudrait jetables et interchangeables, soyons durablement instables !
Lire sur Pense-bête : 23 mai 2016 « Pense-bête
Une voiture de police brûle et on en oublierait tout le reste.
Pourtant, souvenez-vous, le 49.3, des manifestations spontanées, à Paris même, et des occupations, à Paris aussi.
Retour déchronologique sur « la semaine d’avant ».
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Il est toujours moins question de la Loi Travail et toujours plus de la légitimité de ce gouvernement qui passe en force, et pour une part minoritaire mais croissante des manifestants, de la légitimité de tout gouvernement…
A lire sur Lundi matin : 6. Cauchemars et facéties – beaux arts
Évoquer des « prises d’otages » ou du « terrorisme » pour disqualifier les mouvements sociaux actuels n’est pas meilleur pour la démocratie que ce qu’on prétend combattre.
S’agit-il d’un glissement sémantique, d’une dérive idéologique, ou des deux à la fois ? Il ne se passe pas un jour sans que les grands médias et les responsables politiques, en étroite interaction avec des communicants qui font commerce d’éléments de langage, ne nous inondent de formules désignant les grèves, les occupations et les blocages sous l’expression de « prise d’otages »…
A lire sur Le Club de Mediapart : «Prise d’otages», «terrorisme» et mouvements sociaux
« L’idée était d’identifier ceux qu’on pouvait et de les interpeller pour essayer d’identifier les auteurs eux-mêmes. »
Un rassemblement de quelques centaines de policiers qui prennent des selfies à la chaîne avec des élus FN. Un rassemblement contre les violences policières qui est interdit, repoussé dans une rue, qui se transforme en manifestation, qui trouve une voiture de police sur son chemin. Une vidéo, vue un million de fois.
L’occasion fait le larron. Depuis le début du mouvement contre la loi travail le gouvernement ne sait que faire face aux cortèges de « non-affiliés » qui ont pris la tête des manifestations à Paris mais aussi à Rennes, Nantes, Lille, Lyon, etc. Nous étions ainsi revenus sur l’évolution des dispositifs de maintien de l’ordre, sur les tentatives de « nasse » …et leurs échecs.
Lire l’article sur Lundi matin : Cauchemars et facéties – voiture de police
«Libération» révèle le rôle central de François Thierry, ancien numéro 1 de la lutte antidrogue, dans l’importation en France de plusieurs dizaines de tonnes de cannabis en lien avec un des plus gros trafiquants européens. Un système d’une ampleur inédite qui s’apparente à un trafic d’Etat.
Excellent! On avait déjà un ministre délégué chargé du Budget avec son argent en Suisse et à Singapour, maintenant nous avons le patron de la lutte anti-drogues pris la main dans le sac de plusieurs dizaines de tonnes de cannabis… De l’art de bien savoir placer les gens.
A lire sur Libération : Stups ou encore, le patron de la lutte antidrogue accusé d’être au cœur du trafic
Le « maintien de l’ordre à la française » connaît une nouvelle phase dans son évolution depuis 1995 avec la généralisation de l’usage des lanceurs de balle de défense et la multiplication des mutilations. Rarement condamnés, les policiers responsables des tirs évoluent dans une relative impunité, allant de pair avec la dureté de la répression des mouvements contestataires.
Pierre Douillard-Lefèvre a été mutilé par un tir de lanceur de balle de défense LBD en 2007 quand il était lycéen. Aujourd’hui étudiant en sciences sociales, il vient de publier un essai édifiant sur l’armement répressif du maintien de l’ordre : L’Arme à l’œil, aux éditions Le Bord de l’eau. Il a été « interdit de séjour » le 17 mai à Nantes.
Lire son interview sur Reporterre : « La doctrine de maintien de l’ordre a changé. L’objectif est maintenant de frapper les corps »
Légalement, le président de la République ne peut le décréter que pour 12 jours. Un état d’urgence pour répondre à l’urgence de l’État. Au-delà, les députés sont obligés de voter sa prolongation. Ce qu’ils/elles ont fait, deux fois déjà. Depuis le 13 novembre, la France est donc officiellement sous état d’urgence, comme sous perfusion. Mais que diffuse cet législation d’exception au coeur de notre société ? À le prolonger sans cesse, ne risque-ton pas de s’y enfermer ?
A voir sur YouTube : État d’urgence : plus c’est long, moins c’est bon #DATAGUEULE 58
Jusqu’où ira Bernard Cazeneuve ? Personnalité modérée et discrète au sein du Parti Socialiste, M. Cazeneuve se retrouve depuis deux mois dans un corps-à-corps extrêmement brutal avec le mouvement de protestation contre la Loi El-Khomry. Sous couvert d’anonymat, un de ses conseillers le reconnaît : « Il ne sait plus comment faire, il perd pied ».
A lire sur Lundi Matin : Loi travail: quand l’état d’urgence justifie les interdictions de manifester
Plusieurs nuits se superposent à la Nuit Debout parisienne, qui a débuté un 32 mars [1] pour ne plus finir. Une somme de singularités et de rencontres qu’on ne peut résumer ni figer. Voici donc quelques-unes de ces lunes, sans précision de calendrier, sans prétention d’éclairage, sans possibilité de mettre à jour. Un humble rappel des réveils souriants, parsemé d’oublis obscurs.
Lire l’article sur CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales : Nuit Debout : le mois le plus long
Les caméras fleurissent dans les espaces publics. Rares sont les villes qui refusent désormais de céder aux mouchards urbains, qu’importent leur coût et leur inutilité avérée. En 1999, à peine 60 communes osaient s’équiper de caméras de surveillance, encore sujettes à la méfiance du grand public. Quinze ans plus tard, les références à Georges Orwell sont passées de mode, c’est la ruée vers l’observation numérique : 2384 communes en sont désormais équipées et les nouveaux dossiers d’autorisation se bousculent au portillon de l’administration.
A lire sur La Brique : Vidéo-surveillance : les yeux de la tête.
Ils fabriquent des machines libres de droits, sans brevet. Des engins à construire soi-même, sorte de meccano géant, écologique et à moindre coût. Pour bâtir des maisons, produire de l’énergie, faire cuire des aliments, extraire des matériaux ou cultiver la terre. De quoi construire un village. Ou une civilisation. Leur objectif : éditer plans et modes d’emploi, construire des prototypes, expérimenter, partager et diffuser à tous, pour faire vivre cette révolution industrielle d’un nouveau genre. Des États-Unis à l’Isère, bienvenue dans l’univers des pionniers de « l’écologie open source ».
Lire l’article sur Basta ! : Ces agriculteurs et ingénieurs qui veulent libérer les machines
Le climat mondial actuel est une sorte de continuum entre la paix et la guerre : il s’agit moins de gagner la paix qu’à maintenir une forme de domination permanente sur un territoire. Les guerres actuelles semblent si illimitées dans l’espace et le temps, au détriment du respect du droit international, qu’elles prennent des aspects divers allant de la militarisation croissante de la société (état d’urgence) aux opérations militaires extérieures. C’est ce que l’anthropologue Jeff Halper nomme la “guerre sécurocratique” : sans début ni de fin clairement identifiés, ces guerres échappent au contrôle démocratique des parlements nationaux et des populations civiles subissant l’arbitraire de ces situations. – See more at: http://jeunesamisdelaterre.org/complexe-militaro-industriel-et-ventes-darmes#sthash.JEeKYjhN.dpuf
Pour mieux comprendre les liens entre la crise climatique et les questions des ressources naturelles, des guerres, du néo-colonialisme, des frontières, de l’état d’urgence, du commerce des armes et des migrations, nous avons invité des militant-e-s impliqué-e-s sur ces thématiques pour une journée de formation qui s’est tenue le 24 avril dernier. Le texte que voici a été écrit suite à l’intervention de Tony Fortin, de l’Observatoire des armements.
Sur Les Jeunes Amis de la Terre : Complexe militaro-industriel et ventes d’armes
Et quand tu racontes tout ça à des gens qui ne savent pas, qui n’ont pas suivi, tu te rends compte de l’accumulation, tu te rends compte qu’il y a des choses hallucinantes que tu avais presque oubliées parce qu’elles ont été suivies d’autres choses hallucinantes, encore plus parfois, et aussi tu te rends compte que tout ça n’est pas juste une succession de trucs scandaleux, mais un processus d’ensemble.A fortiori quand, en face de toi, des gens qui vivent en Amérique latine, qui viennent d’Argentine, d’Uruguay, de Porto-Rico ou d’ailleurs, qui ont connu la France ou ne l’ont pas connue, mais qui pour la plupart viennent de pays où la mémoire de la dictature est encore fraîche, te regardent avec des yeux effarés, ahuris, choqués.
Lire l’article de Julien Salingue d’Acrimed sur Rue89-L’obs : « Quelque chose de – vraiment – pourri dans le royaume de France »
On ne naît plus paysan, on le devient. Après avoir été informaticien, ouvrier, juriste ou fonctionnaire, des femmes et des hommes plaquent tout pour oser le grand bond en avant. Embrasser le vert clair des bocages, le grand air des alpages. Ces citadins ne connaissent presque rien à l’agriculture, qu’importe, ils y voient leur avenir.
Changer de vie, on y avait pensé à la sortie du bureau, au retour des vacances comme une petite musique entraînante. Chez certains, le refrain est devenu entêtant. Ils ont déserté le marché du travail, lâché leur appartement pour se réapproprier les gestes essentiels : se nourrir, renouer avec les saisons, travailler le vivant…
Sur Reporterre : Les néo-paysans
« De toutes les manifestations du pouvoir, celle qui impressionne le plus les hommes, c’est la retenue », écrivait Thucydide dans La Guerre du Péloponnèse, quatre siècles avant J.-C. Depuis plus d’un mois, c’est tout l’inverse. Dans les manifestations contre la « loi travail », à Paris comme ailleurs, l’âcreté des gaz lacrymogènes le dispute à celle des opposants au texte. Dimanche, le défilé parisien du 1er mai – massivement « nassé » par les CRS – s’est transformé en pisciculture toxique et irrespirable, bloqué pendant plus d’une heure par les forces de l’ordre…
Mobilisation active contre la loi travail, Nuit Debout… Depuis plus d’un mois, les violences et débordements policiers contre les manifestants se multiplient. Comme si, dans le climat tendu de l’état d’urgence, la seule option était la confrontation. Analyse d’une dérive dangereuse.
Lire l’article sur Télérama.fr : Violences dans les manifs : mais que fait la police ?
Thermique, photovoltaïque, thermodynamique : il existe plusieurs techniques pour exploiter le rayonnement solaire. Quelques mois après la COP21, « Le dessous des cartes » consacre un numéro à l’énergie solaire afin de mieux comprendre ce renouvelable qui pourrait transformer le paysage énergétique mondial.
A voir sur ARTE : Le dessous des cartes
Plomb, zinc, cadmium… Les sols n’ont pas été épargnés par des décennies d’industrialisation. Les adeptes de l’agriculture urbaine lorgnent sur les friches aux abords des villes. Mais comment rendre ces terrains à nouveau cultivables ? Des expérimentations révèlent la capacité de certaines plantes à immobiliser ou extraire partiellement les polluants. Des travaux sont également menés pour recycler les métaux accumulés dans les végétaux. Ces techniques de dépollution, basées sur les plantes, sont-elles efficaces et suffisantes ? Tour d’horizon des possibles.
Sur Basta ! : Dépolluer les sols contaminés aux métaux lourds avec des plantes : intox ou réalité ?
Interdit comme arme de guerre, mais pas pour ses usages « civils », le gaz lacrymogène est d’autant plus dangereux qu’il est utilisé de manière irresponsable. Notamment en France, pays exportateur de ce produit et de son savoir-faire répressif…
D’après une étude de l’université de Yale, le gaz lacrymogène n’a pas seulement des effets irritants : il s’agit surtout d’un gaz neurotoxique. Ainsi, le contact avec ce gaz ne provoque pas seulement des douleurs immédiates, mais l’exposition prolongée au gaz lacrymogène peut causer des problèmes respiratoires sérieux, voire des crises cardiaques comme on peut le lire dans le Journal of the American Medical Association. Ces effets sont renforcés chez des enfants (que la police a par exemple gazés lors de la manifestation du 1er mai à Paris). Chez des femmes enceintes, il peut provoquer des fausses couches et s’avère mortel pour des personnes souffrant d’asthme ou d’autres problèmes bronchiques.
A lire sur regards.fr : Pourquoi il faut interdire le gaz lacrymogène
C’est important de rappeler que, dans les manifestations, tous les collègues sur le terrain n’interviennent que sur ordre. Si certaines, comme le 1er Mai, se terminent en « souricière » place de la Nation, c’est que l’ordre en a été donné. Le message qui est passé, c’est « casseurs venez, vous pourrez agir en toute impunité, et manifestants ne venez plus avec vos enfants, car c’est dangereux pour vous ». Et à la fin de la journée, les médias ne parlent que des violences, et surtout plus des raisons pour lesquelles les citoyens manifestent. Le pouvoir politique instrumentalise la police, qui sert de bouc émissaire. Cela permet au gouvernement de faire diversion.
Gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de la CGT police, Alexandre Langlois dénonce une volonté délibérée de « dégoûter les manifestants ». Il raconte les coulisses des violences.
Lire l’entretien sur L’Humanité : « Tout est mis en place pour que ça dégénère »
Lors de la manifestation du 1er mai à Paris, les forces de l’ordre ont eu recours de manière intensive aux grenades dites « de désencerclement », occasionnant un grand nombre de blessé-e-s, dont certain-e-s gravement. C’est l’occasion de rappeler ce que sont vraiment ces grenades.
A lire sur Paris-luttes.info : Suite au 1er mai : autopsie de la grenade de désencerclement
Je dois prendre un billet pour Lesbos. Ça ne peut plus attendre, c’est ma chef de bureau qui le dit.
Nous sommes en avril 2015 et un navire vient d’accoster dans le port du Pirée avec 400 migrants en provenance de Lesbos. Il se passe quelque chose dans cette île près de la côte turque. Il faut aller voir. Tout de suite.
Est-ce que ça va aussi mal que nous le dit un collègue déjà sur place ? Voilà deux ans qu’il couvre la crise des réfugiés, et il affirme qu’il n’a jamais vu autant de monde à Lesbos. « Quelque chose est en train de changer sur l’île. Quelque chose est en train de changer en Grèce », me dit-il. Il faut que j’aille voir.
Lire l’article sur Making-of : Un billet pour Lesbos
Ce 1er mai nous a fait respirer plus de gaz que de muguet. La manifestation parisienne aura confirmé que l’Etat est le premier organisateur de la violence. Avec la collusion de quelques médias qui lui servent de ventriloques, il cherche à mettre en scène une décrédibilisation et une criminalisation du mouvement social. Cette double manipulation ne doit pas passer.
Lire l’article sur Le Club de Mediapart : La fabrique de la violence
Ils ont osé s’attaquer au défilé du 1er mai.
En dehors de l’intox gouvernementale qui tourne en boucle sur Rance 2 (les jeunes sont des casseurs, la manif a été peu suivie, le pays aime la loi travail et ça ne dérange personne d’être obligé de travailler 60 heures par semaine, même si c’est illégal selon les règlementations européennes) la réalité est là : le gouvernement de François Hollande est le premier a avoir fait du défilé du 1er mai une souricière pour les travailleurs…
Lire l’article sur Lundi matin : Ils ont osé ! – par Olivier Long, enseignant-chercheur
Depuis 2011, les formes de soulèvement de par le monde États-Unis, Égypte, Espagne, Turquie, Brésil, Grèce, France, etc. se radicalisent. Des mots d’ordre, inaudibles hier, deviennent patrimoine commun. Le débat idéologique se dégage enfin de l’attraction de l’extrême droite. L’émancipation, l’invention de nouveaux droits sociaux, l’abolition des frontières pour tous et toutes reprennent leurs places dans les débats.Actuellement, en France, les luttes contre la « loi Travail » et la persistance des « Nuits debout » s’insèrent dans ce parcours d’apprentissage et d’expérimentation. À travers elles, nous pouvons nous réapproprier la rue et défier l’état d’urgence, renverser le climat de peur, d’islamophobie et de racisme entretenu par le pouvoir…
A lire sur CIP-IDF : Débordons !
L’inconvénient — en dehors de l’effondrement des libertés privées —, c’est qu’elles paient très peu d’impôts. Leur penchant pour l’excentricité dans l’innovation fait obstacle à leur inclusion dans des programmes publics. Et leur disposition à se substituer à l’Etat-providence ne durera pas toujours : elle finira selon toutes probabilités par se métamorphoser en une version hypermoderne du féodalisme, où quiconque d’entre nous pris dans ses filets devra mettre la main à la poche — au moins ce sera facile, aussi facile que de valider un passe Navigo ! — chaque fois que vous voudrez accéder à quelqu’interface dotée d’un écran ou d’un bouton…
Lire l’article par Evgeny Morozov sur Silicon Circus, Les blogs du Diplo : Féodalisme 2.0
Et c’est ainsi qu’en France, un invisible se constitue.
Face à cela, le cinéma peut encore décélérer, recadrer, rendre visible ce qui est passé sous nos yeux : revoir.
Le réalisateur Mathieu Bareyre et l’ingénieur du son Thibaut Dufait nous ont adressé une vidéo de la place de la République, tournée lors de la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 avril. « Quelle stupeur fut la nôtre, le lendemain, de découvrir tout ce que contenait ce plan… », écrivent-ils. Nous leur avons demandé un décryptage pour l’accompagner.
Sur Le Club de Mediapart : On ne sait jamais ce qu’on filme
« La plupart des journalistes vont s’abriter derrière les CRS, parce qu’ils ont peur des manifestants. Moi, j’ai choisi de montrer le contre-champ en défilant du côté des manifestants »
Caméra au poing, ce journaliste indépendant filme les débordements des manifestations comme nul autre, au point d’être devenu une référence.
Portrait sur L’Obs : Alexis Kraland, le casse-cou qui filme la violence policière de l’intérieur
“Il est temps de faire de toutes petites choses multipliées par des milliards de toutes petites.”
Voir Mon Climat, discours de Jacques Gamblin au Parlement sensible des écrivains, lors de la Cop 21, sur My Little Paris : Mon Climat – Vidéo