antimondialiste

[ louvoyer : naviguer en zigzag à contre vent ]

11/04/2015

Ne vous sentez pas seuls et isolés — par le Sous-commandant Marcos

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, révolution @ 18:19

Nous sommes frères dans l’insatisfaction, la révolte, l’envie de faire quelque chose, l’anticonformisme. L’histoire qu’écrit le pouvoir nous a appris que nous avions perdu, que le cynisme et le profit étaient des vertus, que l’honnêteté et le sacrifice étaient stupides, que l’individualisme était le nouveau dieu, que l’espérance était une monnaie dévaluée, pas cotée sur les marchés internationaux, sans pouvoir d’achat, sans espérance. Nous n’avons pas appris la leçon. Nous avons été de mauvais élèves. Nous n’avons pas cru que nous enseignait le pouvoir. Nous avons séché les cours quand on apprenait en classe le conformisme et la stupidité. Nous avons été recalés en modernité. Condisciples de rébellion, nous nous sommes trouvés et avons découverts que nous étions frères…

Il y a quatre mois de cela, nous avions interrogé Guillaume Goutte, auteur et éditeur spécialisé sur la question zapatiste, pour savoir plus en détail ce que devenaient le mouvement zapatiste et le Sous-commandant Marcos. Nous publions aujourd’hui un appel enthousiaste que ce dernier a lancé à l’Europe il y a maintenant vingt ans, au lendemain de leur apparition sur la scène politique mondiale. Il le dédiait « aux hommes et femmes solidaires du Chiapas » et « aux peuples du monde ». Le néolibéralisme ? Une guerre mondiale contre toutes et tous.

sur BALLAST : Ne vous sentez pas seuls et isolés — par le Sous-commandant Marcos


13/05/2014

Petit guide de résistance à l’Europe austéritaire

Attac vous propose, dans ce petit guide, une revue des enjeux des politiques menées en Europe, ainsi que des luttes et alternatives qui s’y développent. Nous en sommes persuadés : les mouvements de résistance à l’offensive néolibérale en cours en Europe peuvent rassembler et inverser la tendance.

Lire l’article sur le site de Attac France : Petit guide de résistance à l’Europe austéritaire


21/11/2013

Après 15 ans de lutte contre l’oppression de la finance, Attac aspire toujours à « désarmer les marchés »

Depuis 1998, l’association Attac se bat pour que le monde ne soit plus un terrain de jeu pour la finance et les multinationales. Taxation des transactions financières, refus des traités de libre-échange, réforme du système bancaire, lutte contre la financiarisation de la nature ou pour la justice climatique, Attac est de tous les combats altermondialistes. Et continue inlassablement d’imaginer d’autres mondes possibles. A l’occasion des 15 ans de l’association, qui compte environ 10 000 adhérents, entretien sous forme de bilan avec l’économiste Geneviève Azam, l’une de ses porte-paroles.

A lire sur Basta ! : Après 15 ans de lutte contre l’oppression de la finance, Attac aspire toujours à « désarmer les marchés »


19/06/2013

Eloge de la classe extrême

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, politics, révolution @ 20:11

Je dois dire que je suis un peu fatigué de la faiblesse conceptuelle et de la hargne idéologique qui transparaît dans beaucoup de critiques des différents mouvements qui, depuis le magnifique coup d’envoi des insurrections arabes, s’affrontent, sur les places et dans les rues, aux maîtres du monde et à leurs représentants locaux. Indignados espagnols, Occupy étasunien, printemps d’érable, étudiants chiliens et britanniques, mouvement turc et maintenant brésilien: tout ça, selon bien des marxistes pur jus et/ou réactionnaires pure bile, ça ne serait que classes moyennes et compagnie, donc, ontologiquement voué à la défense d’intérêts bornés et à l’impuissance finale des bébés gâtés de la civilisation marchande.

Lire l’article sur Les contrées magnifiques : Eloge de la classe extrême


28/03/2013

« La liberté de consommer est une illusion bien cher payée »

« Nous avons réussi à créer de la misère et du mal-être dans des sociétés d’opulence matérielle », assène Vincent Liegey. L’ingénieur et porte-parole du Parti pour la décroissance ne se contente pas de pourfendre le mythe de la croissance infinie. Lui et les co-auteurs du livre « Un projet de décroissance » proposent d’accorder à chacun une « dotation inconditionnelle d’autonomie » : un revenu d’existence qui pourrait ouvrir bien des horizons. Et une invitation à nous questionner sur le sens de notre société…

Lire l’entretien sur Basta ! : « La liberté de consommer est une illusion bien cher payée »


27/03/2013

Alter-Conso : quand une coopérative esquisse l’économie et les emplois de demain

C’est une coopérative née dans la banlieue lyonnaise : Alter-Conso fournit une alimentation de qualité à plus de 700 familles tout en ayant créé huit emplois et en permettant aux agriculteurs locaux de vivre de leur travail. Un véritable laboratoire de l’entreprise et de l’économie de demain, basé sur les circuits courts, et compatible avec les défis écologiques et sociaux. Qui se développe sans le soutien et dans l’indifférence des pouvoirs publics…

Reportage sur Basta ! : Alter-Conso : quand une coopérative esquisse l’économie et les emplois de demain


31/01/2013

Nous sommes déjà en chemin, créant d’autres mondes

Nous avons déjà commencé. Nous sommes déjà en chemin.

Notre NON au capitalisme, notre NON à la machinerie folle de la production-pour-la-production, qui entraîne destructions, injustices, écocide et nous dessaisit de la possibilité de vivre humainement est irrémédiable. Nous commençons à le traduire en actes, en attitudes, en manières d’être et de partager. Nous savons bien que le chemin est long et peut-être ne parvenons-nous même pas encore à saisir pleinement ce à quoi ouvre notre NON à la société capitaliste, au monde de la marchandise, au règne de l’argent. Mais nous avons commencé à cheminer, sans certitude, armés de questions, interrogeant tout et toujours, avec la conviction que d’autres mondes peuvent s’épanouir et avec l’espérance qu’ils puissent se substituer à la globalité capitaliste.

Dans ce cheminement, certains pas sont singulièrement amples, comme ceux que les zapatistes ont accomplis depuis ce 1er janvier d’il y a dix-neuf ans que nous célébrons à nouveau, ici, au Cideci-Université de la Terre. D’autres sont plus modestes. Mais tous sont importants ; aucun ne peut être déprécié, aussi minime soit-il. Je voudrais donc évoquer ces pas d’ampleurs diverses, en commençant par les plus petits…

Lire la suite sur la voie du jaguar : Nous sommes déjà en chemin, créant d’autres mondes


29/12/2012

Quand hackers et agriculteurs s’allient pour l’autonomie énergétique

Ils désenclavent des territoires, frappés d’exclusion numérique. Ils développent des réseaux Internet autonomes en zone de montagne, installent des panneaux solaires organiques, ou permettent à des webradios locales d’émerger. Et peuvent même transformer des abreuvoirs abandonnés en jacuzzis écolos. Les « hackerspaces », espaces conviviaux de création d’outils technologiques, essaiment en milieu rural. Entretien avec Philippe Langlois, à l’origine du premier hackerspace français.

A lire sur Basta ! : Quand hackers et agriculteurs s’allient pour l’autonomie énergétique


28/12/2012

Ces villes qui expérimentent les services publics gratuits

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, exclusions, écologie @ 00:51

Les expériences de gratuité se multiplient dans les services publics locaux. Transports en commun totalement gratuits à Aubagne ou Châteauroux, premiers litres d’eau gratuits dans des communes de l’Essonne ou des Bouches-du Rhône… A qui profite cette gratuité ? Comment est-elle financée ? Implique-t-elle une baisse de la qualité du service ? Incarne-t-elle une alternative face au dogme de la « consommation marchande » ? Réponses par les faits.

Sur Basta ! : Ces villes qui expérimentent les services publics gratuits


27/12/2012

1972-2012 : le Club de Rome confirme la date de la catastrophe

Classé dans : altermondialistes, consommation, désintoxicant, écologie @ 22:13

Il y a quelques semaines, le Club de Rome célébrait le quarantième anniversaire de son célèbre rapport (surnommé «Halte à la croissance?»), dit aussi Rapport Meadows, du nom de son principal rédacteur. Ce rapport avait été présenté au public le 1er mars 1972, à partir d’une commande faite par le même Club de Rome (créé en 1968) au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1970.

Cette célébration a donné lieu à un symposium le 1er mars 2012, dont les conclusions sont présentées sur le site du Club de Rome. Dans le même temps, un des organisme en charge du rapport, le Smithsonian Institution, rend public une version actualisée pour 2012 du rapport de 1972. Il s’agit, en fait d’un second rapport, utilisant la même méthodologie que le premier, avec les mêmes acteurs, le Club de Rome commanditaire et le MIT exécutant. Les instruments d’analyse ont cependant été modernisés, pour tenir compte des importants progrès accomplis dans les méthodes d’observation et de prévision.

Le point essentiel, que tous les gouvernements, que toutes les entreprises, tout les média auraient du noter, est que le rapport de 2012 confirme celui de 1972. Celui-ci donnait soixante ans au système économique mondial pour s’effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l’environnement. La situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, «The world is on track for disaster…», autrement dit, “tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre”…

Lire l’article sur mediapart : 1972-2012 : le Club de Rome confirme la date de la catastrophe

Lire aussi l’article de Elodie Vieille-Blanchard sur Reporterre.net : Le rapport au Club de Rome : stopper la croissance, mais pourquoi ?


17/12/2012

L’agriculture biologique prise au piège de la grande distribution

Classé dans : altermondialistes, consommation, désintoxicant, écologie @ 23:10

Les produits biologiques ont envahi les rayons des supermarchés. Mais derrière l’étiquette « bio », on trouve aussi des gigantesques fermes, une main d’œuvre sous-payée et sans droits, des aliments importés de l’autre bout du monde. Les produits chimiques en moins, le label bio en plus. Des dérives de « l’industrie du bio » dénoncées par le journaliste Philippe Baqué dans son ouvrage La Bio entre business et projet de société. Entrez dans les coulisses du nouveau business mondial.

Lire l’article sur Basta ! : L’agriculture biologique prise au piège de la grande distribution


13/12/2012

Internet, c’est un truc de hippies

Conçu en pleine période Flower Power par des barbus libertaires, Internet n’a jamais perdu – malgré les tentatives de récupération politiques et commerciales – son esprit profondément lié au partage. Cette prise de conscience doit perdurer et produire un acte de résistance face à la tentative forcenée de nivellement du monde par les inconscients qui nous gouvernent.


[...]
Je ne crois pas qu’on puisse comprendre Internet sans prendre en compte ces prémisses culturels. Même s’ils sont largement négligés de nos jours, ils ont imprégné toute la structure fondamentale du réseau et leurs conséquences sont toujours largement présentes aujourd’hui :

    - la sécurité des systèmes est un problème de plus en plus important à tous les niveaux de la société, mais si ce problème existe c’est aussi parce que la sécurité des données n’était pas un enjeu important pendant les premiers temps de l’Internet. Les datagrammes ne sont pas chiffrés, les serveurs et les tuyaux sont partagés entre tous, le DNS n’est pas sécurisé, le routage est fait d’annonces que chacun peut corrompre. Jusqu’à une période très récente, les notions de partage et de confiance sont bien plus importantes, sur le réseau, que celles de sécurité et de confidentialité.

  • TCP/IP est un langage de pair à pair : les notions de client et serveur sont applicatives, sur Internet, pas structurelles. Il n’y a pas de hiérarchie entre les ordinateurs qui sont reliés par le réseau : chacun peut, à tout instant, passer du récepteur au diffuseur sans avoir à obtenir d’autorisation préalable. Sur Internet, la prise de parole est possible partout, pour tous, tout le temps.
  • l’impératif d’intéropérabilité à une époque où le matériel informatique évolue sans cesse dans une hétérogénéité croissante a imposé – si même la question s’était posée – l’usage de standards ouverts et des logiciels libres. Le développement d’Internet et des logiciels libres sont intriqués au point qu’on aurait du mal à imaginer ce que serait le réseau sans eux. Et malgré la toute-puissance des géants du logiciel commercial, ils se sont développés à un point tel qu’au moins la moitié d’entre vous a un téléphone qui fonctionne sous Linux. Si on m’avait dit ça au début des années 90, je me serais moqué.
  • le choix de la transmission par paquet, du datagramme et d’un réseau maillé de pair à pair (en lieu et place des technologies de circuits virtuels et des réseaux en étoile) a créé un réseau qui ignore les frontières des États, qui met en relation des ordinateurs et des humains sans considération des législations locales, des tabous culturels et du contrôle policier. Couper totalement l’accès d’une population à Internet, aujourd’hui, implique non seulement la fermeture des accès locaux mais aussi celle de tout le réseau téléphonique cablé, gsm et satellite. C’est pratiquement impossible (et on a pu recevoir des images de Syrie la semaine dernière malgré toute la volonté du gouvernement local)….

A lire sur OWNI : Internet, c’est un truc de hippies


Zeitgeist : Moving Forward

Zeitgeist : Moving Forward (Aller de l’avant), réalisé par Peter Joseph, est un film documentaire qui présente un argumentaire en faveur d’une transition qui déboucherait sur l’abandon de l’actuel paradigme socio-économique qui gouverne toutes les sociétés du monde. Ce film transcende le relativisme culturel ainsi que les idéologies traditionnelles et se focalise sur les principaux attributs humains et sociaux, ce « terreau vivant ». Le nouveau paradigme social durable qu’il prône, appelé « économie basée sur les ressources », s’inscrit dans le respect des lois immuables de la nature.

Apparaissent dans ce film des experts dans les domaines de la santé publique, de l’anthropologie, de la neurobiologie, de l’économie, de l’énergie, de la technologie, des sciences humaines et autres domaines ayant trait au fonctionnement socio-culturel. Ses trois thèmes centraux sont le comportement humain, l’économie monétaire et les sciences appliquées.

Dans son ensemble, cette œuvre engagée constitue un modèle de compréhension du paradigme social actuel et explique pourquoi il est impératif d’en sortir. La nouvelle approche sociale radicale, mais néanmoins pratique, qu’elle propose, est fondée sur des connaissances avancées qui permettraient de résoudre les problèmes sociaux auxquels le monde est aujourd’hui confronté.

Une des caractéristiques uniques de ce film, qui le différencie en termes de style de la plupart des autres documentaires, est qu’il exploite en parallèle un thème cinématique/dramatique dans le cadre duquel figurent de véritables acteurs qui jouent différentes scènes abstraites liées au message général du film. Il utilise également avec force de nombreux effets visuels et de l’animation en 2D et 3D, et n’a donc recours que ponctuellement aux caractéristiques traditionnelles des films documentaires.

Longs-métrages


Sur la piste de Notre-Dame-des-Landes

Régulièrement, le Petit Prince, personnage plein de charmes d’Antoine de Saint-Exupéry, visite de nouvelles contrées pour découvrir la beauté de leurs paysages et surtout les habitudes de leurs habitants qui lui réservent toujours d’immenses surprises. Nous publions ici sa dernière aventure[1] qui l’a conduit au pied d’un bocage ensoleillé et humide à la fois, propice à une bonne cohabitation des humains, de la faune et de la flore, jusqu’à ce que…


En bout de piste…

« Bonjour, dit le Petit Prince.

– Bonjour, dit le ministre le plus important.

– Que fais-tu ? demanda le Petit Prince.

– Je rase une forêt.

– Ah, vous avez trop d’arbres dans votre pays ?

– Nous n’avons pas trop d’arbres, mais ceux-là nous gênent. Nous avons un grand projet d’aéroport dont la réalisation est vitale pour l’aménagement du territoire…

Lire sur le blog de Jean-Marie Harribey : Sur la piste de Notre-Dame-des-Landes


Ces aéroports qui coûtent cher et ne servent presque à rien

Classé dans : altermondialistes, consommation, désintoxicant, écologie @ 12:41

Le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, est-il vraiment utile, à l’heure où le trafic aérien est en berne ? Basta ! s’est penché sur le cas de ces aéroports français qui sont aujourd’hui largement sous-utilisés, grèvent les finances publiques et ne vivent que grâce aux compagnies low-cost, elles-mêmes sponsorisées par le contribuable. L’aéroport voulu par Jean-Marc Ayrault ressemblera-t-il demain à ces zones d’embarquement quasi désertes ?

lire l’article sur Basta ! : Ces aéroports qui coûtent cher et ne servent presque à rien – Notre-Dame-des-Landes


Une zone à défendre

Évoquée du bout des lèvres par les journaux télévisés, la résistance au projet d’aéroport sur les terres agricoles de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, n’est pas prête d’être effacée malgré les assauts policiers. En témoignent les colonnes de tracteurs paralysant Nantes il y a quelques mois, l’inventivité des occupants réfractaires et leur pugnacité face aux actuelles manœuvres militaro-policières prétendant imposer la loi de Vinci. La parole est aux résistants.

Cela fait quarante ans que le paysage entourant le village de Notre-Dame-des-Landes, à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, résiste aux injonctions de l’agriculture intensive et aux coups de boutoir de l’aménagement du territoire. Mais loin d’être un oubli, ce paisible abandon va enfanter un monstre : l’État et les décideurs locaux visent en fait, et ce depuis plusieurs décennies, l’écrasement de cette vaste zone humide sous une dalle de béton destinée à recevoir l’aéroport du Grand Ouest [1] et les infrastructures urbaines et routières afférentes…

Sur CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales : Une zone à défendre


29/09/2012

Tordères : commune autogérée, mode d’emploi

Avec 180 habitants, le petit village de Tordères dans les Pyrénées Orientales s’est fait connaître pour son fonctionnement municipal inhabituel : le pouvoir y est aux villageois, et la démocratie, participative. Une expérience d’auto-gestion discrète mais bien rodée. Interview de la mairesse porte-voix, Maya Lesné.

Sur Article11 : Tordères : commune autogérée, mode d’emploi – Marion Dumand


Le “modèle de propagande” d’Herman et Chomsky

Vers le milieu des années 90, et plus précisément à la suite des grèves de décembre 1995, s’est constitué en France autour, notamment, de l’association Acrimed et du journal PLPL, un courant politique (désignons-le ainsi) qu’il est convenu de qualifier de « critique radicale des médias ».

Si les travaux du sociologue Pierre Bourdieu et les écrits du journaliste Serge Halimi en constituent incontestablement les bases théoriques principales, les racines intellectuelles de ce mouvement se retrouvent également de l’autre côté de l’atlantique dans le travail entamé plus de vingt ans auparavant par l’économiste Edward S. Herman et le linguiste Noam Chomsky.

Deux hommes en colère

L’un comme l’autre, politisés très jeunes par leur environnement familial et leur fréquentation des milieux radicaux, sont assez naturellement amenés à se rencontrer lors de leur engagement commun contre la guerre du Vietnam à la fin des années 60.

De leur collaboration qui débute alors sont nés, au cours de la décennie suivante, plusieurs épais ouvrages, précis et très documentés sur diverses questions de politique étrangère. Ces études de cas leur ont donné l’occasion de mettre en évidence une orientation quasi-systématique de l’information diffusée par les grands médias dans le sens des intérêts des pouvoirs politiques et financiers dominants.

Les deux auteurs ont publié en 1988 une synthèse de ces années de recherche sous la forme d’un ouvrage devenu l’une des références centrale de la critique des médias et intitulé La Fabrication du consentement…

A lire sur La Fabrique du consentement : Le “modèle de propagande” d’Herman et Chomsky


le canular activiste ou la fiction mise en action

Manifestations d’artistes de droite fêtant Nicolas Sarkozy pendant le mouvement des intermittents, journal de la RTBF annonçant en direct l’indépendance de la Flandre, vraies-fausses conférences de presse des Yes Men contraignant les puissants pour lesquels ils se sont fait passer à produire des démentis embarrassés  : autant d’impostures qui donnent à voir les impostures. À la croisée de la performance artistique et de l’activisme politique, le hoax est une fiction à ciel ouvert. Éloge d’une technique de lutte.

par André Gattolin & Alexandre Pessar sur Vacarme : le canular activiste ou la fiction mise en action


21/09/2012

L’avenir de notre alimentation se joue en ce moment à Bruxelles

Pour la première fois, les députés européens seront invités à voter la réforme de la Politique agricole commune (PAC) : un budget de 56 milliards d’euros destiné à soutenir l’agriculture européenne. Mais quelle agriculture ? Celle qui crée ou détruit des emplois ? Celle qui évite les pollutions ou les encourage ? Celle qui freine la spéculation ou l’aggrave ? Celle qui rémunère correctement les producteurs ou qui favorise les gaspillages ? Les citoyens ont cette fois aussi leur mot à dire, alors qu’une « Good Food March » arrive à Bruxelles…
Lire l’article sur Basta ! : L’avenir de notre alimentation se joue en ce moment à Bruxelles – Politique agricole –


30/06/2012

Tirage au sort et démocratie délibérative

La pratique de l’échantillon représentatif dans les prises de décision redonne au tirage au sort une place dans les régimes politiques contemporains. La diversité qu’il introduit dans les procédures contribue à renforcer la légitimité démocratique. Il paraît dès lors envisageable, selon Yves Sintomer, d’associer le tirage au sort aux élections elles-mêmes.

Lire l’article sur La Vie des idées : Tirage au sort et démocratie délibérative


17/06/2012

Pour éviter le krach ultime, une conférence de Pierre Larrouturou

D’aucuns pourraient penser que les périls actuels constituent une crise parmi les autres. D’autres, au contraire, insistent sur l’ampleur inédite de la crise qui se prépare et postulent du fait que les événements de 2008 ne sont que la première vague annonçant le tsunami socio-économique à venir.

Pierre Larrouturou nous livre ici un constat alarmant, à grand renforts de chiffres méconnus. Car il faut prendre la mesure de l’importance de la menace. Mais il nous donne aussi de l’espoir en cherchant notre puissance d’agir pour oeuvrer contre la catastrophe annoncée.

Les images illustrant cette conférence sont issues de la présentation de Pierre Larrouturou. Nous le remercions de la rendre disponible au plus grand nombre.

A visionner sur YouTube : Pour éviter le krach ultime, une conférence de Pierre Larrouturou, 23/11/11

Envoyé par pascal.


26/05/2012

Noam Chomsky : sur le suicide économique de l’Amérique

Nous sommes une nation dont les dirigeants poursuivent des politiques qui culminent au « suicide » économique, dit Chomsky. Mais il y a les lueurs vacillantes du possible.

Noam Chomsky n’a pas seulement été observer le mouvement Occupy. C’est un vétéran du combat pour les les droits civiques, anti-guerre et anti-interventioniste, des mouvements des années 1960 à 1980 ; il a donné des conférences à « Occupy Boston » et parlé avec les activistes du mouvement « Occupy » à travers les États-Unis. Son nouveau livre, Occupy, publié par Zuccotti Park Press dans la collection Occupied Media Pamphlet, procure à la fois plusieurs de ces conférences, un discours sur « l’occupation de la politique étrangère », et un bref hommage à son ami et co-agitateur Howard Zinn.

De ses discours et dans cette conversation, il ressort clairement que l’auteur et professeur émérite du MIT est impressionné par la spontanéité, celle des communautés coopératives créées dans certains campements, autant que par l’impact politique du mouvement.

Nous sommes une nation dont les leaders poursuivent les politiques qui culminent au « suicide » économique, dit Chomsky. Mais il y a les lueurs vacillantes du possible — dans les coopératives de travailleurs et d’autres espaces où le peuple attrape le goût d’une façon différente de vivre.

Nous avons parlé dans son bureau, pour l’émission Free Speech TV, du 24 avril…

A lire sur La Revue des Ressources : Noam Chomsky : sur le suicide économique de l’Amérique


15/05/2012

Pierre Rabhi : « Si nous nous accrochons à notre modèle de société, c’est le dépôt de bilan planétaire »

Et si, après une stressante campagne électorale, on respirait un peu ? Quelle société voulons-nous aujourd’hui construire ? « La croissance est un problème, pas une solution », affirme Pierre Rabhi, paysan-philosophe. Face à la disparition des questions écologiques dans le débat politique, et à la frénésie marchande qui nous a pris en otages, il invite à repenser la vie sur un mode à la fois « sobre et puissant ». Et à inventer, pour éviter des explosions sociales et un chaos généralisé, un autre modèle de civilisation.

Entretien à écouter et à lire sur Basta ! : Pierre Rabhi : « Si nous nous accrochons à notre modèle de société, c’est le dépôt de bilan planétaire »


08/05/2012

« L’idée d’avoir une revendication unique ne parle à personne »

Mi-mars, à New York. Voilà maintenant six mois que quelques centaines d’activistes ont occupé, un soir de septembre, le parc de Zucotti, au cœur du quartier financier du sud de Manhattan. L’occupation a cessé deux mois plus tard, après son expulsion par la police new-yorkaise. Mais les militant-e-s ne se sont pas démobilisé-e-s. En cette fin d’hiver / début de printemps, ils s’affairent à préparer de grosses mobilisations, prévues pour le mois de mai : « occupy spring », le « printemps d’occupy », en référence, bien sûr, au « printemps arabe » qui les a tant inspiré. Libérés des contraintes liées à l’animation du campement, ils multiplient les actions – le 16 mars, Occupy Wall Street a même brièvement occupé, pour la toute première fois… Wall Street même, manifestant devant la bourse, à l’heure où retentit la cloche qui annonce sa fermeture pour le week-end. Les débats sont nombreux, sur les suites à donner au mouvement, les risques de « récupérations » par des organisations soupçonnées d’être proches du parti démocrates, la structuration et l’organisation de la dynamique, etc.

L’occasion de faire le point avec David Graeber, anthropologue et militant anarchiste qui a activement contribué à la préparation de l’occupation

Sur Mouvements : « L’idée d’avoir une revendication unique ne parle à personne », entretien avec David Graeber


05/05/2012

« Nous ne voulons pas mourir dans les décombres du néolibéralisme ! »

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, politics, révolution @ 16:34

Les systèmes tiennent souvent plus longtemps qu’on ne le pense, mais ils finissent par s’effondrer beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine. » En quelques mots, l’ancien chef économiste du Fonds monétaire international, Kenneth Rogoff, résume bien la situation de l’économie mondiale. Quant au gouverneur de la Banque d’Angleterre, il affirme que « la prochaine crise risque d’être plus grave que celle de 1930″…

La zone euro ne va pas bien, mais les Etats-Unis et la Chine, souvent présentés comme les deux moteurs de l’économie mondiale, sont en fait deux bombes à retardement : la dette totale des Etats-Unis atteint 358 % du produit intérieur brut PIB ; la bulle immobilière chinoise, presque trois fois plus grosse qu’elle ne l’était aux Etats-Unis avant la crise des subprimes, commence à éclater.

[...]
Quel est le rôle historique de la gauche européenne ? Gérer l’effondrement du modèle néolibéral, quitte à mourir dans les décombres, ou accoucher d’une nouvelle société avant que la crise, comme dans les années 1930, ne débouche sur la barbarie ?

Pour pousser le prochain président à l’audace, nous venons de créer le collectif Roosevelt 2012 : avec Stéphane Hessel, Edgar Morin, Susan George, Michel Rocard, René Passet, Dominique Méda, Lilian Thuram, Robert Castel, Bruno Gaccio, Roland Gori, Gaël Giraud, la Fondation Abbé-Pierre, la Fondation Danielle Mitterrand, la Ligue de l’enseignement, Génération précaire et bien d’autres, notre objectif est simple : provoquer un sursaut !

Si vous partagez cette envie, rejoignez le collectif en signant son manifeste et les quinze propositions de réformes sur www.roosevelt2012.fr.

A lire sur Le Monde : « Nous ne voulons pas mourir dans les décombres du néolibéralisme ! »


02/01/2012

FAI alternatifs : Internet sans passer par Orange, Free ou SFR, ça existe !

Si vous devez ouvrir une ligne internet, il est très probable que vous fassiez comme la quasi-totalité des Français et que vous optiez pour un des principaux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) du marché (Free, Orange, SFR…).

Pourtant, des solutions alternatives existent.

En France, ils sont environ un millier à avoir fait le choix des FAI associatifs. On en compte une vingtaine en France : de toutes petites structures dont certaines revendiquent moins d’une dizaine de clients. Pardon, d’adhérents : la logique des « gros opérateurs » est bien loin…

A lire sur Rue89 Eco : FAI alternatifs : Internet sans passer par Orange, Free ou SFR, ça existe !


20/12/2011

La vérité choquante derrière la répression contre le mouvement « Occupy »


Les assauts violents de la police à travers les Etats-Unis ne sont pas une coïncidence. « Occupy » a touché la corde sensible de notre classe politique : l’argent.

Les Américains de toutes tendances sont encore choqués par les images cette semaine de brutalités policières sans précédent au cours d’une vague de répression coordonnée contre les manifestants pacifiques d’Occupy Wall Street (OWS) à travers le pays. Des images d’une dame âgée recevant un jet de gaz poivré au visage et d’étudiants pacifiques qui n’offraient aucune résistance arrosés de gaz poivré par des phalanges de policiers antiémeutes ont fait le tour d’internet ; des images de jeunes femmes – apparemment ciblées à cause de leur sexe – hurlant et trainées par les cheveux par des policiers en tenue antiémeutes ; un jeune homme, sonné et saignant à profusion de la tête, ont fait surface au cours de l’évacuation effectuée en pleine nuit du Parc Zuccotti…

Lire l’article paru dans The Guardian sur Nantes secteur ouest : La vérité choquante derrière la répression contre le mouvement « Occupy »

Envoyé par xmx.


30/11/2011

Le pacifisme révolutionnaire peut-il engendrer la paix ? par Noam CHOMSKY

Comme nous le savons tous, les Nations Unies ont été fondées « pour épargner aux générations futures les affres de la guerre ». Ces mots ne peuvent susciter qu’une profonde tristesse lorsque l’on voit ce qu’il en est advenu, même s’il y a eu quelques améliorations notables, notamment en Europe.

Pendant des siècles, l’Europe a été l’endroit le plus violent de la planète, avec des conflits internes meurtriers et destructeurs qui ont forgé une culture de guerre qui a permis à l’Europe de conquérir une bonne partie du reste du monde, en choquant y compris leurs victimes qui n’étaient pas vraiment des pacifistes, mais qui pourtant « étaient épouvantés par la fureur destructrice de l’art de la guerre européen, » selon les termes d’un historien militaire britannique Geoffrey Parker. Ce qui a aussi permis à l’Europe d’imposer à ses conquêtes ce qu’Adam Smith a appelé « l’injustice sauvage des Européens », avec l’Angleterre en tête, ce qu’il n’a pas manqué de souligner…

Transcription complète de l’intervention de Noam Chomsky le 2 novembre 2011 à la conférence de Sydney Peace Prize, « Pacifisme Révolutionnaire : Choix et Perspectives », devant 2000 personnes qui lui ont réservé un « standing ovation » sur le grand soir : Le pacifisme révolutionnaire peut-il engendrer la paix ? par Noam CHOMSKY


15/11/2011

A poil camarade, le vieux monde est derrière toi

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, libertés, révolution @ 09:52

Et pour faire face au capitalisme tout puissant et à la finance devenue folle, ils se déshabillèrent dans la rue… Et ils ne furent pas les premiers à le faire, et ils ne furent pas non plus les derniers. Se foutre à poil : voilà une méthode de protestation qui fait florès dans les différents mouvements sociaux, des enseignants en colère aux manifestants altermondialistes, des féministes aux amis des animaux. Une méthode de plus versée au répertoire des actions possibles ? « Répertoire » ? « Action collective » ? Hum, my sociological sense is tingling…

Se dénuder pour protester contre quelque chose n’est en soi pas complètement nouveau. On en trouve déjà une trace dans la fameuse campagne « Plutôt à poil qu’à fourrure » de l’association de défense des animaux PETA : mettre des tops-models ou des actrices célèbres et jolies nues face au photographe pour protester contre l’utilisation de la fourrure animale…

Lire la suite sur Une heure de peine… : A poil camarade, le vieux monde est derrière toi


01/11/2011

Déclaration de Noam Chomsky solidaire de Occupy Wall Street + Son intervention à Occupy Boston

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, révolution @ 23:47

Déclaration solidaire de Occuper Wall Street

N’importe qui ayant les yeux ouvert sait que le gangstérisme de Wall Street — des institutions financières en général — a causé des dégâts graves à la population des États-Unis (et au monde). Et devrait aussi savoir à quel point ce faisant il s’est accru en plus de 30 ans, en même temps que leur pouvoir dans l’économie a radicalement augmenté et leur puissance politique avec. Cela a mis en mouvement un cycle vicieux qui a concentré une richesse immense et avec elle le pouvoir politique dans un secteur minuscule de la population, une fraction de 1%, tandis que le reste devient de plus en plus ce qu’on nomme parfois « un précariat » — qui essaie de survivre dans une existence précaire. Aussi, ils effectuent ces vilaines activités dans une impunité presque complète — pas seulement qu’elles soient trop grandes pour échouer mais encore « trop grandes pour la prison ».

Les protestations honorables et courageuses en cours à Wall Street devraient servir à porter cette calamité aux yeux du public, aboutir à des efforts consacrés à la surmonter, et installer la société sur une voie plus saine.

Speak out in support of Occupy Wall Street

Anyone with eyes open knows that the gangsterism of Wall Street — financial institutions generally — has caused severe damage to the people of the United States (and the world). And should also know that it has been doing so increasingly for over 30 years, as their power in the economy has radically increased, and with it their political power. That has set in motion a vicious cycle that has concentrated immense wealth, and with it political power, in a tiny sector of the population, a fraction of 1%, while the rest increasingly become what is sometimes called “a precariat” — seeking to survive in a precarious existence. They also carry out these ugly activities with almost complete impunity — not only too big to fail, but also “too big to jail.”

The courageous and honorable protests underway in Wall Street should serve to bring this calamity to public attention, and to lead to dedicated efforts to overcome it and set the society on a more healthy course.

Noam Chomsky (26 septembre 2011)

Voir l’intervention intégrale de Noam Chomsky, le 22 octobre 2011, au Howard Zin Memorial, lieu de parole de l’occupation dans la ville du MIT, réalisée en une seule vidéo (et de loin la plus audible de celles mises en ligne sur internet) par un reporter citoyen de http://newsparticipation.com/ sur La Revue des Ressources : Déclaration de Noam Chomsky solidaire de Occupy Wall Street (2) + Son intervention à Occupy Boston

A voir également sur cette même page le petit film : Comprendre la dette publique (en quelques minutes)

Enfin l’intégralité du discours de Noam Chomsky à Boston est transcrite (en VO évidemment) sur DigBoston : #OCCUPY EXCERPTS: NOAM CHOMSKY


Occupy LSX : l’indignation gagne Londres

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, révolution @ 23:01

Le mouvement Occupy the London Stock Exchange (OccupyLSX – Occuper la Bourse de Londres) s’est installé sur le parvis de la cathédrale Saint Paul, le 15 octobre. Quelques 200 tentes, plus de 2000 personnes remplissent Paternoster Square. L’espace a été vite saturé et un autre site a été ouvert à Finsbury Square. Reconstruite après le Grand feu de 1666, la nouvelle cathédrale de Saint Paul n’est pas une église du peuple : c’est le symbole de la Grande-Bretagne impériale et de la famille royale (le prince Charles et Lady Diana s’y marièrent).

Les mouvements d’occupation de lieux publics sont confrontés aux mêmes problèmes et aléas : comment s’organiser pour durer ? Il faut passer l’hiver, tenir jusqu’au printemps, me dit-on. Selon les procédures éprouvées sur la Puerta del Sol ou dans le parc Zuccotti, OccupyLSX a créé un espace communal, un lieu de vie pour ses habitants et de rencontre avec les visiteurs. Pendant les vacances scolaires d’automne, OccupyLSX a invité les enfants et leurs parents à venir partager leur expérience pendant un après-midi (Occupy Half Term). Au-delà des tentes individuelles, on y trouve un espace média, une université populaire, une cantine, un poste de secours et une bibliothèque…

A lire sur Contretemps : Occupy LSX : l’indignation gagne Londres


31/10/2011

À propos du respect des règles du jeu : le singulier succès d’#OccupyWallStreet


L’anthropologue David Graeber est l’un des initiateurs du campement de Wall Street, de, ce faisant, de la dynamique « occupy everywhere » ( »occuper partout »). Dans ce texte, il revient sur la genèse de l’occupation et sur son étonnant succès.

Il y a à peine quelque mois, j’ai écris un papier pour Adbusters, qui commençait par une discussion que j’avais eue avec une amie militante Égyptienne, Dina : « Tout au long de ces années », disait-elle, « nous avons organisé des marches, des manifestations… Et si 45 personnes seulement venaient, tu étais déprimé, si tu parvenais à 300, tu étais heureux. Et puis un jour, 200 000 personnes sont venues. Et tu es perplexe à un certain niveau, même si tu n’en as pas pris conscience, tu avais abandonné l’idée que tu pourrais vraiment gagner ». Au moment où le mouvement Occupy Wall Street s’étend à travers les Etats-Unis, et même à travers le monde, je commence soudainement à comprendre un peu ce qu’elle ressentait…

Édifiante lecture sur Mouvements : À propos du respect des règles du jeu : le singulier succès d’#OccupyWallStreet


26/10/2011

Comment légaliser les drogues

Le «  problème des drogues  », c’est loin d’être le seul problème des drogués  : c’est le problème des mafias et des gangs  ; le problème de l’économie de survie des quartiers déshérités  ; le problème de la transmission du sida  ; le problème des relations intergénérationnelles  ; le problème plus général des «  échafaudages de secours  » que chaque société s’autorise pour continuer à tenir debout, tant il a toujours existé des drogues légales  ; et encore le problème de l’avenir de l’agriculture française ou des frontières de l’Europe. Face à l’explosion actuelle de cette prolifération de problèmes, il n’y a désormais plus d’autre issue que la légalisation de toutes les drogues. C’est-à-dire non seulement la dépénalisation de l’usage, mais l’autorisation légale de la production et de la distribution. C’est à en dessiner les contours, à identifier les difficultés concrètes et les questions infiniment plus sérieuses qui se poseront à l’occasion (qu’elles soient éthiques, économiques, sociales ou politiques) qu’il faut désormais s’atteler.

Le contexte nous y porte. Au cours de l’année qui vient de s’écouler, un débat semble avoir pris au niveau international puis national sur le statut légal des drogues, qui montre qu’il n’est plus aujourd’hui totalement martien de défendre une telle position, même si elle reste très minoritaire. Appel international de scientifiques engagés dans la lutte contre le sida à l’été 2010 pour que «  soit reconsidérée l’approche répressive de la politique mondiale sur la drogue  »  ; déclaration quelques mois plus tard du rapporteur spécial sur le droit à la santé de l’ONU «  pour un changement fondamental de la politique des drogues  »  ; rapport d’une Commission mondiale sur la politique des drogues appelant en juin dernier à réformer de façon «  urgente  » les politiques de contrôle des stupéfiants, et à «  encourager l’expérimentation par les gouvernements de modèles de régulation légale des drogues, afin de réduire le pouvoir de la criminalité organisée et protéger la santé et la sécurité de leurs citoyens  » — les épisodes n’ont cessé de se succéder, jusqu’à gagner la France en juin avec la proposition de l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant d’une «  légalisation contrôlée du cannabis  ». Or la question n’est plus aujourd’hui de seulement déconstruire, mais aussi de construire, et de débattre de ce qu’on voudrait mettre à la place de la prohibition. D’où ce texte, en deux étapes ou à double objectif. Ce qu’il nous faut maintenant, pour nous-mêmes, pour débattre ou pour faire circuler tous azimuts, c’est au moins deux choses  : 1/ disposer d’un argumentaire contre la prohibition et pour la légalisation — pas seulement celle du cannabis — qui permette, ne serait-ce que de passer à autre chose, 2/ commencer à imaginer et articuler les principes et les rouages du dispositif légal dont aurait besoin un système légalisé d’accès aux drogues, à toutes les drogues. Et on verra qu’à l’examen, le terrain n’est pas si vierge qu’on aurait pu l’imaginer…

A lire sur Vacarme : comment légaliser les drogues


Le combat pour la « démocratie réelle » au cœur de « Occupy Wall Street »

Les manifestations organisées sous l’étendard « Occupy Wall Street » ne trouvent pas un écho auprès de nombreuses personnes uniquement parce qu’elles donnent voix à un sentiment généralisé d’injustice économique, mais aussi, et peut-être surtout, parce qu’elles expriment des revendications et des aspirations politiques. En se propageant du Sud de Manhattan aux villes et communes de l’ensemble des États-Unis, les mobilisations ont mis en évidence la réalité et la profondeur de l’indignation contre l’avidité des entreprises et les inégalités économiques. La révolte contre le manque – ou l’échec – de la représentation politique n’est pas moins importante. L’enjeu n’est pas tant de savoir si cet homme ou telle femme politiques, ou tel parti, est inefficace ou corrompu (même s’il s’agit d’une question importante) mais de se demander si le système politique représentatif dans son ensemble est inadapté. Ce mouvement de protestation pourrait, voire devrait, se transformer en un véritable processus démocratique constituant.

La face politique de la mobilisation Occupy Wall Street apparaît lorsque l’on la replace aux côtés des autres « campements » de l’année passée. Ils forment ensemble un cycle de lutte émergent. Dans de nombreux cas, les lignes d’influence sont explicites. Occupy Wall Street trouve son inspiration dans les campements sur les principales places d’Espagne, qui ont débutés le 15 Mai, et faisaient eux-mêmes suite à l’occupation de la place Tahrir, au Caire, plus tôt dans l’hiver. Il convient d’ajouter à cette succession de mobilisations une série d’événements parallèles, telles que les manifestations récurrentes devant le siège du Parlement du Wisconcin, l’occupation de la place Syntagma à Athènes, et les campements de tentes israéliens en faveur de la justice économique. Le contexte diffère bien sûr d’une mobilisation à l’autre, et elles ne constituent en rien de simples répétitions de ce qui s’est passé ailleurs. Chacun de ces mouvements est plutôt parvenu à traduire quelques éléments communs dans son contexte spécifique…

Sur Mouvements : Le combat pour la « démocratie réelle » au cœur de « Occupy Wall Street »


13/10/2011

Naomi Klein : « Le mouvement Occupons Wall Street est actuellement la chose la plus importante au monde »


Naomi Klein, journaliste canadienne et auteur de La Stratégie du choc, était invitée à s’exprimer par le mouvement Occupy Wall Street, à New York. Selon elle, ce mouvement va durer, car le combat contre le système économique « injuste et hors de contrôle » prendra des années. Objectif : renverser la situation en montrant que les ressources financières existent, qui permettraient de construire une autre société.


J’ai été honorée d’être invitée à parler [le 29 septembre] devant les manifestants d’Occupons Wall Street. La sonorisation ayant été (honteusement) interdite, tout ce que je disais devait être répété par des centaines de personnes, pour que tous entendent (un système de « microphone humain »). Ce que j’ai dit sur la place de la Liberté a donc été très court.

Voici la version longue de ce discours [publiée initialement en anglais dans Occupy Wall Street Journal], sur Basta ! : Naomi Klein : « Le mouvement Occupons Wall Street est actuellement la chose la plus importante au monde »


20/09/2011

#OccupyWallStreet : Une nuit déjà …

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, libertés, révolution @ 23:47

Depuis hier, quelques milliers d’Américains campent dans un parc près de Wall Street. Les forces de police les ont empêchés d’atteindre leur but initial : la bourse de New York. L’espoir des manifestants est de créer la place Tahrir locale. Difficile de dire à ce stade comment cette manifestation évoluera. Les États-Unis ne sont pas l’Egypte. Pour autant, le mouvement est activement soutenu par Adbusters et par les Anonymous.

Les indignés de Wall Street ont bel et bien établi une tête de pont dans le parc Zuccotti , mais la place semble encore loin d’être prise !

Le matin du 17 septembre, date du début de l’opération, la mobilisation était discrète. Quelques groupes se rassemblaient ici et là. On était encore loin des 20 000 manifestants attendus.

Puis, la journée avançant, quelques cortèges commençaient à apparaitre. Un camion « WikiLeaks » faisait son apparition. Le rassemblement venu faire le siège devant cette vénérable institution atteindra finalement le nombre respectable de 3000 personnes…

A lire sur Reflets : #OccupyWallStreet : Une nuit déjà …


18/07/2011

Vandana Shiva : « Le libre-échange, c’est la dictature des entreprises »

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, libertés, politics @ 14:59

Écrivain, physicienne, prix Nobel alternatif, la militante écologiste indienne Vandana Shiva est une résistante infatigable contre les entreprises qui pillent son pays, comme Monsanto. Elle pose un regard lucide sur les enjeux de la période : crise écologique, financière, protectionnisme, risque nucléaire, OGM… Quelle civilisation sommes-nous en train de construire ? Comment redonner du pouvoir aux citoyens face aux multinationales ? Comment construire de réelles alternatives globales ?

Entretien sur Basta ! : Vandana Shiva : « Le libre-échange, c’est la dictature des entreprises » – Souveraineté populaire –


24/06/2011

Qui a peur de la démondialisation ?

Classé dans : altermondialistes, désintoxicant, politics, révolution @ 23:45

Dans une tribune récemment publiée sur Mediapart (6 juin 2011), des membres du conseil scientifique d’Attac (Geneviève Azam, Jacques Cossart, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Pierre Khalfa, Dominique Plihon, Catherine Samary et Aurélie Trouvé) déclarent « s’inquiét(er) de la fortune rencontrée par la démondialisation ». Je crois avoir à leur endroit suffisamment d’estime et d’amitié pour leur dire mes désaccords – à plus forte raison après m’être rendu coupable d’avoir moi-même employé le mot « à problème »…

Du problème en question, il est sans doute utile de commencer par déblayer la situation politique – entendre la dépolluer du Front national. Car l’on sent bien que la fortune de l’extrême droite qui capitalise sur ce thème n’entre pas pour rien dans les inquiétudes des signataires. Mais, par une contradiction performative fatale, faire sans cesse référence au FN à propos de tout débat est à coup sûr le meilleur moyen de l’installer dans la position de centralité dont par ailleurs on voudrait l’écarter. Il ne faut se faire aucune illusion, spécialement quand la nouvelle dirigeante du FN s’avère plus futée que son prédécesseur, et démontre déjà assez son talent de récupération : le FN mangera à tous les râteliers, captera tout ce qu’il peut capter, si bien qu’installer le mythe de l’anti-Midas – « le FN transforme en plomb tout ce qu’il touche » – est le plus sûr moyen de contribuer soi-même à la dégradation de ses propres débats. On n’abandonnera donc pas le débat de la démondialisation sous prétexte que le FN qui a senti la bonne affaire s’y vautre avec délice !…

Lire l’article de Frédéric Lordon sur son blog, La pompe à phynance : Qui a peur de la démondialisation ?

A lire aussi la réponse de Jean-Marie Harribey sur son blog sur Alternatives économiques : La démondialisation heureuse ? Éléments de débat et de réponse à Frédéric Lordon et à quelques autres collègues


Le Pacte pour l’euro, nouvelle cible des Indignés

Des dizaines de milliers d’Espagnols sont redescendus dans la rue le 19 juin. En ligne de mire : le Pacte pour l’euro, soumis au vote du Parlement européen le 23 juin. Pour les « Indignés », l’adoption de ce Pacte, initié par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, est une attaque contre les droits sociaux et contre les salaires. Un « hold-up démocratique » qui vise uniquement à rassurer les marchés financiers. Dans les rues de Madrid, la révolte gronde…

Reportage sur Basta ! : Le Pacte pour l’euro, nouvelle cible des Indignés – Espagne


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