« Ah au fait, j’avais envie de te demander pourquoi tu quittes Facebook », telle est la question embarrassée qu’on me pose du bout des lèvres très fréquemment ces temps-ci. Genre vous savez plus ou moins que Facebook c’est mal, mais vous n’avez pas trop envie de savoir jusqu’à quel point.
Le travail de Salim Virani que nous vous invitons à parcourir est remarquable parce qu’il a pris la peine de réunir et classer le très grand nombre de « petites » atteintes de Facebook à notre vie privée. Ce n’est donc pas ici une révélation fracassante mais une patiente mise en série qui constitue une sorte de dossier accablant sur Facebook et ses pratiques avouées ou inavouables. Vous trouverez donc de nombreux liens dans l’article et au bas de l’article, qui sont autant de sources.
Lire cet article un peu long mais convaincant sur Framablog : Si on laissait tomber Facebook ?
Un peu partout en France, les boîtiers jaunes d’EDF s’installent par millions, sans rien demander à personne. Sur les paliers, dans les halls d’immeubles ou au fond du couloir à droite, les nouveaux compteurs Linky scrutent notre consommation électrique quotidienne. Pas d’inquiétude, nous dit-on, ils sont « intelligents » : ils sont là pour notre bien et celui de la planète. Et accessoirement pour celui des groupes industriels et de tous ceux qui lorgnent sur nos données les plus intimes.
Le fait que l’idée qui inspire EDF et dont ils se prévalent soit celle de « l’internet de l’énergie » de Jeremy Rifkin ne fait que renforcer ma méfiance à l’égard de celui ci.
A lire sur La Brique : Linky : ampère et contre tous
Disclaimer : Cet article est sous licence CC-0 car les petits bouts de savoir qu’il contient sont autant d’armes d’auto-défense numérique qu’il faut diffuser. En gros, j’espère vraiment que certains d’entre vous en feront un top youtube, une buzzfeederie, une BD, un truc que j’ai même pas encore imaginé, ce que vous voulez… Mais que vous ferez passer les messages.
A lire sur Framablog : 10 trucs que j’ignorais sur Internet et mon ordi avant de m’y intéresser…
Lundi matin, une fausse manipulation chez Orange a entraîné le blocage de nombreux sites, comme Google.fr et Wikipedia, ainsi que la redirection des personnes tentant d’y accéder vers une page du ministère de l’intérieur dénonçant l’apologie du terrorisme. Beaucoup d’internautes ont sans doute été très surpris par l’apparition de ce message. Mais, au-delà de la fausse manipulation chez Orange, de quoi s’agit-il?
A lire sur exegetes.eu.org : L’incident chez Orange qui révèle le traitement de données personnelles par le ministère de l’intérieur
Cet ingénieur informatique a quitté Google après avoir été leur « philosophe produit ». Là-bas, il a réfléchi à des téléphones plus éthiques, qui ne nous feraient plus perdre de temps, en vain. Aujourd’hui, il veut déclencher une prise de conscience.
« Concrètement, Facebook a intérêt à ce qu’on scrolle son fil d’actu toute la journée, et pour ça, il nous détourne de notre intention initiale. Pour vérifier l’heure et le lieu du concert de ce soir par exemple, nous sommes obligés de passer par le newsfeed. C’est ce qu’il appelle des « stratégies de persuasion », et les ingénieurs de la Sillicon Valley l’apprennent à l’école ».
Sur Rue89 – L’Obs : Tristan Harris : « Des millions d’heures sont juste volées à la vie des gens »
Facebook est omniprésent, omniscient, omnichiant. La présence de vos liens Facebook sur vos stickers, flyers, jaquettes, forums et même dans vos mails est insupportable. Toutes ces mentions fonctionnent comme autant d’impacts publicitaires pour cette marque américaine, multinationale de la vente de données personnelles, source illimitée d’informations pour toutes les polices du monde, et parasite social qui transforme les internautes en clientèle zombie du like.
A lire sur A contrario : Insupportable Facebook : petit guide d’autodéfense et de protection d’autrui
1.4 billion people are on Facebook. But even though we voluntarily share our otherwise completely private information on the social network – and even if we just as voluntarily give Facebook permission to use our information and make money on them – very little is known about the secretive business itself. For how is the world’s largest public space controlled and monitored? Why are pages and posts censored? And why does Facebook keep data, even after the user has deleted it? ‘Like’ it or not – here is a film that will make you think twice before leaving your next digital footprint in Facebook’s eternal memory.
Facebookistan on Vimeo
Des groupes de défense des libertés civiles, y compris Amnesty International, Article 19, le Comité pour la protection des journalistes et de Global Voices Advox ont co-signé une lettre écrite par le principal groupe de défense des droits numériques français La Quadrature du Net, publiée le 30 septembre et adressée aux députés français, suggérant toute une série d’amendements au projet de loi. Ils écrivent:
» Avec cette nouvelle proposition de loi, l’Assemblée Nationale est sur le point d’adopter de nouvelles mesures disproportionnées de surveillance des communications internationales. Basée sur le principe de collecte massive des données, la proposition de loi vise à légitimer les pratiques contraires aux droits civils et humains mises en place par les services de renseignement, et notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni telles que révélées par Edward Snowden. Dans la mesure où une grande partie du trafic Internet mondial transite à travers les câbles sous-marins français, cette loi intégrerait la France dans le système de surveillance mondial. »
A lire sur Global Voices en Français : France : Le projet de loi de surveillance internationale alarme les défenseurs de la liberté d’Internet mais peine à mobiliser
La loi autorisant la surveillance de masse et à grande échelle des citoyens (dite de conservation des données) appartient désormais au passé.
La Cour constitutionnelle de la République slovaque a déclaré la surveillance de masse des citoyens inconstitutionnelle. La décision a été rendue dans une procédure engagée par 30 membres du Parlement, au nom de la Société Institut européen d’information (EISI), un think-tank basé en Slovaquie…
Lire l’article sur Musée de l’Europe et de l’Afrique : La Cour constitutionnelle slovaque a annulé la surveillance de masse des citoyens
La démocratie est une chose fragile.
Vous pouvez croire que votre vie privée n’a aucune valeur, vous pouvez croire n’avoir rien à cacher, mais vous n’êtes pas seul, ni isolé: quand l’état vous regarde, il regarde aussi vos proches, vos amis et vos contacts qui, allez savoir, ont peut-être, eux, quelque chose à vous dire qu’ils ne souhaitent pas partager avec d’autres. Pensez-y.
Lire l’article sur le blog Mediapart de Laurent Chemla : Lettre à ceux qui s’en foutent
Les lecteurs de ce blog savent que Framasoft s’est engagé à se libérer par étapes des outils de Google : Framasoft a déjà dit bye-bye à Gmail, s’est libéré des GoogleGroups, de Google analytics et de la publicité, des polices de caractère Google… Tout cela demande à la fois de la détermination, un travail technique conséquent et des logiciels ou services de substitution fiables. Ce n’est pas forcément à la portée du simple utilisateur. Que peut-il commencer par faire pour se libérer de l’emprise de Google ?
L’article qui suit est un appel à l’action. Une action ambitieuse : se libérer partout de Google. Mais une action qui peut commencer par ce qui est à notre portée : choisir d’autres moteurs de recherche.
Est-il possible de faire vaciller la toute-puissance de Google en remplaçant Google par un moteur de recherche qui ne soit pas notoirement en ligne directe avec la NSA ? Ce n’est pas irréaliste car désormais un très grand nombre de gens sont devenus conscients grâce à Snowden tant de la surveillance étatique de masse que du viol commercial de nos données privées en ligne.
A lire sur Framablog : Se libérer de Google ? Chiche ! — Si on commençait par la recherche ?
Partager anonymement des photos ou des documents lors d’une rencontre ou d’une mobilisation, mettre à disposition de tous des ebooks, des films ou de la musique : c’est ce que permettent entre autres les piratebox. Cet outil crée un réseau informatique local accessible en wifi, totalement anonyme et gratuit. Tout le monde peut s’y connecter avec un ordinateur ou un smartphone, pour télécharger des documents, en ajouter ou échanger par chat. Comme pour notre alimentation, les circuits courts ont de beaux jours devant eux !
Lire l’article sur Basta ! : Piratebox, ou comment échapper au Big Brother de l’Internet
Alors que les attaques contre la neutralité du net se font de plus en plus pressantes, que les révélations sur la surveillance du réseau se succèdent, il est temps de redécouvrir une autre manière de se connecter à Internet. Passer de consommateur chez Orange ou Free à adhérent d’un Fournisseur d’accès à internet (FAI) associatif, c’est possible. Mode d’emploi.
Sur Basta ! : Jetez votre box, connectez-vous à l’internet associatif !
C’est un peu la version post-moderne des « avions renifleurs », une belle arnaque qui a ridiculisé Elf dans les années 70. Cachées derrière le vocale « intelligent — smart —, les vulgaires caméras qui scannent l’espace public deviennent des machines à flairer les intentions coupables, douées d’une capacité infaillible pour détecter des situations dangereuses ou autres « comportements suspects ».
La stratégie on la connait, héritée de l’antiterrorisme, se placer dans une posture « proactive », voire « prédictive ». Mais derrière la posture, c’est l’ère du vide…
Lire l’article sur Reflets : Le mirage du flair électronique
Certains se demandent pourquoi faire tant d’histoires à propos des révélations sur PRISM et des autres formes de surveillance de masse de la NSA. Quand William Hague nous dit que les innocents n’ont rien à craindre de ces écoutes, on est en droit de se poser des questions : à partir de quand la surveillance peut-elle nuire ? que peut-il se produire lorsque l’on est épié ? Voici quelques raisons pour lesquelles vous devriez vous sentir concernés par votre vie privée, sa divulgation et la surveillance…
Lire l’article de Doctorow sur Framablog : PRISM NSA : pourquoi nous devrions nous sentir concernés
On pourrait, pour commencer, rappeler que c’est l’imbécile Hadopi qui a, en France, poussé une bonne partie de la jeune génération vers des techniques d’anonymisation qu’elle ignorerait toujours sans le lobbying de l’industrie culturelle. Grâce à sa très coûteuse existence, elle a appris à vos enfants des notions telles que VPN, proxys, ou « Web profond ». Grâce à son action si peu efficace de milice privée financée par des fonds publics, elle aura aussi poussé les plus curieux d’entre eux vers les réseaux chiffrés de pair à pair (TOR, Freenet et autres avatars) et les plus motivés par l’argent vers la création de « trackers » pirates, pièges à pub rémunérateurs qui vendent ce qui devrait être gratuit (le partage).
Il serait pourtant dommage que le gouvernement néglige cette (incontestable) réussite lorsqu’il fera le (maigre) bilan de cette expérience (ridicule)…
Lire l’article sur Ecrans : [BBS] L’Internet caché du monde de l’ombre
Aux ingurgiteurs de plats préparés : le mouton est une boule à poil laineux montée sur quatre pattes qui se déplace en troupeau. Fin janvier, une « transhumance hivernale » contre l’identification électronique est allée de Mornans (Drôme) jusque sous les fenêtres de la préfecture de Valence.
Sur la route nationale qui mène au centre de Valence, deux cents bêtes tiennent en respect les automobilistes. Trois cents personnes, éleveurs, amis, militants, les suivent. Direction la préfecture. Les passants s’arrêtent un instant, prennent des photos. Une manif de bergers en pleine ville, imaginez l’étonnement. « Tous moutons, tous pucés, non aux RFID », leur lancent certains depuis le cortège. Sous le bureau du préfet, qui ne veut pas recevoir les doléances des éleveurs, on parque les moutons. Sur une remorque garée là, les prises de parole s’enchaînent…
Lire la suite sur CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales : Les moutons ouvrent la marche
Tondre les moutons et leur vendre la laine. Telle est la devise de GAFA. GAFA c’est 300 milliards de chiffre d’affaires annuel, c’est plus de 800 milliards cumulés en Bourse, GAFA c’est la bande des quatre: Google, Apple, Facebook, Amazon. Leur boulot ? Butiner les informations numériques laissées dans notre sillage pour en faire un miel vendu aux annonceurs. C’est le principe DATA TO VALUE.
Connaissez-vous ACXIOM, géant de la publicité ciblée et de la gestion des bases de données ? Connaissez-vous CRITEO, cette « start up high tech » avec son siège social de 10.000m2 en plein Paris ? Jamais le marketing n’a été aussi intrusif et manipulateur car tout se fait non seulement avec notre consentement mais c’est nous qui, chaque jour, donnons gentiment notre laine à ceux qui nous la vendent…
A écouter sur France Inter : Si c’est gratuit, c’est vous le produit !
Gabriella Coleman est une anthropologiste spécialisée dans la « culture hacker ». Elle a ainsi récemment publié le très remarqué livre Coding Freedom: The Ethics and Aesthetics of Hacking.
Elle nous livre ici le fruit de sa réflexion suite à la triste disparition d’Aaron Swartz.
Puisque le code devient pouvoir et que les geeks maîtrisent le code, on assiste en effet à l’émergence d’un nouveau mouvement…
A lire sur Framablog : Les geeks sont les nouveaux défenseurs des libertés publiques, par G. Coleman
C’est long 16 ans. Au début tu peux te dire: « ok, c’est nouveau, les politiques n’y comprennent encore rien, on va leur expliquer et avancer » . Au bout de 3 ou 4 ans et après un 1er changement de législature, tu recommences en te disant « ok eux on les a pas encore formés on recommence« . Mais 16 ans?
Au bout de 16 ans des mêmes combats, il faut encore que de simples citoyens soient forcés d’aller expliquer à leurs députés que ACTA c’est mal ? Ils ont besoin de nous pour le comprendre au bout de 16 ans de généralisation d’Internet dans toute la société ? Dans quel monde vivent-ils ?
Lire la transcription de la conférence de Laurent Chemla sur Reflets : ils sont trop forts ces voleurs 2.0…
Truffé d’erreurs, le plus gros des fichiers policiers va être fusionné avec le plus gros des fichiers de la gendarmerie au sein d’un seul et même méga-fichier d’ »antécédents judiciaires », qui sera lui-même connecté au plus gros des fichiers de la Justice. Une énorme usine à gaz censée corriger les erreurs… mais qui n’est pas sans poser problème…
Lire l’article sur OWNI : Le cadeau empoisonné des fichiers policiers
IBM, Thales & Clinatec. Deux entreprises, un laboratoire – trois faces d’une même industrie de la contrainte. IBM travaille à inonder le monde de capteurs et de puces RFID via son projet de« planète intelligente ». Thales développe Hypervisor, un logiciel surpuissant capable de traiter et classer un nombre de données proprement stupéfiant. Et le laboratoire grenoblois Clinatec s’est spécialisé dans les implants cérébraux – nanotechnologies implantées au cœur même des neurones.
Ces trois entreprises de mise sous tutelle technologique de l’humain ont été étudiées en détail par ceux qui écrivent à l’enseigne de Pièces et Main d’Oeuvre PMO dans un ouvrage signé avec Frédéric Gaillard : L’industrie de la contrainte Éditions l’Échappée. Une mise à nu effrayante de ces « progrès » technologiques pavant la voie à un « monde-machine » qui prend le pas sur le vivant, entre macro-pilotage d’ensemble et micro-pilotage individuel. Pour PMO et Frédéric Gaillard, ces trois projets ont évidemment valeur de symbole. Mais ils sont surtout à l’avant-garde d’un futur proche, annonçant une nouvelle étape de la tyrannie technologique : « La société de contrôle, nous l’avons dépassée. La société de surveillance, nous y sommes. La société de contrainte, nous y entrons », écrivaient-ils en 2008.
[...]
Aujourd’hui « progrès » signifie « progrès technologique ». Le critiquer est réactionnaire. De même pour le lien entre science et technologie. Critiquer la technoscience, c’est critiquer Dieu au temps de l’Inquisition. Une croyance partagée par tous les milieux de la gauche progressiste et citoyenniste, qu’on retrouve même chez certains libertaires. Aborder la question provoque un raidissement, une panique.
Le marketing et les sociologues de l’acceptabilité sont le clergé de cette religion – on l’a encore vérifié avec les funérailles de Steve Jobs, célébrées comme celles du prophète de notre temps. Pour le grand public la technologie s’incarne dans le gadget. Voyez la course au téléphone portable, et maintenant au smartphone. On a franchi avec le téléphone portable un seuil de pénétration similaire à celui de la télé. On dresse le troupeau à des comportements irréversibles. C’est l’effet cliquet de la technologie : on ne revient pas en arrière. Imagine-t-on un monde sans portables ? Qu’une haute autorité médicale ou scientifique révèle ses dégâts sanitaires (multiplication des tumeurs au cerveau et des malades d’Alzheimer), croyez-vous que l’État interdira sa fabrication et sa vente ? Quant aux dégâts sociaux et anthropologiques, la question ne sera pas posée…
Lire l’article en entier sur Article11 : PMO : « Tant qu’on nous réduira à l’état de robots, les robots nous réduiront à néant » – Lémi & JBB
OWNI a étudié les systèmes de vidéosurveillance mis en place dans soixante municipalités françaises. Cette enquête a consisté à répertorier le nombre de caméras et leur densité au regard de la population, lorsque ces systèmes étaient ouvertement déployés et administrés par la municipalité (et non par des gérants de parkings privés par exemple) aux fins de surveiller la population (et non pas le trafic automobile). Notre classement des villes les plus vidéosurveillées s’établit ainsi :
1- Nice
2- Avignon
3- Orléans et Strasbourg
4- Asnières-sur-Seine
[...]
Les chiffres que nous avons recueillis dégagent par ailleurs de fortes tendances politiques. Sur les soixante plus grosses villes de France, presque un tiers, dix-sept exactement, n’ont pas recours à la vidéosurveillance, et ce sont toutes des villes de gauche…
Lire l’article sur OWNI : Le palmarès des villes sous surveillance
Envoyé par xmx.
Sur la musique de Couperin et avec des photographies de Paris vues d’avion, Debord décide d’abandonner les spectateurs de cinéma pour passer à l’examen d’un sujet plus important : lui-même. La société du spectacle est abandonnée pour la description du Paris qui accueilli Debord en 1959.
« Voici par exemple un film où je ne dis que des vérités sur des images qui, toutes, sont insignifiantes ou fausses ; un film qui méprise cette poussière d’images qui le composent (…). Oui, je me flatte de faire un film avec n’importe quoi ; et je trouve plaisant que s’en plaignent ceux qui ont laissé faire de toute leur vie n’importe quoi. »
Réfutation de tous les jugements…, oeuvres cinématographiques complètes, p. 212).
« Ceux qui disent qu’ils aiment ce film ont aimé trop d’autres choses pour pouvoir l’aimer ; et ceux qui disent ne pas l’aimer ont, eux aussi, accepté trop d’autres choses pour que leur jugement ait le moindre poids », Ibid., p. 163-164.
« Ils cherchent à déguiser en un simple désaccord sur une conception du cinéma ce qui est, en vérité, un conflit sur une conception de la société ; et une guerre ouverte dans la société réelle », Ibid., p. 169.
A voir et à lire sur La RdR – La Revue des Ressources : In girum imus nocte et consumimur igni (1978)
Après le « Cablegate », voici donc l’opération « Spy Files » fichiers espions, réalisée encore une fois en partenariat avec plusieurs médias comme le Washington Post aux Etats-Unis, l’Espresso en Italie ou le site Owni.fr pour la France. Mais cette fois-ci, les informations ne sont pas allées dans un seul sens et les médias ont eux aussi contribué à enrichir la base documentaire. Owni a par ailleurs mis en ligne hier une carte interactive à l’adresse spyfiles.org qui permet de localiser l’ensemble des sociétés identifiées en fonction des technologies proposées.
Mais que disent-ils, tous ces documents ? Selon WikiLeaks, « ils révèlent les détails sur ces sociétés qui se font des milliards en vendant des outils de surveillance sophistiqués à des gouvernements, bafouant les règles de l’exportation et fermant les yeux sur les régimes dictatoriaux qui ne respectent pas les droits de l’homme ». Et l’étendue des fonctionnalités proposées fait frémir : surveillance des communications sur Internet, surveillance téléphonique, analyse de conversations, surveillance des SMS et même diffusion d’outils offensifs comme des virus et des outils de contrôle direct des machines. Surtout, les capacités de traitement informatique actuelles permettent de mettre en place des systèmes d’interceptions globaux pouvant fonctionner à l’échelle d’un pays. « Avec ces outils, on ne fait pas de l’intelligence ciblée, on surveille tout par défaut, explique Olivier Laurelli, alias Bluetouff, cofondateur de reflets.info, site d’enquêtes sur les usages technologiques qui s’intéresse depuis quelques mois au sujet. On présume toute une population coupable. Ce sont des armes de guerre ! »
Lire l’article sur Ecrans : Wikileaks démasque les espions numériques
Voir La carte d’un monde d’espions sur OWNI.
1,3 million de personnes sont fichées génétiquement en France, qu’elles aient été reconnues coupables ou pas. Un fichage généralisé à presque tous les délits – sauf financiers… – mais rendu illégal par de nouvelles découvertes scientifiques. Désormais, grâce à quelques segments d’ADN, on peut connaître certains détails privés sur une personne : son origine géographique par exemple. Une possibilité censée être interdite.
Entretien avec Catherine Bourgain, chercheuse de l’Inserm sur Basta ! : Fichage ADN : tout ce que la police peut savoir sur vous
L’appétit vorace de Facebook pour les données personnelles n’est un secret pour personne. Régulièrement, son estomac numérique gargouille auprès de ses membres pour réclamer son dû. « Donnez-moi votre numéro de mobile, que je puisse renvoyer votre mot de passe en cas d’oubli ! » « Expliquez-moi vos opinions politiques, que je puisse mieux cibler mes publicités ! » « Dites-moi ce que vous lisez, ce que vous écoutez, ce que vous regardez, ce que vous cuisinez, que vos amis puissent en profiter ! » Et la plupart des 800 millions d’inscrits, dociles, jettent leurs gros steaks de vie privée dans la gueule béante du réseau social. Ce que personne ne semble savoir, en revanche, c’est que le monstre est dépourvu de système digestif. Il se contente de stocker les données, toujours plus de données, sans jamais en effacer aucune.
Les découvertes du jeune Max Schrems sont effarantes. Au mois de juillet, cet étudiant autrichien en droit a réussi à se procurer l’ensemble des données dont Facebook dispose sur lui. En épluchant les 1222 pages ! de son dossier, il a constaté que le réseau social avait soigneusement archivé toutes les informations qu’il croyait avoir supprimées depuis belle lurette. Anciens pseudonymes, messages privés, demandes d’amis refusées… Il soupçonne même l’existence de fiches sur les internautes non inscrits à Facebook. Max Schrems a décidé de saisir les autorités compétentes en Irlande, où Facebook a son siège européen, pour demander une enquête approfondie. À 24 ans, il est en passe de devenir une sérieuse épine dans le pied du réseau qui valait 70 milliards de dollars…
A lire sur Ecrans : Facebook : la mémoire cachée
La vidéosurveillance (« vidéoprotection » en langage officiel) fait l’objet d’une controverse croissante. D’un côté, le gouvernement ne cesse de réaffirmer son efficacité dans la lutte contre la délinquance et de dépenser des dizaines de millions d’euros pour encourager son implantation partout en France, au grand ravissement des sociétés commercialisant cette technologie. De l’autre, les chercheurs indépendants réalisent des études qui démontrent que la vidéo n’a qu’un impact marginal sur l’évolution de la délinquance, et que son coût est assez exorbitant pour les collectivités territoriales. Avec deux autres de ces collègues chercheurs indépendants, nous avions ainsi publié il y a quelques mois une tribune dans Le Monde parlant clairement d’une « gabegie ». La nouvelle recherche que vient de publier Tanguy Le Goff confirme de nouveau cette position critique.
A lire sur Vous avez dit sécurité ? : Vidéosurveillance : que voient les opérateurs derrière les caméras ?
Les députés ont voté hier en fin de journée, la proposition de loi relative à la carte nationale d’identité sécurisée. Cette carte nationale d’identité organise le fichage administratif de 45 millions de personnes de plus de 15 ans en France. Une proposition de loi qui aura été votée en session extraordinaire, un 7 juillet, dans un hémicycle fort de 11 députés.
La future carte, gratuite, comprendra deux puces. L’une régalienne, avec les données biométriques de la personne. L’autre sur option, afin de permettre aux internautes de s’identifier en ligne via signature électronique même dans des opérations d’achat à distance. « La carte nationale d’identité électronique, ce sont donc deux composants, pour une identité mieux protégée et une vie simplifiée » résumera d’un trait, Claude Guéant.
[...]
Un glissement qui résonne : « la France n’a créé qu’une seule fois un fichier général de la population, c’était en 1940. Il fut d’ailleurs détruit à la Libération » se souviendra encore le député Blisko qui citera un extrait de la loi du 27 octobre 1940 de l’État français : « Obligation de détenir une carte d’identité à partir de seize ans, comportant les empreintes digitales et la photographie, et de déclarer tout changement d’adresse. Institution d’un fichier central de la population et d’un numéro d’identification individuel. » Le fichier créé sous Vichy avait été détruit à la Libération. « C’est donc bien depuis la période de Vichy que la France n’a pas connu et n’a pas voulu un tel fichage de sa population. Je regrette que vous nous le proposiez aujourd’hui, par le biais d’une proposition de loi »….
Avaaz ( « voix » dans plusieurs langues d’Asie, du Moyen-Orient et de l’Europe de l’Est), créé en 2007 afin de « fédérer les citoyen(ne)s de toutes les nations pour réduire l’écart entre le monde tel qu’il est et le monde voulu par la grande majorité d’entre nous », et qui fédère aujourd’hui près de 10 millions de citoyen(ne)s, dans le monde entier, vient de lancer une pétition « à l’attention du Président Nicolas Sarkozy » :
Nous vous appelons à retirer immédiatement le projet de décret qui permettrait au gouvernement d’être juge et partie pour définir les contenus en ligne et les services de l’internet auxquels nous pouvons accéder. Ce décret disproportionné menace nos droits et nos libertés démocratiques ainsi que la liberté d’expression garantie par la Constitution française.
Lancée ce jeudi 30 juin, elle a déjà recueillie plus de 40 000 signatures. (MaJ: le 7 juillet, plus de 146 000 personnes l’avaient signée)…
sur BUG BROTHER : Le gouvernement Sarkozy veut censurer internet
La pétition sur le site d’Avaaz : www.avaaz.org/fr/france_sauvons_internet/97.php
Levée de boucliers contre un projet gouvernemental pour filtrer internet, AFP:
http://www.google.com/hostednews/afp/
Décret LCEN fustigé : le gouvernement suivra-t-il l’avis du CNN?, Numérama:
http://www.numerama.com/magazine/19110-decret-lcen-fustige-le-gouvernement-suivra-t-il-l-avis-du-cnn.html
La France, “pays sous surveillance” selon Reporters sans Frontières:
http://fr.rsf.org/surveillance-france,39712.html
L’ONU fustige la France et son Hadopi, Maxisciences:
http://www.maxisciences.com/hadopi/l-039-onu-fustige-la-france-et-son-hadopi_art15069.html
Nouveau rapport parlementaire dénonçant les mesures de blocage d’internet, OWNI:
http://owni.fr/2011/04/14/neutralite-internet-rapport-de-la-raudiere-neutre-universel/
Le filtrage d’Internet, une mesure contestée en Europe, Le Figaro:
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110523.OBS3774/eg8-le-coup-de-com-numerique-de-nicolas-sarkozy.html
Communiqué du Conseil National du Numérique présentant son avis négatif:
http://j.mp/iMsj8K
Premier épisode : la maltraitance médicale est un abus de pouvoir
Cet article et la série qu’il inaugure sont écrits en réactions à plusieurs centaines de messages que m’ont envoyés lecteurs/trices ou journalistes, et qui pourraient se résumer par les questions suivantes : « Pourquoi certains médecins se comportent-ils comme des brutes en imposant à leurs patients des comportements agressifs ou sans égards, des examens cliniques qui ressemblent à un viol et des interrogatoires qui évoquent l’Inquisition ou la Gestapo ? » ou « Pourquoi trop de médecins refusent-ils catégoriquement de prendre en considération ce que les patientes leur disent ? » ou encore « Comment se fait-il que des professionnels formés pour soigner se comportent comme des juges, des terroristes et/ou des sales cons ? »
Je vous vois grimacer. Ne vous en faites pas, je vais nuancer tout de suite.
Vous remarquez que je n’ai pas dit « tous les » médecins mais « certains », « trop de » ou « tant de »… Car tous les médecins ne sont pas des brutes, bien entendu ; de même que dans les autres corps de métiers, on a affaire à des professionnels dont l’attitude peut varier de manière très importante. Le problème c’est qu’en principe, une profession vouée à soulager, apaiser, panser, accompagner pendant la maladie, vers la guérison ou la mort et, à défaut, à consoler, devrait exclusivement compter parmi ses membres des personnes aptes à remplir ces fonctions. Il semble que, malheureusement, un grand nombre de médecins n’aient ni le profil, ni le comportement attendu.
A lire sur Winckler’s Webzine : Les médecins maltraitants – Comment les reconnaître ? Que faire quand on les a subis ?
En février 2009, Facebook avait déjà déclenché un tollé en ajoutant à ses termes de service une clause paraissant lui octroyer « tous les droits, pour toujours » sur les contenus chargés par ses utilisateurs. Devant l’ampleur de la réaction de la communauté, Facebook avait du revenir en arrière et entamer un dialogue avec ses usagers, aboutissant à l’élaboration d’un Facebook Bill of Rights and Responsabilities (intégré depuis aux CGU de Facebook).
Mais si vous lisez attentivement ce contrat liant tous les utilisateurs de Facebook à la plateforme, vous constaterez qu’il contient toujours une clause semblable à celle de Dropbox :
Pour le contenu protégé par les droits de propriété intellectuelle, comme les photos ou vidéos (« propriété intellectuelle »), vous nous accordez [...] une licence non-exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook ou en relation à Facebook (« licence de propriété intellectuelle »).
Twitter a suivi une évolution similaire. Le service de microblogging présentait à son ouverture en 2006 une attitude relativement ouverte, en ne revendiquant pas de droit sur les contenus postés par ses usagers. Mais en septembre 2009, le petit oiseau bleu est subitement devenu plus gourmand…
A lire sur :: S.I.Lex :: Dropbox, Twitpic et toutes ces plateformes qui veulent croquer vos contenus…
La plupart des gens ne le savent pas, et ce ne sont certainement pas les consultants en référencement qui vont le leur dire, mais on ne peut pratiquement plus être « le premier résultat sur Google ». C’est fini depuis 2009. » Le Référencement is a lie » .
Fin 2009, Google a en effet généralisé la personnalisation des résultats : désormais, même si vous n’avez pas de compte Google, que vous n’êtes pas loggué, du moment où vous ne faites pas des trucs de parano geek total (ou d’internaute moyen d’il y a cinq ans) comme effacer vos cookies et aller regarder dans les options de Google, vos résultats de recherches seront customisés en fonction de toutes ces choses que Google sait sur vous.
En clair, ça veut dire que quand vous vous étonnez de voir votre site ou le site de votre pote si bien remonter dans Google, ça n’est pas forcément le cas pour le reste du monde, et quand quelqu’un vous montre le truc bizarre que Google lui a suggéré en disant « les gens sont bizarres »…
A lire sur boum box : Bienvenue dans l’ère post-démagogie
La décision du Conseil constitutionnel en date du 10 mars 2011 mérite que l’on s’y attarde, même si l’on est pas spécialiste de cette juridiction singulière et des débats qu’elle a suscité ces dernières années, notamment quant à sa composition. Cette décision constitue en effet, à certains égards, un coup d’arrêt à la dérive sécuritaire enclenchée en 2002 et accélérée de nouveau après 2007.
Certes, la Conseil a censuré 13 articles de la loi d’orientation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI 2), ce qui est peu dans l’ensemble (142 articles). C’est l’argument quantitatif mis en avant par les thuriféraires de cette loi. Mais la lecture des motivations de la censure (les « considérant ») révèle les principes fondamentaux de la République que le Conseil a jugé bafoués par le pouvoir actuel. C’est à ce titre que la décision est importante…
Lire la suite de l’article sur Vous avez dit sécurité ?, le Blog LeMonde.fr de Laurent Mucchielli, sociologue : Le Conseil constitutionnel a bien mis un coup d’arrêt à une certaine dérive sécuritaire
Une info passée en douce, par le biais d’un simple décret :
« Sur le Web : la police a désormais accès à toutes vos données personnelles.
Un décret oblige désormais les fournisseurs de services sur Internet à conserver pendant un an mots de passe, traces d’achats ou commentaires laissés sur le web par les internautes. La police pourra y avoir accès lors d’enquêtes, ainsi que le fisc ou l’URSSAF. Tollé général sur la Toile. »
Il aura suffi d’un simple décret, décidé en catimini, dans les cabinets feutrés d’un pouvoir de plus en plus aux abois, pour démontrer que, décidément, ce qui s’est passé en Tunisie, puis en Egypte, à savoir le rassemblement populaire permis par le net, fout une sacrée trouille aux gouvernants, immédiatement en oeuvre de « neutraliser » un éventuel effet boule de neige, dans un pays comme la France, ex-championne des libertés, et, notamment, de la liberté d’expression…
Lire l’article sur AgoraVox le média citoyen : France : le décret de l’incroyable flicage du net
Envoyé par xmx.
« Les peuples n’ont jamais que le degré de liberté que leur audace conquiert sur la peur« , Stendhal
La société de surveillance qui se profile en France, lois après lois, illustre les fulgurances de Michel Foucault sur l’histoire de la société disciplinaire. Le panopticum, plan du monastère médiéval et des prisons de l’âge classique, d’où chacun pouvait être vu de tous, semble dessiner le projet d’architecture sociale de la France de la dernière décennie. Le PDG de Google n’a-t-il pas déclaré, le 18 juin 2010 dans « le Monde », « le développement des nouvelles technologies devrait faire renoncer au concept de vie privée » ? Quelle étrange résonnance avec ce film si singulier de François Truffault, Fahrenheit 451, où nul n’échappe à l’oeil des caméras de la police de la pensée, sauf les hommes-livres réfugiés dans une forêt, récitant en permanence le livre que chacun incarne et sauve de l’oubli…
Tribune Libération (janvier 2011) à lire sur le site de la Fondation Copernic : Ficher, filmer, enfermer, vers une société de surveillance ?
L’Assemblée nationale et le Sénat ont définitivement adopté le projet de loi ultra-sécuritaire LOPPSI, et notamment son article 4 qui met en œuvre le filtrage administratif du Net au prétexte de lutte contre la pédopornographie en ligne. Pourtant, le blocage de sites n’empêchera en rien les criminels qui se livrent à la production et à la distribution de ces contenus de prospérer2. Il s’agit en réalité d’un faux prétexte visant à légitimer le filtrage administratif d’Internet, et à déployer une infrastructure technique de censure. Nul ne pourra contrôler la façon dont ces mesures de filtrage seront mises en place, pas même un juge, et il n’y aura aucun moyen de s’y opposer puisque les sites bloqués seront consignés dans une liste noire secrète.
Les événements tunisiens et égyptiens ont montré le rôle essentiel de la liberté d’expression sur Internet pour la démocratie. Ils ont également démontré l’inefficacité du filtrage ciblé aussi bien en Tunisie qu’en Égypte. Dans ce dernier pays, constatant l’échec du filtrage, le régime a procédé à une coupure totale d’Internet, à laquelle il a dû renoncer lui-même au bout de quelques jours. La Quadrature du Net exprime son indignation de voir le gouvernement et le Parlement, s’engager — pour d’autres motifs — dans ces trajectoires absurdes et dangereuses…
sur La Quadrature du Net : LOPPSI adoptée, Internet sous contrôle ?
La semaine dernière à Bruxelles, trois organisations, dont Privacy International, ont publié les résultats de leur étude comparative sur l’état des libertés individuelles dans 32 pays d’Europe (les 27 pays de l’Union européenne plus la Croatie, la Macédoine, la Norvège, la Turquie et la Suisse), intitulé « European Privacy and Human Rights » (EPHR). L’Union européenne, en tant qu’organe politique influençant les politiques nationales, fait également partie de ce classement.
L’objectif de ce travail est d’établir un panorama européen en matière de respect de la vie privée et de protection des données personnelles, en analysant l’évolution des lois et régulations nationales ayant un impact direct ou indirect sur les libertés individuelles de chaque pays concerné…
Sur Big Brother Awards France : La France parmi les pires nations d’Europe en matière de libertés individuelles
Contrairement à ce que prétendent ses promoteurs, l’HADOPI n’a eu aucun effet sur le marché de la copie numérique, qui est pourtant le critère retenu pour évaluer son efficacité. Début mai 2010, avant même l’application de la loi HADOPI, le SNEP indiquait que le marché des ventes numériques décollait enfin et en attribuait la cause à l’effet dissuasif du dispositif HADOPI. Or, comme le montre l’UFC-Que Choisir dans une note 1, les chiffres pour les neuf premiers mois de 2010 montrent même une progression du marché plus faible que les années précédentes (34,4% contre 46% l’année précédente). Quant aux effets d’HADOPI depuis l’envoi des premiers mails, début octobre, il est à parier qu’ils sont également nuls ou en tous cas non pérennes, compte tenu de la popularité croissante des moyens de contournement du dispositif. Tout porte donc à croire qu’il n’y a aucun « effet HADOPI » sur l’économie de la culture.
Il y a par contre un effet de la guerre répétée conduite depuis 10 ans contre le partage entre individus sans but de profit des œuvres numériques. La dizaine de dispositifs législatifs, politiques ou contractuels mis en place contre le partage ont dans une certaine mesure réussi à influer sur les modalités d’accès, en encourageant les plus nuisibles. En effet, les échanges pair à pair ont été la cible principale de la guerre au partage, alors que leurs effets positifs sur la diversité culturelle, l’économie de la culture et les capacités des individus sont pourtant démontrés2. Ils ont été remplacés par des dispositifs de streaming et de téléchargement sur des sites centralisés le plus souvent localisés hors de l’Union européenne. Ces sites maintiennent leurs usagers dans des situations de réception passive ou de pur accès. Ils ne sont producteurs de pratiquement aucun revenu pour les créateurs mais ont néanmoins un caractère commercial et multiplient la pollution publicitaire. En outre, la centralisation des sites crée des tensions dans le fonctionnement des réseaux alors que les réseaux peer-to-peer s’adaptent naturellement à leur conception…
Sur La Quadrature du Net : HADOPI: Point d’étape
En se plongeant dans les archives de l’Assemblée, du Sénat, ainsi que dans les dossiers, très complets, de vie-publique.fr, l’équipe d’OWNI en a pour sa part recensé 41 depuis la Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure dite “loi LOPSI 1“, première mesure phare de la législature élue en juin 2002, et donc de la décennie sécuritaire incarnée par Nicolas Sarkozy.
Le Parlement ayant adopté 402 lois depuis juin 2002, la politique sécuritaire a donc monopolisé 10% de la production législative française, le Parlement votant, en moyenne une nouvelle loi sécuritaire tous les deux mois et demi. Et encore, cette estimation ne mesure que le nombre de lois, pas leur importance en terme de poids politique, symbolique, de temps d’antenne, ni le nombre des articles qu’elles ont créé, ou modifié…
A lire sur OWNI, Digital Journalism : Lois sécuritaires: 42, v’la les flics!