Le maintien de l’ordre a pris en France un tour dangereux pour les libertés publiques et le droit de manifester. Animée par Reporterre, une Mission civile d’information a mené une enquête approfondie sur les dérives de l’action policière depuis le début des manifestations contre la loi travail. En voici le rapport. Il témoigne d’une dérive dangereuse pour la démocratie.
Lire l’article et le rapport sur Reporterre : Violences policières : le rapport qui dit les faits
Cinq ans déjà. Une demi-décennie s’est écoulée depuis la « grande déflagration » du 15 mai 2011. Inscrit en lettres majuscules dans l’histoire sociale de l’humanité, 2011 a été, avec les révolutions arabes, le 15M [15 mai] et Occupy Wall Street, l’année de l’indignation mondialisée où, comme rappelé par Slavoj Zizek, « nous avons rêvé dangereusement ». Le 15M a joué un rôle de pivot dans l’enchaînement de révoltes qui ont parcouru le monde au cours de cette année, car il a représenté la première grande secousse dans le monde occidental (où avaient déjà débuté, de façon isolée, des processus de protestation massive en Grèce et en Islande) propagée depuis le printemps arabe, sur le mode du chaînon intermédiaire conduisant à l’irruption de Occupy à l’automne.
Josep Maria Antentas, professeur de sociologie de l’Université Autonome de Barcelone (UAB), est membre du Conseil Consultatif de la revue Viento Sur, d’où est tiré ce texte.
A lire sur Contretemps : 15M : il y a cinq ans commençait le futur. #Globaldebout
C’est un événement sans précédent en France et, à notre connaissance, dans les démocraties occidentales, que plusieurs dizaines de milliers de personnes aient été ainsi encagées et que leur droit de manifester ait été ridiculisé, réduit à une pantomime par l’obligation de tourner en rond autour d’un bassin dans un périmètre réduit, sans aucun contact avec le reste de la ville.
L’exemple des lois sécuritaires, celui d’un état d’urgence censé être provisoire mais promis à l’éternité, sont là pour nous rappeler que chaque recul de liberté est ensuite considéré comme un acquis par l’Etat. Si un tel dispositif totalitaire devait être renouvelé, nous entrerions dans une nouvelle phase de l’instauration d’un régime autoritaire dont le caractère démocratique deviendrait franchement évanescent.
A lire sur le blog de S. Quadrupanni : Nous n’irons plus dans la cage
Les Street Medics parlent calmement, d’une voix posée. On ressent la gravité de ce qu’ils évoquent et de ce qu’ils ont vu.
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Être street medic c’est affreux. Je ne connais personne chez nous qui n’ait pas de syndrome post-traumatique après les manifs. Mardi, c’était la pire que j’aie vécue en termes de répression. On marchait, on voyait des gens à terre qui ne bougeaient plus. Je suis de celles et ceux qui disaient que la répression a toujours été sévère, mais cette fois-ci ça dépassait l’entendement.
A lire sur Medium : Conférence de presse des Street Médic
Devant la persistance du mouvement contre la loi travail, la condescendance le cède à un franc mépris de classe, et à un affolement palpable. Médias de garde, Medef, majorité et opposition ont compris que la contestation était proche d’une victoire.
[...]
Le ton hargneux de ces derniers jours n’est pas sans rappeler la dernière ligne droite du référendum contre le TCE en 2005. Tant mieux, c’est le signe que la victoire est possible, qu’elle est à portée de main. La fébrilité au sein du gouvernement atteint son comble : sortie de route d’Emmanuel Macron à Lunel, lapsus sur la nécessité « d’apprivoiser euh approvisionner les français » de Manuel Valls ou le désormais célèbre « Bruno relou » de Stéphane Le Foll…
A lire sur regards.fr : Loi travail : panique au sommet
La huitième journée de mobilisation contre la Loi travail a été marquée par des affrontement violents entre la police et les manifestants, avec pour conséquences de nombreux blessés, dont un jeune homme de 28 ans très sérieusement touché en fin de manifestation à Paris.
Sur Basta ! : Manifestants blessés : les vidéos qui témoignent de l’escalade de la violence policière
Une centaine d’intellectuels et de personnalités dénoncent la stratégie du gouvernement d’isoler des «groupes organisés» et d’exagérer leurs faits de violence pour décrédibiliser les manifestations contre la loi travail à Rennes et à Paris.
Voilà deux mois que le gouvernement ne sait plus que faire pour venir à bout d’un mouvement auquel il ne comprend rien. Après avoir usé jusqu’à la lie la rhétorique anticasseur, il inaugure depuis la semaine dernière une nouvelle stratégie afin d’écraser ce qui lui résiste. Cette stratégie consiste à isoler, sur les suggestions des services de renseignement, des «groupes organisés» constitués policièrement en «associations de malfaiteurs», puis à les accuser de faits dont on exagère la gravité afin de pétrifier tant la population que ceux qui luttent…
Sur Libération : «Casseurs» : renverser l’accusation
« L’idée était d’identifier ceux qu’on pouvait et de les interpeller pour essayer d’identifier les auteurs eux-mêmes. »
Un rassemblement de quelques centaines de policiers qui prennent des selfies à la chaîne avec des élus FN. Un rassemblement contre les violences policières qui est interdit, repoussé dans une rue, qui se transforme en manifestation, qui trouve une voiture de police sur son chemin. Une vidéo, vue un million de fois.
L’occasion fait le larron. Depuis le début du mouvement contre la loi travail le gouvernement ne sait que faire face aux cortèges de « non-affiliés » qui ont pris la tête des manifestations à Paris mais aussi à Rennes, Nantes, Lille, Lyon, etc. Nous étions ainsi revenus sur l’évolution des dispositifs de maintien de l’ordre, sur les tentatives de « nasse » …et leurs échecs.
Lire l’article sur Lundi matin : Cauchemars et facéties – voiture de police
Plusieurs nuits se superposent à la Nuit Debout parisienne, qui a débuté un 32 mars [1] pour ne plus finir. Une somme de singularités et de rencontres qu’on ne peut résumer ni figer. Voici donc quelques-unes de ces lunes, sans précision de calendrier, sans prétention d’éclairage, sans possibilité de mettre à jour. Un humble rappel des réveils souriants, parsemé d’oublis obscurs.
Lire l’article sur CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales : Nuit Debout : le mois le plus long
Depuis 2011, les formes de soulèvement de par le monde États-Unis, Égypte, Espagne, Turquie, Brésil, Grèce, France, etc. se radicalisent. Des mots d’ordre, inaudibles hier, deviennent patrimoine commun. Le débat idéologique se dégage enfin de l’attraction de l’extrême droite. L’émancipation, l’invention de nouveaux droits sociaux, l’abolition des frontières pour tous et toutes reprennent leurs places dans les débats.Actuellement, en France, les luttes contre la « loi Travail » et la persistance des « Nuits debout » s’insèrent dans ce parcours d’apprentissage et d’expérimentation. À travers elles, nous pouvons nous réapproprier la rue et défier l’état d’urgence, renverser le climat de peur, d’islamophobie et de racisme entretenu par le pouvoir…
A lire sur CIP-IDF : Débordons !
Et c’est ainsi qu’en France, un invisible se constitue.
Face à cela, le cinéma peut encore décélérer, recadrer, rendre visible ce qui est passé sous nos yeux : revoir.
Le réalisateur Mathieu Bareyre et l’ingénieur du son Thibaut Dufait nous ont adressé une vidéo de la place de la République, tournée lors de la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 avril. « Quelle stupeur fut la nôtre, le lendemain, de découvrir tout ce que contenait ce plan… », écrivent-ils. Nous leur avons demandé un décryptage pour l’accompagner.
Sur Le Club de Mediapart : On ne sait jamais ce qu’on filme
« La plupart des journalistes vont s’abriter derrière les CRS, parce qu’ils ont peur des manifestants. Moi, j’ai choisi de montrer le contre-champ en défilant du côté des manifestants »
Caméra au poing, ce journaliste indépendant filme les débordements des manifestations comme nul autre, au point d’être devenu une référence.
Portrait sur L’Obs : Alexis Kraland, le casse-cou qui filme la violence policière de l’intérieur
C’est le mot d’ordre qui revient régulièrement place de la République. Il est question de hashtags, de groupes Facebook ou de SMS viraux. Les Nuit debout insistent sur cet enjeu de la com’, confondue pour l’occasion avec l’usage des outils numériques[...]
Les grandes oreilles, en revanche, n’en manquent pas une. La police n’a plus à nous surveiller : nous publions toutes les infos nous concernant, lieux de rendez-vous, vidéos et photos non floutées. En Iran, une fois la première des révolutions dites « 2.0 » (les émeutes de juin-juillet 2009) écrasée, les traces que les manifestant.es ont laissées partout sur Facebook ont été bien utiles pour les réprimer. La Nuit debout, dans l’idée de rendre le mouvement accessible à tout.es, s’organise à l’aide d’un wiki ouvert sur une page web qu’on imagine dans les favoris des RG depuis la première heure…
Lire l’article sur la Brique : « À vos smartphones ! »
Dans la grande salle de la Bourse du Travail à Paris, plus de 500 personnes écoutent les intervenants, dans une ambiance surchauffée. A l’appel du journal Fakir et du collectif Convergence des luttes était organisé le 20 avril un débat sur les perspectives du mouvement Nuit Debout, intitulé « L’étape d’après ». Quelles propositions concrètes, quelle stratégie, quel plan de bataille, pour amplifier le mouvement ? Au cœur de la discussion, la question – difficile et récurrente – de la jonction entre toutes les luttes sociales ; entre les syndicats opposés au projet de Loi Travail et les participants aux événements Nuit Debout dans toute la France ; entre les ouvriers des raffineries, les cheminots de la SNCF, les étudiants et lycéens, les chômeurs, les intermittents du spectacle, les dockers… Comment passer d’une bienveillance réciproque, voire d’un soutien, à une implication, à des combats communs ?
Lire l’article sur Basta ! : Nuit Debout : quelles perspectives ?
Mercredi 20 avril, ils étaient nombreux à la Bourse du Travail de Paris pour réfléchir à « l’étape d’après ». Alors que Nuit Debout se réunit avec succès depuis un mois tous les soirs place de la République, quels sont maintenant les objectifs ? quelle stratégie ? quel plan de bataille ? Mais aussi quels malentendus ? Extraits en images de la soirée.
A voir sur le site de Là-bas si j’y suis : Frédéric LORDON : « Il faut chasser les gardiens du cadre »
… Ou comment parler de casseurs pour tenter de casser le mouvement
Texte collectif distribué et lu lors de l’assemblée Nuit Debout le 19 avril sur la place de la République.
A lire sur Paris-luttes.info : Ça passe et ça casse…
Nous avons signalé, dans un précédent article, à quel point les mésaventures d’Alain Finkielkraut sur la place de la République ont indigné l’éditocratie qui, à l’unisson, a témoigné de sa bouleversante solidarité avec le philosophe pour médias. L’occasion rêvée pour jeter le discrédit sur une mobilisation qui n’a, selon eux, que trop duré.
Même si nous n’imaginions pas que « l’affaire » allait être rapidement enterrée, nous pensions toutefois que le pire était passé, a fortiori dans la mesure où la version unanimement reprise par les défenseurs d’Alain Finkielkraut dans les heures qui ont suivi l’incident a été depuis largement remise en cause. Mais c’était sans compter sur l’inénarrable Michel Onfray…
Lire l’article sur Acrimed | Action Critique Médias : Nuit debout : le crachat de Michel Onfray pour défendre Alain Finkielkraut
Depuis le 31 mars, le nuit n’est pas couchée. De la place de la République aux banlieues et aux villes de toute la France, le mouvement entamé il y a trois semaines se poursuit et s’organise, avec l’appui des Indignés espagnols, qui sont passés par là. Comment se fabrique cette démocratie spontanée qui est entrée dans un mois de mars sans fin, symbole des possibles politiques ?
A suivre sur le portail de Basta ! : Les nuits se lèvent partout
Je suis contre la violence des bandes casquées qui jettent des projectiles détonants. Chaque jour qui passe, elles agressent, tabassent, blessent, parfois grièvement. En bandes de voyous très mobiles, s’infiltrant jusque chez les manifestants les plus paisibles, elles apportent dans les cortèges un niveau de brutalité jamais vu depuis des décennies. Ces actes sont d’autant plus dangereux qu’ils sont coordonnés avec des groupes beaucoup plus nombreux et militarisés, suréquipés et surarmés. J’approuve donc vivement ceux qui débusquent et chassent ces nervis hors des manifestations, et qui tiennent à distance leurs acolytes en noir ou bleu, qui veulent interdire l’exercice du droit de grève et des libertés d’expression, de manifestation, de mouvement. Tous les moyens nécessaires doivent être déployés pour contrer la violence des BAC, des CRS et des gardes mobiles. Il y a encore des progrès à faire, en terme de coordination des déplacements ou en matière d’équipement (on ne comprend pas, par exemple, pourquoi l’usage des bombes lacrymogènes performantes devrait être réservé à la flicaille), mais il faut saluer le courage et la détermination des milliers de jeunes et de moins jeunes qui, à travers tout le pays, s’opposent à la violence policière.
Lire l’article sur Lundi Matin : Je suis contre la Violence
A plusieurs milliers de kilomètres de Paris. Une houle puissante, incroyablement belle, parfois encore souterraine, on ne la soupçonne pas mais elle est déjà là, s’est engouffrée dans les rues, un matin de février. Elle a avancé pendant des semaines, elle a accompagné le printemps, a déjà éclaboussé bien plus loin que la ville. Elle bouillonne, elle gronde aussi. Elle crie Liberté ! Elle est nationale, elle est anti-nationale, elle s’en fout. Sa jeunesse est vieille de mille ans. Elle a gonflé en son épicentre, le campus de la Jawaharlal Nehru University JNU, halo de verdure au sud de New Delhi où les fleurs et les slogans d’insoumission se sont mêlés en feu d’artifice, propulsant le raz-de-marée à la face du gouvernement et de sa police. Tant de joie, tant de rage. La tempête a submergé les gardiens de l’ordre national. Dégoulinants, ils ont desserré l’étau. Après 23 jours de détention, le 3 mars, le tribunal a laissé sortir le leader étudiant Kanhaiya Kumar, libéré sous caution…
A lire sur Planète Asie : Révolte étudiante à New Delhi, par Naïké Desquesnes Les blogs du Diplo, 17 avril 2016
Le monde, ou rien. Voilà quelques semaines que nous sommes plongés dans l’ébullition de la lutte, ses coups de folies et son euphorie. Qu’importe qu’elle triomphe de cette loi. Elle n’est qu’un déclencheur, qu’une occasion, rien de plus. Le statu quo est tout aussi immonde. Ce qui se passe un peu partout est plutôt une manifestation d’une rage diffuse, d’une colère montante, d’un dégoût qui se généralise vis-à-vis de ce monde et ses avocats qui nous martèlent sans cesse, que non, vraiment, il n’y a pas d’alternative.
A lire sur lundi matin : VIVRE, OU RIEN
#GreveGenerale
« On ne tient pas une population avec BFM, de la flicaille et du lexomil ! »
A voir sur YouTube : Frédéric Lordon – Grève Générale ?! #nuitdebout du 40 mars (9 avril)
Enregistrements des transmissions, depuis le 6 avril, de Radio Debout, webradio de la Nuit debout qui occupe la place de la République à Paris :
- extraits des assemblées générales ;
- reportages auto-produits ou de radios libres ;
- duplex avec les Nuit Debout et manifestations d’autres villes ;
- entretiens avec des personnes présentes dans le mouvement : activistes, sans-papiers, membres des différentes commissions, medias indépendants, représentant·e·s de Podemos ou d’Occupy Wall Street, le Collectif des 39, Marie-José Mondzain, Nicolas Philibert, Rodolphe Burger…
Transmission en direct chaque soir de 18h à minuit (et plus tôt le weekend) sur http://mixlr.com/radiodebout/.
Archives des émissions sur http://mixlr.com/radiodebout/showreel ou https://archive.org/details/@radiodebout ou https://soundcloud.com/radiodebout.
Des incidents ont éclaté en fin du parcours à Paris, place de la Nation, en marge des manifestations contre le projet de loi Travail. Aissatou Dabo, porte-parole de la coordination nationale étudiante, assure au micro d’iTELE que « cette violence pour nous ne vient que d’un seul côté ». Selon elle, « les jeunes qui sont en train de lancer des pierres sur les policiers, il faut penser aussi que ça ne les atteint pas vraiment. Mais quand ils lancent des bombes lacrymogènes ou leurs flash-ball sur nous, ça, c’est ce qui nous touche le plus. Il faut voir la violence entre les deux. »
A voir sur YouTube : Manif 9 avril : « On a décidé de ne pas se dissocier de ce que vous appelez les casseurs »
Depuis quelques années, les militantEs du mouvement social sont régulièrement confrontéEs une nouvelle espèce de morbacs, les confusionnistes, pour qui la frontière droite-gauche est une chimère, et qui appellent à un front commun « antisystème », y compris avec l’extrême droite. Avec leur discours plein de naïveté abyssale et de contradictions, ils se baladent dans les manifs, les AG, tentant dès qu’ils le peuvent de monopoliser la parole, en quête d’une pseudo-légitimité auprès de l’ensemble du mouvement, dans le but de rameuter pour leur crémerie et son étalage d’idées réactionnaires. Discrets, passe-partout, les confusionnistes n’en sont pas moins dangereux car avançant masqués, ils sont passés maîtres dans l’art de tromper les gens.
A lire sur La Horde : Extrême droite et confusionnistes face au mouvement contre la loi Travail
La contestation contre le projet de loi travail entre dans sa cinquième semaine. Les confédérations syndicales opposés à la réforme du droit du travail – CGT, FO, Solidaires et FSU – ainsi que plusieurs organisations étudiantes et lycéennes – Unef, FIDL et UNL – ont appelé à « amplifier l’action » le samedi 9 avril. Objectif : élargir la mobilisation aux salariés qui n’osent pas débrayer en semaine. Le site loitravail.lol recense tous les rassemblements contre la loi travail prévus le 9 avril sur la carte.
Lire l’article sur Basta ! : Mobilisations du 9 avril : la carte des rassemblements contre la Loi travail et des Nuit Debout
NUIT DEBOUT – contribution spontanée / César Vayssié 34 mars 2016
#ContributionSpontanéeRépublique
A voir sur Vimeo : 34 mars #1 / F. LORDON / République / César Vayssié
Pincez moi, je crois rêver, les jours passent et le soleil ne se couche pas sur la Nuit debout. Ils ne voulaient pas rentrer chez eux après les manifestations du 31 mars contre la loi travail, et voilà qu’une brèche temporelle s’est ouverte : ce n’était pas un poisson d’Avril, nous voici déjà le 34 mars du calendrier lunatico-révolutionnaire. Le vieux temps politique, des divisions et polémiques stériles, s’est arrêté dans cet espace émancipé des contraintes d’une réalité devenue depuis trop longtemps synonyme de frustration. L’ambiance est désormais au « Rêve général », au désir puissant d’avenir, subversion terrible dans cette époque de peurs.
Lire l’article sur Le Club de Mediapart : Nuit debout, le rêve éveillé d’une convergence des luttes
Plus qu’un persistant obstacle à un grand projet, c’est ce que représente la Zad qui les gêne, avec ses potagers collectifs, ses tonnes de patates et d’oignons produits, son blé qui nourrit la meunerie et la boulangerie, ses assemblées autogestionnaires. La Zad constitue d’ores et déjà un bien commun des luttes. Un espace précieux, construit sur plusieurs années, qui a su développer la solidarité avec les migrants de Calais, des passerelles vers les quartiers populaires, avec les luttes en Russie, en Italie, en Angleterre. L’insoumission bouillonnante s’y passe allègrement de police, de juges, de conseils municipaux, de chambres d’agriculture. Le partage, l’entraide, d’autres manières de bâtir sans permis de construire, de cultiver sans acte notarié, de se nourrir en marge du capitalisme. Pour les partisans de l’ordre, mater cette résistance est peut-être plus urgent que couler leur béton prometteur de dividendes.
Lire l’article sur CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales : Notre-Dame-des-Landes : L’assemblée
des salamandres
Dans l’actualité des luttes,il a était question de Notre-Dames des landes.C’est avec Marcel Thébault paysan et membre du collectif de lutte de la zad- zone a défendre- contre l’aéroport, avec lequel nous avons parlé des menaces d’expropriation.En effet, les habitants et paysans dits « historiques », qui étaient propriétaires ou locataires avant la déclaration d’utilité publique DUP, ont été assignés en référé expulsion le 10 décembre. AGO-Vinci demandait l’expulsion immédiate des habitants, avec pour contrainte une astreinte financière de 200 à 1000€ par jour. Et mise sous séquestre des biens et cheptels.
Écouter l’émission sur Sons en luttes : NOTRE DAME DES LANDES : LUTTE CONTRE L’EXPROPRIATION D’HABITANT-E-S DE LA ZAD
Des centaines de milliers de personnes ont été expropriées de leur logement par les banques, après la crise financière, qui a frappé de plein fouet l’Espagne et son secteur immobilier. Dans la foulée du mouvement 15-M, une Plateforme des victimes des hypothèques PAH s’est développée dans tout le pays et a obtenu plusieurs succès. L’une de ses porte-parole, Ada Colau, a même remporté la mairie de Barcelone. Alors que se déroulent ce 20 décembre les élections législatives espagnoles, Carlos Macías, porte-parole de la plateforme en Catalogne, raconte l’histoire de ce mouvement social.
A lire sur Basta ! : Espagne : « Transformer l’imaginaire collectif, c’est déjà un processus révolutionnaire »
Pour combattre efficacement l’Etat islamique et son offre politique de mort et de désespoir, « nous devons réfléchir à la révolte qui est à la racine de ces crimes », suggère l’anthropologue Alain Bertho, qui prépare un livre sur « les enfants du chaos ». A la racine du mal, la fin des utopies, enterrées avec l’effondrement de tous les courants politiques progressistes. Le XXIe siècle aurait oublié l’avenir au profit de la gestion du risque et de la peur, indifférent à la colère des jeunes générations. Entre un quotidien militarisé et le jugement dernier à la sauce djihadiste, seule « la montée d’une autre radicalité » pourrait raviver l’espérance collective.
A lire sur Basta ! : « Il faut être clair : un monde a pris fin, il n’y aura pas de retour en arrière »
Et si une nouvelle lutte des classes apparaissait sans que l’on s’en rende compte ? Et si le taux de pauvreté français, plus faible qu’ailleurs en Europe, cachait d’autres réalités ? Alors que depuis quinze ans, les inégalités de revenus augmentent en France, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont accepté de répondre à quelques questions. Le duo – à la ville comme dans leur labo de recherche – a déjà produit près d’une vingtaine de travaux. Le fil rouge ? La violence des classes aisées et la façon dont elles s’assurent de protéger leur classe et leurs richesses.
A lire sur L’imprévu : « Leur soif de richesses ne connaît ni scrupules ni limites »
La non-obéissance est d’abord une attitude individuelle, au quotidien, par lequel un individu entend se conformer rigoureusement à des principes de vie et de moralité, quitte à désobéir aux instructions venues d’en haut quand elles violent ouvertement ces principes.
La non-obéissance civile consiste à faire prévaloir la légitimité sur la légalité, quand cette dernière en transgresse les principes. En clair, le citoyen non-obéissant, en son âme et conscience, est habilité à faire prévaloir les Droits de l’homme sur les lois qui les bafouent (article 2 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme version 1948)
Lire l’article sur Politis : L’homme révolté et la non-obéissance civile au quotidien
En France, la crise a rendu les riches plus riches, et les pauvres plus pauvres. C’est ce qu’indique un rapport publié jeudi 21 mai par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui a étudié son impact social sur la période 2007-2011 dans ses 34 pays membres.
L’étude démontre que les inégalités entre riches et pauvres ont atteint des niveaux record dans la plupart des pays de l’OCDE, et restent plus élevées encore dans beaucoup d’économies émergentes. En moyenne, les 10% les plus riches de la population ont ainsi un revenu 9,6 fois supérieur à celui des 10% les plus pauvres, alors que la proportion était de 7,1 fois dans les années 1980 et 9,1 fois dans les années 2000…
Lire l’article sur France TV info : Les inégalités se sont davantage creusées en France qu’ailleurs dans le monde
Le tout jeune parti espagnol Podemos – « Nous pouvons » – vient de fêter sa première année d’existence. Ce mouvement de gauche avait fait une entrée remarquée sur la scène politique lors des élections européennes, avec près de 8% des voix. Il se positionne désormais comme 3ème force politique en Espagne : il a attiré 15% des votants en Andalousie, en mars. Comment expliquer ce fulgurant succès ? Quel est son programme, sa stratégie politique et médiatique ? « La politique espagnole ne sera jamais plus comme avant, même si l’on disparaissait demain, affirme Miguel Urbán Crespo, député européen et n°2 de Podemos. Nous avons quelque chose que les partis n’ont pas, le soutien populaire de ceux qui veulent changer les choses. »
Entretien à lire sur Basta ! ; Revenu universel, nationalisations, audit de la dette, énergies vertes… Quel est le programme de Podemos ?
Nous sommes frères dans l’insatisfaction, la révolte, l’envie de faire quelque chose, l’anticonformisme. L’histoire qu’écrit le pouvoir nous a appris que nous avions perdu, que le cynisme et le profit étaient des vertus, que l’honnêteté et le sacrifice étaient stupides, que l’individualisme était le nouveau dieu, que l’espérance était une monnaie dévaluée, pas cotée sur les marchés internationaux, sans pouvoir d’achat, sans espérance. Nous n’avons pas appris la leçon. Nous avons été de mauvais élèves. Nous n’avons pas cru que nous enseignait le pouvoir. Nous avons séché les cours quand on apprenait en classe le conformisme et la stupidité. Nous avons été recalés en modernité. Condisciples de rébellion, nous nous sommes trouvés et avons découverts que nous étions frères…
Il y a quatre mois de cela, nous avions interrogé Guillaume Goutte, auteur et éditeur spécialisé sur la question zapatiste, pour savoir plus en détail ce que devenaient le mouvement zapatiste et le Sous-commandant Marcos. Nous publions aujourd’hui un appel enthousiaste que ce dernier a lancé à l’Europe il y a maintenant vingt ans, au lendemain de leur apparition sur la scène politique mondiale. Il le dédiait « aux hommes et femmes solidaires du Chiapas » et « aux peuples du monde ». Le néolibéralisme ? Une guerre mondiale contre toutes et tous.
sur BALLAST : Ne vous sentez pas seuls et isolés — par le Sous-commandant Marcos
Attac vous propose, dans ce petit guide, une revue des enjeux des politiques menées en Europe, ainsi que des luttes et alternatives qui s’y développent. Nous en sommes persuadés : les mouvements de résistance à l’offensive néolibérale en cours en Europe peuvent rassembler et inverser la tendance.
Lire l’article sur le site de Attac France : Petit guide de résistance à l’Europe austéritaire
Les bureaucrates amoncellent les papiers pour décider de ce que nous et notre travail valons. Mais ironiquement, suggère l’anthropologue américain David Graeber, ce sont ces fonctionnaires qui effectuent le travail le moins sensé de tous. Si nous donnions à chacun un revenu de base forfaitaire et éliminions ces emplois bureaucratiques ?
Lire l’interview sur revenudebase.info : Pourquoi David Graeber soutient le revenu de base
Qu’y a-t-il de commun entre une coopérative, un potager partagé, un collectif de hackers ou une communauté autochtone gérant une forêt ? Tous « agissent et coopèrent avec leurs pairs, de manière auto-organisée, pour satisfaire leurs besoins essentiels », explique David Bollier. Ce chercheur états-unien et militant infatigable des biens communs nous invite à ne plus être des « créatures du marché », des consommateurs isolés sans autre pouvoir que de voter occasionnellement, mais à devenir plutôt des « commoneurs » : des acteurs d’un système de production, de relations sociales et de gouvernance alternatif au néolibéralisme.
A lire sur Basta ! : « Les biens communs nous offrent davantage de liberté et de pouvoir que ne le font l’État et le marché »