A l’ère numérique, le capitalisme compatissant
Depuis plus d’un an, on salue la technologie numérique comme la panacée contre la crise des réfugiés. Les médias regorgent de reportages sur les applications, les hackathons et les annonces pour des formations au codage, sans compter les déclarations des géants de la technologie engagés pour la cause humanitaire.
Airbnb, Uber et même cette Université de la singularité aux allures de secte se sont empressés de prendre le train en marche. On croule sous les solutions innovantes, comme Karim, le robot conversationnel qui, grâce à un programme d’intelligence artificielle, dispense ses conseils aux réfugiés ; ou encore le service d’identification basé sur les blockchains (« chaînes de bloc » (1)), qui aide les sans-papiers à prouver leur identité. Le message est sans équivoque : certes, la technologie est entre les mains des entreprises privées, mais ces mains sont si douces et généreuses, si humaines et attentionnées qu’elles continueront de donner éternellement…
Lire la suite de l’article de Evgeny Morozov sur Silicon Circus : A l’ère numérique, le capitalisme compatissant, par (Les blogs du Diplo, 2 juillet 2016)