Fils d’agriculteur
Mon père a quitté l’agriculture, il y a une dizaine d’années. Il est parti affecté, comme si son métier était devenu un sujet d’incompréhension et de colère. Pour bénéficier des aides européennes à l’arrachage des pruniers, le seul moyen afin de payer ses dettes avant la retraite, il a fait comme beaucoup d’agriculteurs : il a arraché tous ses vergers. Il a fallu plusieurs jours pour brûler tous ces arbres et certaines personnes disent avoir vu la fumée depuis Marmande, à 40 kilomètres de notre ferme.
Il faut dire que les mêmes pruniers avaient été ceux qu’il avait planté lui-même, chaudement recommandés par l’industrie agricole, par le biais des recherches de l’INRA. On poussait les agriculteurs à planter cette nouvelle variété de pruniers, résultat d’années de sélection et de croisements. Pour réaliser, dix ans plus tard, alors qu’ils étaient arrivés à maturité, que ces pruniers présentaient un défaut majeur : leurs prunes s’abîmaient et pourrissaient très vite lorsqu’elles tombaient à terre. Il fallait changer tous les arbres…
Lire la suite de l’article de Didier Lestrade sur Minorités : www.minorites.org/index.php/2-la-revue/721-fils-d-agriculteur.html