Kazakhstan, naissance d’une nation
Un film de Christian Barani et Guillaume Reynard. 65 min – 2008
Diffusion le 22 septembre 2008 à 00h10 sur Arte / La Lucarne
( multidiffusion le 24 septembre et le 12 octobre à 5.00 )
pendant quelques jours encore sur Arte+7 : http://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=2233878,CmPage=1697660,scheduleId=2206044.html
Une production Atopic
Avec la participation d’ARTE France et le soutien du CNC et de la Procirep-Angoa
Dans le chantier de la nouvelle capitale kazakhe, Astana, le portrait saisissant d’une société dirigeante qui du passé soviétique fait table rase.
En 1998, sept ans après l’indépendance du pays, le président autocratique kazakh Noursoultan Nazarbaiev décide de déplacer la capitale d’Almaty à Akmola, rebaptisée Astana, dans les steppes du nord. De vertigineuses tours de verre sortent de terre, financées par les exportations de pétrole. Christian Barani et Guillaume Reynard y regardent vivre la nouvelle oligarchie, dans les oripeaux standardisés et clinquants de la richesse. Un discours présidentiel de 1997 sur l’avenir du Kazakhstan ouvre le film, vantant aux « trois couches sociales, les riches, les classes moyennes et les pauvres », les infinies promesses du marché.
Les fictions du réel
Film après film, Christian Barani et Guillaume Reynard construisent un portrait sensoriel et fragmenté du Kazakhstan. Leur attention aux paysages, aux gens, aux sons ou objets du quotidien donne au spectateur le sentiment de vivre concrètement l’expérience du voyage, dans son étrangeté et dans sa séduction. Ici, sous les néons des discothèques et des salons d’apparat, de réception en visite guidée, ils nous promènent à travers les fantasmes d’un nouveau monde capitaliste en construction, symbolisés par le futurisme fantomatique de la ville nouvelle. S’attachant à représenter « la fiction qui dans chaque scène semble avoir précédé le réel », jusque sur un tournage du cinéaste Darejan Omirbaev, ils s’aventurent aussi dans l’envers du décor, d’une baraque de chantier à une maisonnette bientôt expropriée. À travers une oligarchie ex-soviétique en pleine expansion, un portrait mélancolique et poétique de la mondialisation.
Irène Bérélowitch
http://www.christianbarani.net
http://www.guillaumereynard.com