La désobéissance européenne doit être le grand sujet politique de 2012
Toute politique de gauche est impossible au regard du droit européen. Développer un « pôle public bancaire », comme le propose à juste titre le Front de gauche, contredit une directive européenne, la directive « services ». Et donc, aucune loi ne peut être votée en ce sens sans être déclarée inconstitutionnelle ! Il en va de même pour la renationalisation de producteurs d’énergie comme Gaz de France, pour la taxation des transactions financières ou pour une fiscalité environnementale qui remettrait en cause la libre-concurrence.
Le problème de la gauche est donc qu’elle s’apprête à aller aux élections avec un programme inapplicable, dont chaque mesure, si elle parvenait au pouvoir, serait censurée par le Conseil constitutionnel… À moins qu’elle ne revendique, dès la première page de son manifeste, la désobéissance européenne. Comprenons bien que cette désobéissance européenne n’est ni une formule de style ni un mouvement d’humeur. Elle est l’aboutissement d’un raisonnement imparable : puisque la Constitution française fait allégeance au Traité de Lisbonne, ce qui empêche juridiquement toute politique de gauche, il faut la réformer pour restaurer la primauté du droit national sur le droit communautaire. Seul ce renversement de la hiérarchie des normes juridiques permettra à une gauche radicale de voter des lois pour mener des politiques différentes de la droite et des socio-libéraux. Pourtant, la désobéissance européenne est toujours absente des débats…
Lire l’article sur le site du M’PEP ( Mouvement politique d’éducation populaire ) : La désobéissance européenne doit être le grand sujet politique de 2012
Envoyé par frédéric dumond.