antimondialiste

[ louvoyer : naviguer en zigzag à contre vent ]

02/05/2006

Le CPE, une goutte d’eau dans un lac de rage

Classé dans : anarchisme, désintoxicant, exclusions, libertés, politics @ 13:00


Quelques remarques sur la violence, l’illégalité et l’orientation des luttes sociales
(Grenoble, avril 2006)

Texte issu du mouvement dit anti-CPE à Grenoble, posant quelques réflexions sur :

- La violence comme moyen de se faire entendre
- L’illégalité comme conséquence de la désobéissance
- Des médias et de l’orientation des luttes sociales

en voici quelques extraits :

« S’il y avait connexion entre les étudiants et les banlieues, tout serait possible. Y compris une explosion généralisée et une fin de quinquennat épouvantable. »
Nicolas Sarkozy, Ministre de l’Intérieur, dimanche 12 mars 2006, cité dans « La grande peur de Sarko », en page 2 du Canard enchaîné (n°4455, 15 mars 2006).

Aujourd’hui, alors que le CPE a été « remplacé » (pour ne pas dire « retiré »), alors que la gauche dans son ensemble parle de grande victoire, alors que la société reste la même, alors que partout c’est la merde, ni la gauche ni la droite au pouvoir ni les médias ne diront que la chute du CPE est due avant tout aux débordements permanents du mouvement. Pourtant, sans la violence, sans les différentes pratiques illégales des manifestant-e-s, nous en serions encore à nous demander le cul vissé devant la télé « mais pourquoi rien ne change alors que nous étions des millions à manifester sagement dans la rue ? notre citoyenneté n’a donc aucune valeur ? ».

L’ironie de départ de ce texte se situe dans ce paradoxe :
Si le CPE est mort, c’est parce que des dizaines de milliers de révolté-e-s ont foutu le bordel de Paris à Toulouse, de Rennes à Grenoble, etc. Pourtant, la plupart de ces révolté-e-s restent plein-e-s d’insatisfaction et de rage, leur révolte reste intacte. Le CPE n’était pour eux et elles qu’un détail…

En nuisant à la police et plus largement aux tenants du maintien de l’ordre, nous sortons de la résignation et de l’impuissance habituellement ressenties. Destructions et transformation de la ville pacifiée en lieu d’émeute sont synonymes de création, et inversement. Nous avons tou-te-s plus ou moins conscience que vivre dans un monde que nous choisirions devient impossible sans la destruction complète du monde actuel. Ainsi, lorsque nous détruisons ce qui nous opprime, nous participons à ouvrir les brèches qui nous permettent de créer de nouveaux rapports sociaux…

La violence insurrectionnelle (et donc destructrice) des manifestant-e-s porte en elle les germes de la construction d’une vie passionnante, une vie dépassant le cadre de la survie (que celle-ci soit sous-prolétaire ou bourgeoise, « occidentale » ou du « tiers-monde »), une vie réappropriée des mains de l’Etat et des patrons, abolissant le travail-famille-patrie-télé. La créativité contenue dans cette violence exprime l’impatience d’en finir avec la dépossession de nos vies, la négation en actes des rôles dans lesquels nous sommes censé-e-s rester enfermé-e-s…

ce texte signé par Les enragé-e-s ouvrent le bal est publié en ligne sur infokiosques.net : http://infokiosques.net/spip.php?article=340

le loup voyou pourtant non-violent depuis toujours entend curieusement bien ce discours… woof!


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