L’instrumentalisation des peurs…
Sarkozy déclare : « La rupture que je propose, c’est de parler sans tabou. Je suis le candidat qui exprime les idées que pensent et que portent les Français » (entretien au Journal du Dimanche, 11 mars 2007). Et il a sans doute raison : sa proposition risque d’être cohérente avec ce que pense un bon nombre de français. Pourquoi ? Car pour les migrations, comme pour les délocalisations, les citoyens français ont une vue biaisée des phénomènes.
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Que nous apprennent les chiffres les plus récents pour la France ? François Héran (2007) montre que sur les années 2003, 2004 et 2005, les mouvements migratoires contribuent pour 30% à la croissance annuelle de la population française, contre 80% en moyenne dans l’UE à 15 et 85% dans l’UE à 25. Sur une population de 1000 habitants, la migration se solde chaque année par deux migrants nets.
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Tout part en Chine, nous dit-on. Et quand l’activité ne part pas en Chine, ce sont leurs produits qui inondent nos marchés et mettent à mal nos entreprises. D’où la volonté d’ériger des barrières. Là encore, gageons qu’une majorité de français adhère au diagnostic. Mais, là encore, les chiffres font mal : moins de 1% des investissements directs de la France à l’étranger vont en Chine contre plus de 80% qui vont dans des pays développés (dont plus de 50% dans l’UE à 15 et 25% aux Etats-Unis). S’agissant des importations de la Chine vers l’Union à 25, elles représentaient en 2000 2,7% de l’ensemble et en 2005 4,7%. Pour l’Asie dans son ensemble, les chiffres sont passés de 12,1% à 12,4% sur la même période. En fait, l’essentiel du commerce international, en Europe, est intra-européen : en 2005, 73,4% des exportations des pays de l’UE à 25 vont vers l’UE à 25 ; 70,4% des importations proviennent de l’UE à 25…
lire l’article sur le blog d’Olivier Bouba-Olga : http://obouba.over-blog.com//article-5995852.html