antimondialiste

[ louvoyer : naviguer en zigzag à contre vent ]

06/11/2005

Qui a peur de la démocratie ?, par Hervé Kempf

Peut-on, en France, discuter librement des problèmes technologiques ? Est-il autorisé de s’opposer aux innovations en recourant aux possibilités qu’offre la loi ? La démocratie peut-elle s’exprimer simplement et se faire entendre sans avoir recours à des manifestations, voire à des sabotages ? L’évolution récente de deux dossiers concernant des sujets aussi décisifs que la politique énergétique de la France et l’avenir de son agriculture conduit à poser ces questions alors que reprend, début novembre, un débat tronqué sur le réacteur nucléaire EPR.

Le 12 octobre, le ministère de l’industrie informait la Commission nationale de débat public (CNDP) que certaines informations, relatives à la vulnérabilité du projet EPR à la chute des avions de ligne, ne pourraient être soumises à une contre-expertise. La veille, on avait appris qu’EDF avait commencé à passer des appels d’offres pour l’EPR avant même une session de débat public sur celui-ci, tenue le 3 novembre, à Lyon. Fin septembre, le tribunal administratif de Pau, sur demande du préfet, avait refusé que le conseil général du Gers organise un référendum sur les cultures d’OGM (organismes génétiquement modifiés)…

… Le plus étonnant est l’indifférence qui accueille ces atteintes au débat et à l’expression des citoyens. Est-ce que la politique énergétique et l’avenir de l’agriculture ne sont pas des sujets dignes d’intérêt ? Ou, pis encore, est-ce que les citoyens qui ont manifesté en avril leur distance avec les élites politiques sur la question de la Constitution européenne n’ont plus foi dans les instances démocratiques et se résignent à leur inexorable affaiblissement ? …

… Ces thèmes ouvrent la voie à des recours contentieux sans nombre. Mais ce n’est pas à la justice de résoudre un problème qui est politique : face à une grande partie des citoyens désabusés, il faut utiliser les outils d’expression démocratique qui se sont progressivement imposés. A les bafouer, à les traiter comme de simples effets d’affichage, on ne peut qu’activer le déni croissant à l’égard des institutions et de l’Etat, perçu non plus comme représentant l’intérêt général, mais comme l’expression d’une caste arrogante. A ce jeu dangereux, il ne resterait aux citoyens que la rébellion pour imposer de parler des alternatives aux orientations imposées.

lire l’article en entier sur Le Monde.fr : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-706900,0.html


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