Sans-papiers : l’autre « chiffre » de la politique d’expulsion
La cour des comptes pointe le coût de la rétention des sans-papiers. Le coût des expulsions réalisées en 5 ans représente l’équivalent du déficit annuel de l’assurance vieillesse.
Il peut sembler déplacé d’aborder la politique de reconduite à la frontière sous un angle monétaire, tant son coût, bien avant d’être budgétaire ou économique, est bien évidemment un coût humain : mise en danger de personnes renvoyées dans des pays où elles sont parfois gravement menacées, familles disloquées, enfants séparés de l’un de leur parents, stigmatisation et culpabilisation des étrangers résidant en France… Mais la mise en parallèle des moyens déployés pour maximiser les reconduites à la frontière et des drames vécus par ceux qui en sont les victimes met un peu plus en lumière, toutefois, le caractère inhumain d’une logique du chiffre poussée jusqu’à l’absurde. Dans la mesure où la volonté de faire du « chiffre » est au principe de la politique menée depuis 2003, il n’est pas inutile de se pencher sur l’autre chiffre que masque cette politique : son coût financier pour la collectivité. Ce chiffre-là, par contraste avec celui des reconduites, n’est guère mis en avant par les auteurs de cette politique…
Lire l’article de Damien de Blic, enseignant-chercheur en sciences politiques sur le site de la revue Mouvements : mouvements.info/Sans-papiers-l-autre-chiffre-de-la.html