La richesse de ce monde
Et c’est le plus important au fond, dans ce qui anime ceux qui luttent ensemble depuis bientôt deux semaines. La solidarité en effet n’est pas un simple impératif moral qui voudrait qu’on prête une attention privilégiée aux plus faibles. C’est une conception de la vie qui voit en l’autre la première des richesses. Cet autre c’est celui avec qui tu te bats comme celui pour lequel tu te bats, c’est aussi celui que tu t’efforces de convaincre et celui contre lequel tu dois parfois lutter, et que tu vois faiblir, non dans sa force, mais dans son intime conviction. Mais c’est surtout l’autre qui te rend par l’amitié l’amitié que tu lui portes. En ce sens-là, qui ne suffit pas à effacer les souffrances passées et à venir mais est peut-être l’essentiel, dans tous les lieux du nord parisien que nous avons traversés, je n’ai pas vu de malheureux, mais une immense richesse.
Lire l’article de Olivier Favier sur Dormira jamais : La richesse de ce monde