Le sentiment d’insécurité du « dealer de cité »
Cet article s’appuie sur trois enquêtes d’ordre ethnographique (banlieue parisienne, Marseille) portant sur un type de groupe qui s’appelle et qui est généralement appelé « les jeunes de la cité ». Il s’intéresse principalement au sentiment d’insécurité éprouvé par certains jeunes engagés dans le trafic de stupéfiants (cannabis et cocaïne principalement) : l’activité illicite la plus rentable, celle qui structure le plus la vie sociale du type de groupe étudié (notamment via la division du travail et le marché de la dette). L’article propose d’éclairer la complexité du travail de dealer et cherche à déconstruire l’idée qu’il s’agit « d’argent facile ». Dans une époque où le sentiment d’insécurité des « braves gens » est mis en exergue et les « sauvageons » condamnés sans autre forme de procès, ce travail tente de faire comprendre les ressorts de l’action du dealer confirmé (ou « grossiste de cité »), c’est à dire ce qui le pousse à s’engager dans une carrière délinquante voire criminelle, à s’inscrire dans un univers hautement concurrentiel où le risque est omniprésent, où les garanties juridiques sont inexistantes.
Texte intégral sur la Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière » : http://rhei.revues.org/document133.html