antimondialiste

[ louvoyer : naviguer en zigzag à contre vent ]

01/08/2005

Les Requins marteaux en tête de gondole du supermarché Ferraille

Classé dans : désintoxicant @ 16:46

Ils sont venus à trois, meilleurs employés du mois délégués par la maison Requins marteaux pour installer à Bastia les présentoirs du supermarché Ferraille : Winshluss, Cizo et Pichelin. C’est ce dernier qui tient la caisse lorsque nous arrivons pour l’interview. Sur fond de musique promotionnelle 100% synthétiseur, il nous parle bien sûr de ventes, de rentabilité et de marges arrière, mais aussi d’art contemporain. Il y a donc des limites à la franche rigolade.

supermarche ferraille

Nous sommes dans le supermarché Ferraille, une caricature du temple de la consommation. Est-ce que ce n’est pas pousser un peu loin le bouchon qu’inciter les gens à acheter des boîtes de conserve vides ?

On ne vend pas des boîtes vides, en fait. On vend des objets artistiques. Il faut bien remettre les choses dans leur contexte. L’origine du projet sur le supermarché Ferraille visait effectivement à dénoncer le côté parfois mercantile de la bande dessinée. C’est une expo qui a été créée pour le festival d’Angoulême à l’invitation du off qui envisageait au départ une rétrospective pour les dix ans des Requins marteaux. Mais comme le travail rétrospectif ne nous amuse guère pour l’instant on a fait autre chose. On s’est dit : puisque la grande distribution, notamment les supermarchés Leclerc, s’intéresse beaucoup à la bande dessinée, et bien nous on va s’intéresser aux supermarchés. Dans un supermarché il y a des tas de produits d’appel qui incitent les gens à consommer. Ce qui nous intéresse, c’est de décrypter les codes graphiques de ces objets, les détourner pour faire autre chose, dire l’inverse du propos initial, c’est un peu le « message » de ce travail-là.
On fait de la bande dessinée. C’est vrai qu’il peut sembler étrange de proposer une exposition qui ne présente pas de planches encadrées mais des boîtes. Peut-être est-ce effectivement pousser le bouchon un peu loin. Sauf que nous pensons que la bande dessinée peut s’exposer, c’est-à-dire qu’on peut faire une exposition de bande dessinée sans faire obligatoirement une exposition sur la bande dessinée. L’exposition peut être aussi un objet de création. Pas forcément un objet de représentation d’une bande dessinée existant dans un livre. Encadrer des planches et les mettre sur un mur ne nous passionne pas beaucoup, même si cela peut être intéressant pour des travaux rétrospectifs, historiques ou thématiques. On se dit que si les gens visitent une exposition, ils ne sont pas dans un fauteuil en train de lire un bouquin, ils ne sont pas immobiles. Ils sont en train de se déplacer dans une salle. C’est cela qui crée une histoire, un évènement, et il faut le prendre en compte. Sinon ça ne marche pas…

Le site web du supermarché, c’est la même dynamique ?

…C’est exactement la même chose. On a inventé un site qui nous permet de refaire de la bande dessinée encore une fois. Il s’agit là de détournement de site commercial… Et donc, quand vous achetez une boîte de conserve au supermarché Ferraille, vous achetez une œuvre avant tout. D’autre part les objets sont très peu chers, avec un coût de fabrication quand même vachement important qui empêche quasiment de réaliser une marge sur la vente…

lire l’interview sur le site de cuverville : http://www.cuverville.org/article43188.html

visiter le site du supermarché Ferraille : http://supermarcheferraille.free.fr/


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